Marche interdite de la société civile : A Niamey, des échauffourées localisées et plusieurs interpellations
Des heurts ont éclaté ce dimanche en début de soirée entre des manifestants et les forces de l’ordre qui essayaient d’empêcher la marche suivie de meeting du cadre de concertation des organisations de la société civile contre la loi des finances et la mauvaise gouvernance. La manifestation a été interdite par les autorités municipales mais les organisateurs ont décidé de braver l’interdiction et de maintenir leur mot d’ordre malgré l’avertissement, la veille dans la soirée, du gouverneur sortant de la région de Niamey qui a prévenu que les contrevenants s’exposeront aux rigueurs de la loi.
Ce dimanche, la ville a été quadrillée dès la matinée par un impressionnant dispositif sécuritaire avec des détachements de policiers qui ont pris position au niveau de plusieurs carrefours et places stratégiques de la capitale. C’est en milieu de journée que la première interpellation a eu lieu, celle du secrétaire général d’Alternative Espaces Citoyens (AEC), Moussa Tchangari, un des principaux organisateurs de la manifestation. Il a été arrêté « sans mandat » selon ses collaborateurs, au siège de son organisation qui a été également bouclé par la police.
Aux environs de 16 heures, début de la manifestation, on ne constatait que la présence des forces de sécurité au niveau de la Place Toumo, lieu du rassemblement. Par la suite, les premiers manifestants ont commencé timidement à vouloir prendre d’assaut les lieux et ont été vite dispersés par la police qui a aussi procédé à quelques interpellations notamment celle de Ousseini Maiga, membre du BPN de Lumana, le principal parti politique de l’opposition.
Par la suite, des échauffourées ont commencé à éclater à différents endroits du centre-ville avec des manifestants qui essaient, par petit groupes, d’affronter les forces de l’ordre. Des pneus ont été brulés sur plusieurs voies du centre-ville et les échauffourées ont aussitôt éclaté entre les manifestants et la police qui essaie encore de contenir la situation. Parallèlement, les forces de sécurité ont investit le siège du MPCR où ils ont procédé également à quelques interpellations. C’est le cas du coordonnateur du ROTAB, Ali Idrissa Nani, également de l’association CROISADE qui fait partie des organisateurs de la manifestation ainsi que de Nouhou Arzika, le président du MPCR.
A la tombée de la nuit et au moment où nous mettons en ligne, les heurts entre manifestants et force de sécurité continuent toujours à différents endroits avec des affrontements assez violents mais encore circonscrits. D’imposants nuages de fumée continuaient à se dégager de la ville et l’air empestait du gaz lacrymogène.
A.Y.B (Actuniger.com)
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