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DECLARATION des PROFESSIONNELS DE LA PRESSE AU NIGER

$1-          Considérant les atteintes graves à la Démocratie et aux Libertés Publiques, dont particulièrement la liberté d’expression et celle de manifestation consacrées par la Constitution de la 7ème République ;

$1-          Considérant le climat de terreur et de répression qui s’abat, depuis un certain temps, sur le monde de la Presse, climat caractérisé par des violences physiques exercées par des éléments de la police nationale sur des journalistes ;

$1-          Considérant les atteintes graves à la Liberté de Presse soldée par des arrestations et emprisonnements sous des prétextes fallacieux et au mépris de la Déclaration de la Table de la Montage signée par le Président de la République Issoufou Mahamadou ;

$1-          Considérant les menaces d’arrestation auxquelles sont désormais exposés les utilisateurs des réseaux sociaux à cause de leurs opinions très critiques contre un régime impopulaire aux abois ;

$1-          Considérant les réelles velléités de remise en cause de tous les acquis engrangés de hautes luttes par les professionnels des médias ;

$1-          Considérant les violations répétées de l’Ordonnance N° 2010-35 du 04 Juin 2010, portant régime de la Liberté de Presse au Niger ;

Réunis d’urgence à l’effet d’examiner la situation née de l’arrestation de Ali Soumana Journaliste et Fondateur du Journal « Le Courrier », le Syndicat national des travailleurs de l’information et de la communication (SYNATIC), les Journalistes Nigériens Membres de la Cellule Norbert Zongo pour le Journalisme d’Investigation (CENOZO), les professionnels de la presse électronique, font la Déclaration dont la teneur suit :

Le lundi 03 Juillet 2017, la justice nigérienne a pris sur elle la responsabilité de placer sous mandat de dépôt le journaliste, Ali Soumana, Fondateur de l’Hebdomadaire « Le Courrier » après une garde à vue de soixante-douze heures dans les locaux de la Police Judiciaire de Niamey. Actuellement à la Maison d’arrêt de Niamey, Ali Soumana est le deuxième journaliste jeté en prison après Baba Alpha en détention préventive depuis plus de trois (3) mois.

Selon ses avocats, Ali Soumana est poursuivi pour « soustraction frauduleuse d’une pièce » dans une procédure judiciaire. En effet, le jeudi 29 juin 2017, le Fondateur de l’Hebdomadaire « Le Courrier » a été appelé par un agent de la Police Judicaire pour répondre à une interpellation relativement à la publication dans son journal de la copie d’un réquisitoire introductif du procureur de la République portant sur un mandat d’arrêt dans l’affaire AFRICARD.

Dans un premier temps il va s’entendre dire qu’il est poursuivi pour, je cite : « violation d’un secret d’instruction » et par la suite pour « soustraction frauduleuse d’une pièce », laquelle pièce qui a fait déjà le tour des rédactions des journaux ouest-africains.

En effet, le site d’information www.connectionIvoirienne.net a affirmé, dans un récent article, détenir le même réquisitoire introductif depuis mai 2017, soit plusieurs semaines avant la publication faite par « Le Courrier ».

Dans tous les cas, à la suite de ses avocats, on peut sans risque de se tromper dire que le délit, si délit il y a, a bel et bien été commis par voie de presse puisqu’il a été constaté à travers la publication du journal « Le Courrier » et juridiquement, c’est l’ordonnance N°2010-35 du 04 juin 2010 portant régime de la liberté de presse au Niger qui est applicable en l’espèce, notamment, en son article 67 qui dispose que, je cite : « En matière de délit de presse, la détention préventive est interdite. Le juge ne peut décerner ni un mandat de dépôt ni un mandat d’arrêt ».

Malheureusement, rien de tout cela n’a été respecté sinon notre confrère Ali Soumana ne serait jamais jeté en prison. Aussi, sa détention en elle-même « constitue un délit d’entrave à la liberté de la presse et de la communication » tel que prévue et puni par l’article 78 de l’ordonnance précitée.

Le cas Ali Soumana est assez révélateur de la forte propension du pouvoir en place à tordre le cou au droit et à la justice pour bâillonner la presse et l’obliger à se taire face aux scandales d’État qui ont sérieusement terni l’image de notre cher pays partout ailleurs dans le monde. En effet, au gré des pratiques mafieuses et autres comportements lâches et irresponsables des princes qui nous dirigent, de l’extérieur, le Niger est perçu comme un État-voyou.

Au vu de tout ce qui précède, Nous, signataires de la présente Déclaration :

$1-          Exigeons la libération sans condition de nos deux confrères injustement arrêtés ;

$1-          Attirons l’attention de la Communauté Internationale sur le fait que les graves violations des libertés publiques, en général, et celle de la presse en particulier, sont réelles et inquiètent plus d’un citoyen au Niger ;

$1-          Rassurons l’opinion nationale et internationale que la presse nigérienne continuera contre vents et marrées à les édifier sur toutes les pratiques mafieuses et immorales qui mettent en cause les animateurs du pouvoir en place ;

$1-          Appelons la grande Famille de la presse à sortir de sa torpeur pour défendre la démocratie et les acquis arrachés de hautes luttes, aujourd’hui, sérieusement menacés par le régime de Mahamadou Issoufou ;

$1-          Exprimons toute notre reconnaissance à la presse internationale pour son soutien constant à la presse nigérienne dans son noble combat pour la défense de la démocratie et de l’état de droit.

Que ce pouvoir, ses sbires et les institutions républicaines qu’il instrumentalise pour parvenir à ses fins, sache que la presse nigérienne ne reculera jamais devant les intimidations et  autres menaces d’arrestation.

Que tous les prédateurs de la liberté de la presse sachent que les journalistes que nous sommes avons fait le pari de défendre la démocratie, les libertés publiques et nous le ferons même au péril de nos vies.

Enfin, nous, signataires de la présente déclaration appelons l’ensemble des professionnels du secteur des médias, les utilisateurs de la presse électronique et des réseaux sociaux à rester mobilisés pour des actions à venir.     

Vive la Démocratie !

Vive la Liberté de Presse !

Abas les indélicats !

Tous unis nous vaincrons

Fait à Niamey le 06 Juillet 2017

Ont signé :

1. Pour le Syndicat National des Travailleurs de l’Information et de la Communication (SYNATIC) : Moudi MOUSSA

2. Pour les journalistes nigériens membres de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation (CENOZO) : Aksar MOUSSA

3. Pour le Réseau des Professionnels de la Presse en Ligne du Niger (RPPLN) :

Lamine SOULEYMANE

4. Pour l’Association de défense des droits des consommateurs des technologies de l’information de la communication et de l’énergie (ACTICE-NIGER) :

Abass ABDOUL AZIZ



Commentaires

0
bagague
7 années ya
Vous avez raison en partie,mais pour le cas de BABA Alpha,je suis d
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0
MOI
7 années ya
Une autre cat
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0
ColonNoir
7 années ya
Dites donc, vous les Professionnels de la presse, vous voulez nous montrer qu'il y a une autre categorie de Nigerien qui peut raconter tout ce que bon lui semble sans s'inquieter d'etre poursuivi?
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