MÉDIAS : La journaliste Samira Sabou mise à la porte par l’ONEP
La journaliste Samira Sabou en service à l’Office national d’édition et de presse (ONEP) a été mise à la porte de la société publique qui édite le quotidien gouvernemental « Le Sahel » et l’hebdomadaire « Le Sahel Dimanche ». C’est par un simple communiqué que la direction de l’ONEP a annoncé que Samira Sabou, « précédemment journaliste collaboratrice à l’ONEP, ne fait plus partie du personnel de l’office. Par conséquent, tout acte qui sera posé par l’intéressé n’engage que sa personne ».
Aucune autre raison n’a été avancée par son employeur pour justifier cette décision qui a fait la une de l’actualité nigérienne particulièrement sur les réseaux sociaux ce lundi à la publication de l’information dans les colonnes du Sahel. La vielle déjà, sentant certainement la décision venir, Samira Sabou avait annoncé sur son mur Facebook qu’elle se met en retrait pour quelques jours. « Je me dois de garder de la réserve pour une situation délicate qu'il me revient de gérer » avait-elle posté.
La mise à l’écart de cette journaliste bien connue des nigériens s’est accompagnée d’une vague d’indignation des internautes nigériens qui dans une large majorité ont tenu à lui apporter son soutien. Samira Sabou, bien qu’elle officie dans un média public est une activiste des réseaux sociaux suivie par beaucoup de nigériens, lesquels lui reconnaissent son indépendance et un certain courage puisqu’elle n’hésite pas à publier ou à relayer des informations souvent très critiques à l’égard du régime. Si certains lui reprochent de faire parfois le jeu de l’opposition, pour l’essentiel les nigériens s’indignent d’une nouvelle atteinte à la liberté d’expression et de presse pourtant garantie par la constitution notamment en son article 30 qui stipule que « toute personne a droit à la liberté de pensée, d'opinion, d'expression, de conscience, de religion et de culte ».
D’autant plus que les nigériens ont vite fait d’établir un rapport entre cette décision et une récente publication de la journaliste qui s’est prise en photo en imitant une pose du Président de la République lors de sa dernière visite en Australie. « Un challenge » dans le jargon de la nouvelle génération, comme c’est devenu monnaie courante ces derniers temps en Afrique et qui consiste à faire le buzz en détournant ou en imitant certains faits d’armes rocambolesques de personnalités publiques et auquel d’ailleurs tout le monde s’y essaie, au delà de nos frontières.
Dans sa décision, la direction de l’ONEP n’a pas précisé si effectivement, la mise à la porte de la journaliste à un lien avec cette affaire mais cela ne fait aucun doute qu’elle en paie le prix de son activisme sur les réseaux sociaux et de ses posts critiques envers le régime. En mai 2005, Samira Sabou a déjà ému l’opinion lorsqu’elle a été molestée par un agent de la garde présidentielle au passage d’un cortège du chef de l’Etat. Elle avait tout simplement décidé de porter plainte, ce qui montre qu’elle n’est pas du genre à se laisser « marcher sur les pieds ».
En attendant de plus amples explications sur cette affaire qui défraie la chronique, l’équipe d’Actuniger apporte à notre consœur, tout son soutien.
A.Y.B (Actuniger.com)
Commentaires
je propose que tout un chaqu`un prenne cette position et la publie sur le net , on verra ce qu ils vont faire apres