Le francs CFA à nouveau sur le boulevard de ladévaluation ? : ce qu’il faut retenir du tête-à-tête d’Emmanuel Macron avec Ouattara et Macky Sall
En effet, cette rencontre entre ces trois chefs d’Etats, fait suite à un rapport du trésor français communiqué au président Emmanuel Macron, sur la situation du francs CFA en relation avec le compte des opérations d’où il résulte qu’il faut conforter la division géographique de la zone CFA Afrique centrale et Afrique de l’ouest.
Le président Macron a successivement reçu les présidents AlassaneOuattara et Macky Sall pour des entretiens à ce sujet. On se rappelle que la directrice du FMI Christine Lagarde était déjà venue au Cameroun en compagnie du ministre français de l’économie et des finances Michel Sapin, pour entretenir les chefs d’Etats de la zone CEMAC sur une éventuelle dévaluation du franc CFA XAF.
Il est désormais manifeste que cette dévaluation du franc CFA ne concerne pas le franc CFA de l’UEMOA.
Les conclusions des économistes du trésor français sont précises : l’Afrique de l’ouest a mieux géré ses réserves monétaires dans le compte des opérations françaises que l’Afrique centrale. La première dévaluation du francs CFA était le fait de l’Afrique centrale et c’est pourquoi l’Afrique de l’ouest ne veut plus le lien monétaire entre elles. Et notamment le président Ouattara en bon économiste, a bien géré ses devises, en important moins et en consommant plus les produits locaux. Car plus on importe, plus on épuise ses réserves dans le compte des opérations. La cote d’ivoire dispose en effet de 40% des devises de toute l’UEMOA et d’une balance commerciale excédentaire.
Il est clair que l’Afrique de l’ouest cible avec bonheur ses importations alors que l’Afrique centrale importe tout en chine jusqu’à l’ail qui est pourtant produit localement. La conséquence est que les importations sont garanties par le compte des opérations en France, lequel compte est précisément destiné au paiement des dettes et des importations en devise.
Il s’avère donc qu’en important, tous les pays de l’Afrique centrale ont épuisé rapidement leurs réserves dans le compte des opérations. A contrario, les pays de l’UEMOA, pilotés par la Côte d’ivoire et le Sénégal ont encore des réserves dans leurs comptes des opérations. Face à cette situation, le président Macron a proposé aux président de la Côte d’ivoire et du Sénégal, d’aider la zone CEMAC en leur faisant des avances de devises. Ce à quoi ces deux ont opposé une fin de non- recevoir, au motif dit le président Ouattara « chacun assume ses propres turpitudes » et qu’on ne demande pas aux uns (qui ont bien géré leurs devises) de venir au secours des autres (qui ont mal géré). Comme chacun sait, la fourmi n’est pas prêteuse.
Le trésor français face à cette situation a proposé au président Macron d’envisager la dévaluation du francs CFA XAF (de la CEMAC) au taux de 1 euro = 1300 francs CFA XAF soit de 50% la valeur actuelle et de réévaluer le francs CFA XOF au taux de 1 euro = 500 francs CFA XOF de l’UEMOA.
Il est clair que cette situation déplorable est le résultat d’une gestion catastrophique de certains pays de la CEMAC qui impacte sur tous les autres. Les importations massives au préjudice des produits locaux dont la promotion n’a pas été assuré est, a en point douter à l’origine de la dévaluation projetée.
Commentaires
Honte a nos dirigeants africains.