ASUSU S.A : le faramineux salaire de l’administrateur provisoire qui fait grincer les dents
ASUSU S.A refait encore parler d’elle ! Cette fois c’est plutôt une « cuisine interne » qui fait grincer les dents au sein de la première institution de micro-finance du pays qui a été mise depuis plus d’un mois, sous administration provisoire par le ministère des Finances.
La nouvelle affaire, ce sont les émoluments du nouvel administrateur provisoire de la société, Amadou Hamani Bachir, qui vient en effet de bénéficier de son premier salaire en cette qualité. Pour ce premier versement, c’est quelques 7 millions de FCFA qui ont été cash à l’administrateur provisoire selon des sources au sein de la boite et qui trouvent ce montant « des plus faramineux au vu de la situation difficile que traverse l’institution ». Selon d’autres contacts auprès de qui nous avons cherché à confirmer l’info, il y a certes des primes et autres indemnités de prises de fonction comme c’est le premier traitement mais la charge salariale est loin de prendre en compte la difficile conjoncture que traverse la boite, et qui est elle-même consécutive à la situation économique et sécuritaire du pays. A ASUSU, on s’indigne également du fait que malgré les tensions de trésorerie, l’administrateur provisoire tout comme certains de ses nouveaux collaborateurs qu’il a lui-même amené dans ses valises, se soient servis dans la caisse alors que les autres employés vont devoir attendre et ronger leurs freins en attendant que ça l’argent rentre ou soit viré.
Au sein de ASUSU où la crise traversée par l’institution et qui s’est traduite par le départ de l’ancienne PDG, Réki Djermakoye, n’a pas encore été totalement consommée, beaucoup trouve en tout cas, le montant des émoluments et autres traitements du « redresseur », assez élevé. D’autant que la majorité des employés de la société continuent à se contenter d’un salaire revu provisoirement à la baisse et qui n’est pour certaines que de 30% du montant de leur salaire légal. Un geste de solidarité visant à tenir compte de la situation et en attendant de lendemains meilleurs. On se rappelle d’ailleurs, l’ancien conseil d’administration et le management de ASUSU avait été les premiers à décidé, il y a quelques mois et avant que l’affaire de la PDG n’éclate, de s’en passer d’une bonne partie de leurs indemnités pour ne pas également mettre à la porte des dizaines d’employés. Déjà que certaines nominations et recrutements opérer par le nouvel administrateur ont été mal perçus par les employés, avec cette histoire de salaire, un climat de malaise et de suspicion commence à enfler au sein de l’institution. Bien évidement, nos sources reconnaissent internes que c’est le droit de l’administrateur de négocier son salaire et autres avantages en nature surtout au regard de son pedigree. C’est d’ailleurs désormais lui qui assume les fonctions du PDG et du Conseil d’administration, ce qui lui donne toute la marge de manœuvres nécessaires pour « se tailler » un traitement salarial à sa guise même si c’est avec l’aval des autorités de tutelle. Cependant pour « un sauveur » et au vu de la situation financière de la société, il y a de quoi pour certains de douter sur les vraies intentions de ceux qui ont orchestré une sorte de cabale contre l’ancienne administratrice. Mais comme on dit, la chèvre ne broute que là où elle attachée…
Ikali (Actuniger.com)
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