L’opposition et la société civile manifestent contre la mal gouvernance au Niger
Un peu plus d'un mois après une première manifestation d'ampleur, la société civile nigérienne et l'opposition étaient à nouveau dans les rues de Niamey samedi matin. Plusieurs milliers de personnes qui dénonçaient la mal gouvernance, les difficultés du secteur de l'école et la présence des bases militaires étrangères, ont battu le pavé ralliant la place Toumo à celle de l'Assemblée nationale où un meeting s'est tenu. De petits commerçants déguerpis du grand marché faisaient également partie de la manifestation.
C’est la seconde fois que la société civile et ses camarades de l’opposition, après une longue bataille juridique, descendent dans les rues de la capitale. Sur près de dix kilomètres, ils ont battu le pavé en scandant des slogans hostiles au régime de Niamey et dénoncé, selon eux, la mauvaise gouvernance.
Les principaux leaders de la société civile, Ali Idrissa et Moussa Tchangari, étaient en tête de la manifestation. A leur côté, le leader de l’opposition, le député Soumana Sanda et le président du syndicat de commerçants de l’import/export, Sani Chekaraou, qui vient de séjourner en prison.
Un autre leader de la société civile, qui a brillé lors de cette manifestation, Abdul Moumouni Ousmane, tout en affirmant qu’il n’est « ni avec l’opposition politique ni avec le pouvoir », a appelé à une « rupture générationnelle », à savoir que « la jeunesse doit prendre son destin en main ». Il appelle par ailleurs à une radicalisation de la lutte.
« Gestion chaotique »
Cette manifestation qui s’est également tenue à Zinder, la seconde ville du pays, est une réponse à l’autre manifestation de la mouvance présidentielle, il y a quelques semaines.
Pour la seconde fois, les partis politiques de l'opposition sont venus en renfort. A Niamey comme à Zinder, les manifestants ont eu des mots très durs contre les autorités de la VIIe République. Le député Soumana Sanda, président de la coordination régionale du Moden Lumana parle ainsi de la « gestion chaotique » du pays à travers la « liquidation de l’école et les dénis de droits ».
Dubo Hama Abdel Aziz, de la cellule Moralisation de la vie publique, est beaucoup plus nuancé. Selon lui, cette manifestation est une pérennisation pour que les autorités comprennent qu’il y a des limites à ne pas dépasser dans la gouvernance du pays. « On continue le combat. Si besoin, nous reconduirons ces marches pour pouvoir interpeller les autorités pour qu'elles fassent attention à la gouvernance de notre pays. »
RFI
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