Déclaration de la société civile : « Nous allons contraindre les princes qui nous à satisfaire nos légitimes revendications»
La société civile indépendante a encore battu le pavé ce dimanche 25 février à Niamey et dans plusieurs villes du pays.
Dans la capitale, c’est une impressionnante foule qui a répondu présent à l’appel du Cadre de concertation de la société civile. De la place Toumo, lieu du rassemblement, à la Place de la Concertation où s’est tenu un gigantesque meeting, les manifestants ont scandés des slogans hostiles à « la loi des finances et à la mauvaise gouvernance du régime Issoufou Mahamadou ».
Sur des pancartes, on pouvait lire « Dehors les forces étrangères », « A bas la loi des finances sataniques » ou encore « Honte aux députés et au gouvernement ». De plus en plus de citoyens ont appelé aussi le chef de l’Etat à « écouter pour une fois son peuple ».
La mobilisation va continuer selon les organisateurs qui donnent déjà rendez-vous pour le 15 mars prochain pour une cinquième Journée d’action citoyenne (JAC) afin de « contraindre les princes qui nous à satisfaire nos légitimes revendications et aspirations ».
Il convient de noter qu’en plus des organisations de la société civile, des partis politiques de l’opposition ainsi que des centrales syndicales se sont joint à la contestation populaire qui ne cesse de prendre de plus en plus de l’ampleur comme en témoigne l’impressionnante mobilisation de ce dimanche 25 février.
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Voici en intégralité, la déclaration lue lors du meeting qui a sanctionné la manifestation à Niamey.
CADRE DE CONCERTATION ET D’ACTIONS CITOYENNES DE LA SOCIETE CIVILE NIGERIENNE INDEPENDANTE
DISCOURS DU 25 FEVRIER 2018
Chers (es) Concitoyennes et Concitoyens
Chers Compatriotes,
En cette quatrième Journée d’Actions Citoyennes, nous voilà une fois de plus dans les rues de nos principales villes du pays, pour exprimer de vives voix notre protestation et notre opposition patriotique contre les pratiques de gouvernance actuellement en cours au Niger sous le régime dit de la renaissance, qui s’emploie à nous imposer depuis janvier des mesures antisociales et impopulaires contenues dans la loi scélérate des finances 2018.
Ce combat citoyen s’impose à nous tous comme une nécessité absolue du moment, face au mépris qu’affichent les princes, qui nous gouvernent sans égard à la Constitution et aux lois de la République, qui fondent pourtant, notre Etat de droit, qui est sensé garantir à tous l’égalité devant la loi et les services publics.
De plus en plus, tous les citoyens, même les plus optimistes et/ou les plus naïfs, découvrent chaque jour, un peu plus, le vrai visage de nos « samaritains » d’hier, aujourd’hui au pouvoir. Leurs actes trahissent grandeur nature leurs beaux discours d’hier auxquels, ils n’ont jamais cru en fait.
A la vérité, nos « amis », qui se présentaient hier seulement comme des démocrates, ne sont en réalité que des apprentis dictateurs, véritables valets locaux de l’impérialisme international, dont le seul projet consiste à s’enrichir sur le dos du peuple et à livrer le pays aux grandes puissances et aux compagnies étrangères.
Leur volonté d’imposer aujourd’hui, envers et contre tout, une loi de finances aux conséquences négatives pour les populations déjà meurtries, relève de cette logique.
Aujourd’hui, ces apprentis dictateurs, valets locaux de l’impérialisme, sont désormais à visage découvert. La plupart d’entre eux sont rattrapés par leurs discours mensongers et trompeurs. Beaucoup de nos compatriotes, qui ont cru de bonne foi à leurs discours d’hier, sont aujourd’hui déçus et désabusés par la désinvolture et l’arrogance, doublée de la trahison et de la félonie, qui caractérisent leurs rapports aux citoyens.
C’est pourquoi, face au mépris affiché par les prétendus démocrates d’hier, devenus aujourd’hui des sinistres affairistes, nous avons la responsabilité historique de continuer la lutte actuelle jusqu’à la satisfaction de notre juste et légitime revendication de l’abrogation pure et simple de toutes les mesures antisociales et impopulaires contenues dans cette fameuse loi des finances 2018.
Car, il est proprement inadmissible et inacceptable qu’au moment où le gouvernement accorde des cadeaux fiscaux et des exonérations fantaisistes à des multinationales bien nanties, qu’on institue des impôts et taxes sur des produits (biens et services) de première nécessité et que les recettes collectées servent à financer des dépenses de prestige et des emplois fictifs au détriment des services sociaux de base comme la Santé et l’Education.
A l’heure où nous parlons, des contractuels de la santé et de l’éducation peinent à jouir de leurs pécules régulièrement. Ceux de la santé enregistrent aujourd’hui, six mois d’impayés pour des pécules de misère d’à peine 55000F par mois dans ce contexte de renchérissement tout azimut du coût de la vie.
Pendant ce temps, la clique au pouvoir profite de sa position pour amasser des rétro-commissions et orchestrer toute sorte de rackets pour se faire de l’argent illicite, comme il est loisible à chacun de le constater, au regard de son train de vie ostentatoire et hors du commun.
Ils ont bradé notre souveraineté, comme en témoignent les contrats léonins qu’ils signent les yeux ouverts avec des compagnies prédatrices et l’installation des bases militaires étrangères, qui ne sont ni plus ni moins que des forces d’occupation, dont ils attendent une certaine protection.
Aujourd’hui, en lieu et place de la considération qu’ils méritent, les Nigériens qui réclament justice n’ont droit qu’à la haine, au mépris et à l’humiliation quotidienne de la part certains caciques du Pouvoir, qui s’estiment en terre conquise et soumise.
En témoigne, leur déclaration rendue publique, le mercredi 14 février 2018, ainsi que leur décision d’organiser une marche de réplique, le 04 mars prochain au lieu de travailler à donner une réponse idoine à la préoccupation collective. Quelle outrecuidance ! Quelle arrogance ! Quel mépris !
Aussi, réitérons-nous notre appel à la continuation de la lutte citoyenne et patriotique en cours à travers les JAC avec plus d’engagement, de détermination et de combativité en amenant le maximum des citoyens nigériens à s’impliquer partout, dans toutes les communes Niger, pour contraindre les princes, qui nous régentent, à satisfaire nos légitimes revendications et aspirations
Rendez-vous est donc pris pour le 15 mars 2018.
Tous unis, nous vaincrons !
La lutte continue !
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