VIE DE LA NATION : La CNDH prône un dialogue inclusif afin d'apaiser les tensions
DÉCLARATION DE LA CNDH SUR LA SITUATION NATIONALE
- Conformément à sa mission de veiller à la promotion et à l’effectivité des droits et des libertés, aux termes de l’article 44 de la Constitution du Niger et préoccupée, d’une part, par le péril grave que certains agissements font peser sur l’unité nationale et la cohésion sociale, et, d’autre part par la persistance et l’acuité des crises socio-économiques, la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) fait la déclaration suivante.
Sur la situation politique
- La situation sécuritaire reste préoccupante. En dépit des efforts multiformes déployés par le Gouvernement pour sécuriser nos frontières, les attaques terroristes continuent d’endeuiller des familles et de créer la psychose dans certaines régions. La CNDH s’incline devant la mémoire des soldats qui ont consenti le sacrifice ultime et souhaite prompt rétablissement aux blessés.
- Sans égard pour cette situation sécuritaire, il a été donné à la CNDH de constater que la classe politique a abandonné le Conseil National de Dialogue Politique (CNDP),censé être un cadre de dialogue constructif, pour des diatribes par media interposés et par le truchement de manifestations publiques, mettant à mal, de ce fait, le climat politique. Dans ces manifestations, les questions de développement sont mises de côté pour des querelles politiciennes anxiogènes.
- Cette situation politique délétère est aggravée depuis un certain moment par des propos ethno régionalistes sur les réseaux sociaux et les media audio-visuels. Cela dénote une dégradation inquiétante des valeurs et mœurs politiques, une perversion de la culture démocratique et républicaine. Tout cela constitue une menace périlleuse à l’unité nationale et à la cohésion sociale tissées depuis des millénaires entre les communautés du Niger par, entre autres, les mariages exogamiques, le cousinage à plaisanterie et les religions.
- Au regard de ces constatations, la CNDH :
1) demande aux Autorités compétentes de continuer à soutenir nos vaillants soldats,
2) exhorte la classe politique à privilégier le dialogue au sein du cadre politique consensuel qu’est le CNDP en évitant, dans le jeu politique, de verser dans les considérations rétrogrades et
3) demande à la justice, sans discrimination, d’appliquer la loi dans toute sa rigueur aux contrevenants aux dispositions constitutionnelles relatives à l’unité nationale et à la cohésion sociale.
Sur le plan socio-économique
- La Loi des Finances 2018 fait l’objet de vives contestations de la part d’une partie de l’opinion publique qui la présente comme ayant des dispositions fiscales antisociales. Les marches et les contres marches n’augurent pas de lendemain meilleur pour la jouissance des droits économiques et sociaux par les citoyens, dont le quotidien est par ailleurs marqué par la morosité économique et les difficultés financières. Il est à craindre la paralysie socio-économique, si les manifestations pour et contre devaient rester les seules réponses aux préoccupations des citoyens nigériens.
- La CNDH recommande au Gouvernement de créer dans les meilleurs délais les conditions d’un dialogue franc et constructif avec l’ensemble des acteurs sociaux et économiques pour trouver une issue heureuse à cette situation.
Sur la situation de l’école
- Aux grèves perlées des enseignants, élèves et étudiants pour réclamer de meilleures conditions de travail et d’études, vient s’ajouter une crise préoccupante à l’Université Abdou Moumouni, suite au mot d’ordre de grève illimité du Syndicat National des Enseignants-Chercheurs et Chercheurs du Supérieur (SNECS), Section de Niamey, depuis le 19 février 2018, pour exiger, entre autres, la dissolution de la Commission des Affaires Sociales et de l’Ordre (la CASO) suite aux agressions morales et physiques sur un enseignant-chercheur par un groupe d’étudiants de l’UAM. C’est dire qu’à ces grèves perlées qui paralysent le fonctionnement normal de l’école nigérienne, s’ajoute cette crise ouverte entre le SNECS et l’UENUN qui risque de plonger l’UAM, sinon l’école nigérienne, dans un tourbillon de crise aux conséquences incalculables ; à en juger la détermination affichée des deux parties dans des déclarations rendues publiques.
- La CNDH exhorte les protagonistes de cette crise, et d’autres, à cesser les surenchères par media interposés, pour donner la chance à une résolution pacifique du différend par le dialogue. La CNDH se dit prête à offrir ses bons offices pour faciliter le règlement consensuel de cette crise.
- La CNDH recommande par ailleurs aux autorités compétentes de s’investir pour trouver des solutions durables aux problèmes de l’école nigérienne.
Fait à Niamey le 21 février 2018
Commentaires
Ce pays n'a pas besoin de tout ce tintamarre .
Seule l' union fait la force et toutes les grandes nations ont avanc