Situation sécuritaire à Diffa : Y-aura-t-il une enquête sur la tuerie de Abadam ?
Selon plusieurs sources crédibles, quelques quatorze (14) personnes, dont onze (11) de nationalité nigériane, ont été tuées par des éléments de force de défense et de sécurité dans la localité de Abadam, non loin de la frontière avec le Nigeria. Les personnes tuées sont, pour certaines des paysans qui ont cru pouvoir se rendre dans leurs champs pour la culture du poivron, d'autres des pêcheurs qui ont campé au bord de la komadougou. Ce sont des personnes bien connues de la population et qui n'ont aucun lien particulier avec les éléments de Boko Haram contre lesquels les forces de défense et de sécurité se battent depuis 2015.
Interrogé par RFI, un haut responsable administratif de la région a présenté cette tuerie comme bavure. Les éléments des FDS pensaient avoir affaire à des combattants de Boko Haram. En attendant une réaction des autorités militaires, on se demande s'il y aura une enquête sur cette tuerie, qui montre une fois de plus qu'il y a encore du chemin à faire pour arriver à l'observance stricte des règles du droit international humanitaire. C'est le lieu de rappeler que c'est la deuxième fois que des personnes civiles sont tuées dans cette localité de Abadam. La première fois, c'était un avion non identifié qui a largué des bombes sur un rassemblement funéraire, faisant quelques 37 morts.
En tout cas, il est important qu'une enquête soit ouverte pour déterminer les circonstances exactes dans lesquelles cette tuerie, et prendre le cas échéant des sanctions appropriées contre leurs auteurs. Il n'est pas acceptable que des personnes civiles soient tuées par les forces régulières qui ont l'obligation de faire montre d'un grand respect des règles du droit international humanitaire. C'est la responsabilité des autorités nigériennes de veiller à ce que la psychose ne s'amplifie davantage dans cette région où l'on observe, depuis quelques temps, une reprise des attaques meurtrières conduites par Boko Haram. Les dernières en date sont celles perpétrées dans le camp des déplacés de Kablewa, où deux femmes kamikazes se sont faites explorer, causant la débandade au sein des habitants du camp, et celles commises à Ngalewa où 9 personnes ont été froidement égorgées et 37 femmes et enfants enlevés.
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