Lutte contre l’immigration clandestine et les trafiquants : Niamey accueille une importante réunion euro-africaine
Ce vendredi 16 mars 2018, la capitale nigérienne, Niamey accueille une réunion à Niamey pour lutter contre les trafiquants et les migrants clandestins. Ce rencontre qui réunis les ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères, du Niger, du Sénégal, du Mali, de Mauritanie, du Tchad, du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire, de la Guinée, de Libye, d'Allemagne, d'Espagne, d'Italie et de France a pour principal enjeux de s’attaquer «en amont » au phénomène de l’immigration illégale avec des mesures de coopération « opérationnelles».
Les représentants des pays européens sont venus, à Niamey, défendre l'idée de renforcer les contrôles aux frontières. Au sein de ces délégations, le gouvernement français en est convaincu : il faut s'attaquer aux « convoyeurs », qui profitent de l'immigration irrégulière. Selon Europol, l'organe européen de coordination policière, les réseaux de passeurs (toutes origines confondues) ont engrangé entre trois et six milliards d'euros en 2015.
Face à cette vision, il y a la réalité vue d'Afrique. Les ministres de neuf pays concernés par cette crise tentent de trouver des solutions adaptées à leurs réalités, de réfléchir en commun sur les projets de développement proposés pour « retenir » les candidats au départ.
Le but de cette réunion, c’est donc aussi d’amener les pays d’accueil et pays de départ des migrants, à se parler, à définir une stratégie commune pour lutter contre les réseaux de passeurs.
Rappelons que, de longue date, les Européens cherchent comment couper les routes de l’immigration illégale transitant par la Méditerranée. Les traversées entre la Libye et l’Italie ont déjà chuté d’un tiers entre 2016 et 2017. Mais, ils pensent que c’est en amont qu’il faut s’attaquer au dossier, car aujourd’hui les flux sont largement constitués de migrants originaires du Nigeria, de Guinée ou de Côte d’Ivoire notamment, qui ne sont pas persécutés mais cherchent un cadre économique moins hostile.
Même si certains responsables, prenant part à la réunion estiment que le phénomène a ralenti pour ce qui concerne le corridor du Niger et la route du centre à travers la Libye, cependant, il reste encore des migrants et des passeurs, d’où la nécessité d’élaborer un plan commun.
Sur cet axe Libye –Méditerrané-Italie, le Niger joue un rôle clé, puisqu’il représente la dernière étape avant le désert libyen. Mais les pays de transit et d’origine ont leur rôle à jouer et la réunion de Niamey a vocation à être opérationnelle en permettant de développer des outils contre les réseaux.
Le 29 novembre dernier, c’est un rappel, le sommet Union africaine-Union européenne avait notamment préconisé la création d'une force pour attaquer les réseaux de passeurs. Cette réunion à Niamey réunit les deux parties concernées par ce phénomène : pays de départ et pays d'accueil des migrants.
Une importante déclaration sanctionnera cette réunion de Niamey, indique t-on.
Abdoul Nasser Hassane
Commentaires