Libération de 83 étudiants accusés de «manifestation illégale»
La justice nigérienne a acquitté, vendredi 14 avril 2017, 83 étudiants présentés le même jour au procureur de la République à Niamey. Tous avaient été arrêtés sur le campus universitaire de la capitale après de violents affrontements avec la police, qui se sont soldés par la mort d'un étudiant.
Devant le grand portail de la justice, les premières libérations se font sous les acclamations de leurs camarades. Moussa Ibrahim fait partie du premier lot. Il sont « dix-sept à être libérés. Il y en a soixante-huit qui restent, ceux qui ont été arrêtés au niveau de l’Ecole nationale de police ».
Tous sont accusés de participation à une manifestation illégale, d'entrave à la liberté de circulation et de rébellion contre l’autorité de l’Etat. Abbas Yacouba explique qu'on les a « retenus presque cinq jours », qu'il n'ont été libérés que ce vendredi et qu'on leur « a reproché d'avoir manifesté illégalement ».
Pour l'un des ex-détenus, étudiant en deuxième année d'économie, le procureur de la République a tout simplement dit le droit en les libérant : « Nous sommes innocents par rapport à tout ce qui a été dit. Par conséquent, nous sommes libres. Maintenant en tout cas, je me sens à l’aise bien que nous [soyons] en deuil ».
D'autres étudiants toujours emprisonnés
Malgré ces libérations, le secrétaire général des Etudiants nigériens de l’université de Niamey (Uenun), Diori Ibrahim, remet les pendules à l’heure. D'après lui, le gouvernement commence à entendre raison : « nous pouvons accepter de pouvoir engager des discussions si le gouvernement accepte de décanter les préalables posés par le comité exécutif de l’Uenun. »
Quatre responsables d’étudiants et lycéens viennent de leur côté de passer leur première nuit en prison. Les étudiants qui restent incarcérés sont considérés comme les leaders du mouvement de grogne. Ils sont eux aussi accusés de manifestation illégale.
RFI
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