Diffa : Enfin, l’autorisation de circulation des tricycles à moteurs dans la Région de Diffa!
Le mercredi 04 janvier 2017, le Gouverneur de la Région de Diffa a signé l’arrêté n° 041/GR/DA portant autorisation de circulation des tricycles à moteurs dans ladite région. L’article premier de cet arrêté dispose que : « Est autorisée, la circulation des tricycles à moteurs pour le transport des personnes et des biens à l’intérieur des agglomérations chefs lieux des départements de la région ». Et l’article 2 de ce même arrêté met l’accent sur les modalités pratiques de mise en œuvre qui seront définies par les autorités administratives départementales et municipales concernées.
Pour l’heure, selon certaines sources locales, sur les 6 départements que compte la région de Diffa, seules trois départements sont concernés par cette mesure en dépit de la dimension régionale de l’arrêté. Il s’agit des chefs lieux des départements à savoir les départements de Diffa, de N’Guigmi et de Mainé Soroa. La signature de cet arrêté est un véritable ouf de soulagement pour la population qui a longtemps espérée voir des telles décisions. Leur attente demeure légitime étant donné que, même le Nigeria qui semble être le berceau de Boko Haram n’a pas vu la pertinence de recourir à de telle mesure d’interdiction systématique.
Pour rappel, c’est au lendemain de la première attaque simultanée dans la région de Diffa qui a touché les communes de Bosso et de Diffa, le 06 février 2015, que la décision d’interdiction systématique de circulation des motos a été décidée par le Gouverneur de la région de l’époque par simple communiqué radiophonique. Cette décision prise à la hâte sans une consultation et concertation préalable, a fait l’objet de plusieurs critiques à son temps par les acteurs et organisations de la société civile et la population.
Pendant presque 2 ans, la population, sur toute l’étendue du territoire de la région de Diffa, a souffert terriblement de cette décision qui a mis terme à la circulation des motos à 2 roues alors même que, dans cette région, les motos constituent les principaux moyens de déplacement de la population. C’est avec le taxi moto communément appelé « kabukabu » que des centaines des jeunes se débrouillent pour joindre les deux bouts et entretenir leur famille. Mais, cette décision d’interdiction a du coup mis en chômage tous ces jeunes. A coté de ceux-là, les vulcanisateurs, les vendeurs des pièces détachées, bref toute la chaine s’est écroulée.
Durant cette période, circuler dans la région de Diffa est devenue un véritable parcours de combattant. Pour preuve, les fonctionnaires, les élèves et les étudiants qui, jadis ont comme moyen de circulation la moto, sont obligés de recourir à d’autres moyens pour arriver aux lieux de travail ou à l’école.
En guise d’accompagnement, il revient aux autorités municipales qui ont la charge de transport urbain de prendre toutes les dispositions idoines pour faciliter la circulation des personnes et des biens en dotant les communes par des tricycles à moteur. Cela est plus que jamais nécessaire parce que, pour l’instant, il n’existe que moins de 10 tricycles au niveau de trois départements cumulés indiquent un habitant contacté sur place. C’est le lieu aussi « d’interpeller » les opérateurs économiques et les commerçants de la région à s’impliquer pleinement pour accompagner cette mesure des autorités administratives en dotant la région par des tricycles en qualité et en quantité afin de soulager la souffrance de ces populations longtemps meurtries par les affres de la crise sécuritaire et humanitaire.
Kaka Touda Mamane Goni (Réseau des jeunes du G5 Sahel/Niger)
