Le journaliste Baba Alpha et son père écroués pour «faux et usage de faux»
Le journaliste de chaîne de télévision indépendante “Bonféreye”, Baba Alpha, a été écroué lundi à la prison de Niamey pour “faux et usage de faux en écriture” en lien avec sa nationalité nigérienne, a indiqué son avocat, Me Boubacar Mossi.
“Le journaliste et son père, âgé de 70 ans, ont été placés sous mandat de dépôt et l’instruction poursuivra son cours”, a indiqué Me Mossi sur des télévisions privées.
“C’est un journaliste très critique à l‘égard du régime. Apparemment à défaut de lui trouver une faute dans le cadre de l’exercice de sa profession, on est allé trouver une faute de nature privée”, a dénoncé l’avocat.
Selon la presse locale, Baba Alpha serait de “nationalité malienne” et aurait acquis la nationalité nigérienne “de manière irrégulière”.
Le journaliste et son père ont été placés en garde à vue depuis jeudi et auditionnés lundi matin au parquet qui leur a décerné un mandat de dépôt.
Omar Sidi, une autre personne accusée dans l’affaire, a été également incarcérée.
Baba Alpha est actuellement le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’Information et de la Communication (SYNATIC). Dans un communiqué le SYNATIC a “apporté son indéfectible soutien” au journaliste “connu pour sa droiture et son professionnalisme”.
“Il n’est un secret pour personne: le camarade Baba Alpha est né à Niamey et a fait tout son cursus scolaire en territoire nigérien”, a relevé ce syndicat.
Baba Alpha, présentateur du journal de la très populaire télévisé “Bonféreye”, a occupé le poste de président de la Maison de la presse, une association qui regroupe les organes de presse du pays.
Maître Boubacar Mossi avocat du journaliste Baba Alpha dénonce une «atteinte à la liberté, à l’indépendance du journaliste»
« C’est de l’inquisition. Je le dis haut et fort ! […] Pour un acte qu’il aurait fait depuis 2011 ! La police s’est présentée à 6 h du matin chez lui, il s’apprêtait à aller à la prière quand il a été interpelé. Sans mandat d’arrêt ! Vers 9 h, on a fait une perquisition et ce n’est qu’au cours de cette perquisition qu’ils ont ramassé ses pièces d’état civil. Et c’est seulement à ce moment qu’on est venu préciser les chefs de poursuites. Le lien est vite fait. C’est quand même un journaliste que tout le monde connaît, avec sa plume, qui n’a jamais caressé le pouvoir dans le sens du poil. Et dans ces conditions, sans que personne ne porte plainte, on lui inflige une telle poursuite. On imagine très vite le mobile de la poursuite. Baba Alpha dérange dans ses commentaires. C’est une forme d’atteinte à la liberté, à l’indépendance du journaliste. C’est clair ! »
AVEC PRESSE
Commentaires
S il s vous plait?
si tu n'es pas du pouvoir observe et tais -toi car le moindre erreur peut conduire un opposant en prison?