Crise de l’éducation : violents affrontements entre scolaires et forces de l’ordre à Niamey
De violents affrontements ont éclaté ce matin à Niamey entre les scolaires et les forces de l’ordre au niveau de plusieurs endroits de la capitale.
La situation était déjà tendue depuis plusieurs semaines à la suite de la crise que traverse la principale université du pays, l’Université Abdou Moumouni amis aussi des doléances des scolaires à travers l’USN.
Après plusieurs mots d’ordre de suspension des activités académiques, les scolaires ont décidé de passer à la vitesse supérieure ce matin. Ainsi, dès les premières heures de la journée et alors que le CD/USN vient encore de lancer un nouveau mot d’ordre de grève de 72H, des scolaires ont commencé à ériger des barricades au niveau de différentes carrefours stratégiques de la ville. Ils se sont vite confrontés aux forces de l’ordre qui se sont déployés un peu partout dans la capitale et les premiers affrontements n’ont pas tardé. Tirs de gaz lacrymogène contre jets de pierres et pneus brulés, la matinée a été des plus tendues au fur et à mesure que la grogne s’amplifiait.
C’est particulièrement à la rive droite ou se trouve le campus universitaire que les affrontements ont été des plus violents entre les étudiants de l’université de Niamey et les éléments de la gendarmerie. Au cours de leurs manifestations, les étudiants qui ont reçu le renfort d’autres scolaires, notamment du CES Lazaret qui se sont joint aussi au mouvement, ont saccagé plusieurs véhicules garés devant le rectorat, lequel a été également visé par les manifestants déchaînés. Les principales voies ont été prises d’assaut par les scolaires et étudiants et les forces de l’ordre ont fini par investir le.
Plusieurs blessés, dont des cas graves, ont été enregistrés au cours de ces échauffourées et admis au niveau des urgences de l’Hôpital national de Lamordé.
La situation est progressivement revenue au calme en fin de matinée mais le climat reste tendu. Il convient de relever que les étudiants manifestaient pour la non-satisfaction par le gouvernement, de leurs doléances notamment le non-respect des engagements convenus dans le protocole d’accord signé entre les deux parties le 20 Avril 2017 à la suite des tragiques évènements du 10 avril de la même année. Depuis, la situation de l’enseignement supérieur et partant de l’éducation n’a cessé de se dégrader avec des risques d’année blanche qui plane encore cette année à l’UAM comme l’ont alerté les députés qui viennent de se saisir de la question. Ce mercredi d’ailleurs, les scolaires de Tahoua étaient également en débrayage tout comme les étudiants de l’Université de Tillabéry qui viennent d’observer également un mot d’ordre de grève. Le préavis de grève de 72H du CD USN a été maintenu et les activités académiques restent donc suspendues sur toute l’étendue du territoire nationale même si toutes les sections et sous-sections n’ont pas suivi à la lettre le mot d’ordre.
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A.Y.B (Actuniger.com)
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