Agadez : Des élus locaux expriment leur ras le bol
Réuni le 20 Mars 2017 dans la Salle des Réunions du Conseil Régional d’Agadez, le cadre de concertation qui regroupe tous les quinze maires de la région et l'ensemble des conseillers régionaux tous bords politiques confondus, ont rendu publique une déclaration résumée en deux points.
Premièrement, les élus locaux ont dénoncé à l'unanimité le refus par trois sociétés minières de la place à savoir les deux filiales d'Areva, au Niger Somaïr et Cominak et la Sonichar de mettre les communes dans certains de leurs droits. " Ces trois sociétés s’insurgent de manière désinvolte contre la seule taxe qui revient entièrement aux populations subissant les effets néfastes et directs des activités industrielles. Il s’agit de la taxe professionnelle", a souligné Issouf AG Maha qui a lu la déclaration.
Sur ce même registre, les élus réunis à Agadez, ont déploré : " que des sociétés qui se disent respectables et respectueuses des lois de la République se versent dans l’incivisme fiscal pour une taxe dont s’acquitte même la petite vendeuse de galette et ce malgré les injonctions des services des impôts".
Faut-il le rappeler la taxe professionnelle est un impôt entièrement rétrocédé par l’Etat aux collectivités territoriales par décret n°230-2013/MI du 28 Juin 2013 portant répartition des produits de certains impôts et taxes rétrocédés par l’Etat aux collectivités territoriales. Elle est définie comme étant un impôt direct perçu au profit des collectivités territoriales sur les personnes physiques ou morales exerçant une profession industrielle commerciale, libérale...etc. Ces sommes avoisineraient près de 4 milliards de Fcfa que les trois sociétés précitées refusent de payer aux communes concernées.
Le second point abordé dans cette déclaration est relatif à la gestion de la lutte contre la migration qui agace les autorités élues de la région. Le président du conseil régional Mohamed Anacko a été clair à ce sujet. Ses propos appuyés par tous les élus de la région présents à la réunion ne souffrent d'aucune ambiguïté : " Nous sommes au regret de vous annoncer que nous sommes fatigués d'attendre ces promesses d'appuis à la région qui tardent à venir. On nous annonce chaque jour des milliards de FCFA au titre de cette aide, il n'y a pas de semaine qui s'achève sans qu'on ne reçoive une quelconque délégation étrangère, mais à cette date aucun franc n'a été versé au bénéfice de la région dans le cadre de la lutte contre cette migration. Les agences dites de développement de l'Union européenne gèrent leurs projets à leur guise sans nous associer. Elles font comme si nous n'existons pas. Il faut que les partenaires de notre pays impliqués dans cette gestion de la migration comprennent que personne ne peut empêcher ce trafic sans impliquer ces jeunes. Sans nous impliquer. Il ne sert à rien de se mentir à ce sujet. Cette manière de faire de ces agences de développement européennes va faire échouer tous les efforts que les élus locaux et l'État du Niger font. Ces jeunes qui n'avaient que le transport des migrants comme travail l'ont laissé un temps parce qu'ils croyaient en nous, ils s'attendaient à une reconversion promise par le biais de ces projets annoncés. Mais rien ne vient ! Nous ne pouvons plus les maintenir avec des refrains creux. Ils nous accusent d'être coauteurs de leurs maux maintenant. À mon humble avis, si ces projets de l'Union européenne vont continuer à ignorer les autorités élues de la région, eh bien, on va s'acheminer vers un fiasco. Il est préférable que ces projets qui ne nous servent à rien plient bagages et retournent chez eux. Il faut qu'ils sachent que notre population est brave et a des potentialités hydriques et des terres fertiles pour subvenir à ses propres besoins. On peut bien vivre sans leur aide (...). D'autre part, nous fustigeons avec la dernière énergie l'application sélective de la loi 036/2015 qui ferme les yeux sur tous les bus qui transportent des migrants des postes frontaliers du Niger jusqu'à Agadez sans problème mais sanctionnent les Pick-up de nos jeunes qui font le même travail. Nous l'avons dit et redit cette loi votée nous cause beaucoup de torts. Plusieurs de nos jeunes sont actuellement en prison et leurs véhicules confisqués sous prétexte qu'ils sont des criminels. Ce ne sont pas des criminels mais des jeunes qui font un transport comme tant d'autres. Nous sommes respectueux de l'État de droit de notre pays mais il est grand temps qu'on nous implique dans la gestion de nos cités.", a conclu tout irrité Mohamed Anacko dans une salle archi comble.
Ibrahim Manzo Diallo (DIM)
Air Info
Commentaires
Pourtant vous
Vous dites que ces sommes avoisineraient pr