SOMAÏR : 200 agents et 500 sous-traitants mis à la porte
Comme elle l’a annoncé il y a trois mois, la Société des Mines de l’Air (SOMAÏR) a mis en exécution son plan social qui consiste au départ négocié, dès ce mois de janvier, de 200 agents ainsi que la résiliation des contrats de quelques 500 sous-traitants.
Ces mesures entrent dans le cadre des mesures sociales prévues par les deux filiales d’AREVA au Niger afin de faire face à la conjoncture née de la baisse des prix de l’uranium sur les marchés internationaux depuis quelques années.
Selon Ibro Illado, secrétaire général de la section Syntramin, le syndicat des travailleurs de la SOMAIR, qui a été joint au téléphone par nos confères du Studio Kalangou, le départ des 200 agents de la SOMAÏR fait suite à des négociations. « Nous avons pris l’initiative de négocier un départ pour ces agents, notamment pour les agents de la SOMAÏR. Les négociations qui se sont tenues du 19 au 23 Décembre 2017 ont abouti à un protocole d’accord. C’est sur cette base là qu’aujourd’hui nos camarades sont entrain de partir » a-t-il expliqué à la même source.
En plus de ces 200 agents poussés à la porte, la SOMAIR a également mis fin aux contrats de 500 sous-traitants. «Pour la question de la sous-traitance, c’est un arrêt de contrat, c’est un licenciement. Il n’y aura pas de mesures d’accompagnements de leur côté. Ils vont subir les effets néfastes de cette période-là que traversent nos sociétés minières» a expliqué Ibro Illado.
MAUVAISE PASSE
Ces licenciements ne sont pas les premiers du genre depuis la catastrophe de Fukushima en mars 2011, laquelle a accentué la baisse des cours de l’uranate. En juillet 2015, rappelle la même source qui cite le journal de l’Energie, la SOMAÏR a fait également partir plus d’une centaine de salariés pour des « raisons économiques ».
En plus de ces licenciements de la SOMAIR qui font également suite à ceux ayant déjà concernés la mine géante d’Imouraren dont la mise en service est désormais renvoyée aux calendes grecques, la seconde filiale d’AREVA au Niger, la Compagnie des mines d’Akouta (COMINAK) va également procéder à une vague de « licenciements négociés » pour faire face à la crise.
Le Niger, un des plus gros producteurs de l’or jaune au monde, paie donc de plein fouet la conjoncture actuelle sur le marché de l’uranium. Selon le PDG d’AREVA qui était récemment à Niamey où il a été reçu par les plus hautes autorités du pays, il ne faudrait pas s’attendre à une éclaircie jusqu’à l’horizon 2020-2022. Une mauvaise passe pour le pays qui entend miser sur cette les recettes fiscales et redevances engrangées pour accompagner la mise en œuvre de plusieurs projets de développement. Bien que les recettes fiscales tirées de l’exploitation des miniers d’uranium ne représentent que quelques 5% de son budget. Un paradoxe pour beaucoup de nigériens pour qui le pays n’a jusque-là tiré aucun profit substantiel de l’exploitation de cette ressource naturelle dont son sous-sol regorge et qui est exploité particulièrement par les entreprises françaises notamment AREVA depuis des décennies.
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