Déclaration des Chefs de village Arawa et Alliés du Canton de Tibiri du 07 avril 2018 à Douméga relatif au contentieux de la chefferie
Nous,
Chefs de Villages Arawa et Alliés du canton de Tibiri,
Réunis ce samedi 7 avril 2018 à Douméga, capitale historique du Katarma, actuel canton de Tibiri, à l’instar de Birnin Falah, Kiada, Nassaraoua et Zoumbou ;
Faisons la déclaration qui suit :
Depuis le rejet en 2015 des candidats Arawa et Alliés à l’élection du chef de canton de Tibiri, les relations sociales entre les communautés ne font que dégrader de jour en jour.
Cette situation est liée à la remise en cause injuste en 2015 de nos droits de succession à la chefferie du canton de Tibiri reconfirmés par la dernière véritable élection intervenue en 1980 entre les deux lignages.
Suite aux multiples provocations et tentatives d’intimidations de l’Administration orchestrées par des personnes sans repères, parfaitement identifiées depuis fort longtemps après l’élection controversée d’août 2017 à la chefferie de notre canton de Tibiri (Département de Tibiri);
Tenons à rappeler à l’opinion nationale, régionale et internationale des derniers développements malheureux du contentieux relatif;
et à l’informer en particulier des dernières manœuvres désespérées d’un auxiliaire de l’Administration mal élu du canton de Tibiri issu du Lignage adverse dont la dernière trouvaille en date a consisté, en complicité avec des personnes peu recommandables tapies dans notre vaillante administration,
à tenter de traduire dix-sept (17) chefs de village du canton de Tibiri sur près de quatre-vingt chefs de villages solidaires de notre cause, tous issus du lignage Sarkin-Arewa devant la Commission de discipline en vue de les sanctionner.
En quoi a consisté cette énième forfaiture ?
Suite à une réunion regroupant l’ensemble des chefs de villages et des autorités administratives départementales le 21 janvier 2018, au cours de laquelle près de 49 chefs de village Arawa et Alliés présents avaient réaffirmé publiquement leur détermination à ne pas reconnaître un chef de canton issu d’un processus et d’élections truquées, réunion qui a été suivie d’une tentative avortée du chef contesté et mal élu du canton, vite abandonnée dans la précipitation, le Préfet du Département, suite à un message radio du 13 mars 2018 émanant du ministre de l’intérieur a convoqué 17 chefs de village le 19 mars 2018 pour leur signifier que suite à une plainte du chef de canton mal élu, ce dernier a déposé une plainte auprès du ministre de l’Intérieur. Le message leur demandait d’aller se prosterner devant le chef de canton de Tibiri, faute de quoi, ils seraient sanctionnés.
Ce à quoi, comme il fallait s’y attendre, la réaction de nos braves chefs de village, a été de réaffirmer leur détermination et leur refus de ne jamais reconnaître le chef de canton mal élu d’où la volonté du ministère de traduire ces 17 chefs de village Arawa et Alliés devant la commission de discipline par arrêté du 26 mars 2018 du Préfet de Tibiri.
C’est pourquoi,
En considération de tout ce qui précède :
Nous,
Chefs de villages Arawa et Alliés,
- Réaffirmons unanimement et irrévocablement notre refus de ne pas reconnaitre, au prix de nos vies, un chef mal élu de notre canton issu d’un processus tronqué jusqu’à une reprise totale de ce processus électoral dans des conditions acceptables par toutes les deux principales communautés ou alors une décision définitive de la justice ;
- Demandons avec insistance la stricte neutralité de l’Administration conformément à la constitution, faute de quoi nous nous réservons le droit d’exiger le départ du Chef d’orchestre de cette cabale injustifiée pour violation de la constitution.
- Exigeons des autorités, conformément aux engagements internationaux souscrits par notre pays en ratifiant le traité de la CEDEAO, leur stricte neutralité dans le traitement de ce dossier et de ne poser aucun acte visant à influencer la décision de la juridiction internationale et de s’en tenir au dossier pendant devant la justice puisque suite à l’arrêt du Conseil d’Etat du 24 mai 2017, nos candidats Sarkin Arewa, écartés du processus de l’élection du chef de canton, avaient saisi officiellement, le 16 janvier 2018, la Cour de Justice de la CEDEAO, compétente pour se prononcer sur les violations des principes fondamentaux des droits de l’homme dont notre communauté estime être victime, par une requête pour violations de nos droits légitimes ; Et par ailleurs, Chefs de villages, représentant plus de la moitié du corps électoral, avaient introduit depuis le 6 mars 2018 un recours pour demander l’annulation de l’arrêté n°642 du 18 septembre 2018 nommant le chef de canton de Tibiri suite à l’élection du 26 août 2017 entachée de multiples irrégularités prouvées et dénoncées en son temps, et en cours d’instruction ;
Nous prions ALLAH (SOUBHANA WA TA’ALLA) pour que, dans cette période troublée de notre Histoire, les autorités, à tous les niveaux, se départissent des manœuvres des fossoyeurs de l’unité nationale pour la préservation d’une cohabitation harmonieuse qui a toujours prévalu depuis des siècles entre nos communautés en abandonnant une manœuvre sans issue.
Lue à Douméga, le 07 avril 2018, au nom des Chefs de village Arawa et Alliés du canton de Tibiri par Abdoul Salami Garba,
Chef de village de Tounga Chayaou