MÉDIAS : Les organisations socioprofessionnelles dénoncent les violations répétées de la liberté de presse
DECLARATION DE PRESSE DES ORGANISATIONS SOCIOPROFESSIONNELLES DE LA PRESSE, RESPONSABLES DES ORGANES DE PRESSE AUDIOVISUELLE, ECRITE ET JOURNALISTES
Réunis, expressément ce dimanche 04 février 2018, à Niamey pour se prononcer sur la situation désastreuse et fragile des entreprises nigériennes de presse et celle des journalistes et des promoteurs confrontés aux pressions de toutes sortes par les dirigeants du Niger, nous Organisations socioprofessionnelles de la presse, Responsables des organes de presse audiovisuelle, écrite et journalistes, faisons la déclaration suivante :
Considérant le recul sans cesse, depuis plusieurs années consécutives, de la liberté de la presse au Niger, caractérisée par les violations de l’ordonnance portant régime de la liberté de la presse, les multiples agressions des forces de l’ordre sur les médias. Des faits consécutifs à la déclaration, il y a trois ans déjà du Ministre Hassoumi Massaoudou qui a lu publiquement la liste des « médias ennemis ».
Considérant la confiscation récurrente du matériel de reportage des journalistes nigériens dans l’exercice de leur fonction ;
Considérant le mépris dont font montre des responsables du régime depuis leur arrivée au pouvoir à l’encontre des médias indépendants ;
Considérant l’indiscutable instrumentalisation de la police et la justice dans le seul but de bâillonner des journalistes afin de les empêcher de mettre à nu les pratiques corruptives du régime de Mahamadou Issoufou ;
Considérant la curieuse opération dite de « contrôle général de comptabilité » diligentée contre les petites et moyennes entreprises issues de la presse portant sur les périodes 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018 pour la plupart ;
Considérant le retard constaté depuis deux ans dans l’attribution du fonds d’aide à la presse par le seul fait du Ministre des Finances ;
Considérant les manœuvres sournoises qui sont actuellement menées par les animateurs du pouvoir en place et leurs affidés pour imposer à la tête du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) des mercenaires qui aideront à assassiner la presse indépendante au Niger ;
Au regard de tous ces multiples obstacles qui empêchent le rayonnement de la presse nigérienne, les journalistes et leurs organes, décident :
1) Des assauts répétés contre les journalistes et leurs organes dans l’exercice de leur métier
Nous, responsables des entreprises de presse et journalistes signataires de la présente déclaration:
Condamnons avec la dernière énergie les agressions physiques exercées depuis plusieurs années en toute impunité par des éléments des forces de l’ordre contre des journalistes ainsi leurs arrestations arbitraires ;
Dénonçons la confiscation et le saccage du matériel de reportage des journalistes sur le terrain de reportage ;
Condamnons le silence complice des dirigeants du pays face aux brimades que des éléments des Forces de Défense et de Sécurité font subir aux organes de presse et leurs reporters ;
Lançons un appel au régime, aux médias et aux organisations concernées par les désignations des membres du CSC au respect strict des dispositions prévues par la Constitution ;
Interpellons l’Opinion Nationale et Internationale sur leur silence inquiétant et inhabituel en dépit des réelles menaces qui pèsent sur la Démocratie et la liberté de la presse ;
2) De l’assassinat programmé des médias indépendants
Nous signataires de la présente déclaration :
Sommes désormais convaincus de la volonté manifeste du régime d’Issoufou Mahamadou à étouffer à tout prix des médias indépendants ;
Appelons les agents des impôts à ne pas céder à la manipulation à des fins de règlement des comptes ;
Aussi, en guise de protestation contre les assauts répétés des prédateurs de la presse et leurs complices, Nous signataires de la présente Déclaration :
Demandons aux entreprises de presse audiovisuelle et écrite d’observer librement le mot d’ordre d’écran-noir pour tout le programme Télé du lundi 05 février 2018 et des pages-noires et bandeau d’alerte pour les journaux ;
Encourageons tous les acteurs de la presse privée à rester soudés et à se tenir prêts pour des actions à venir ;
Demandons aux responsables des organes de la presse privée de mettre fin à compter de ce jour aux couvertures médiatiques de toutes les activités organisées par le régime, les institutions de la république, et toute autre cérémonie organisée par Massoudou Hassoumi, personnage expert en sales besognes.
Fait à Niamey le 04 Février 2018
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