BIA-Niger : une privatisation radioactive ?
Le personnel de BIA-Niger vient d'entamer aujourd'hui, jeudi 27 octobre, une grève d'avertissement de 24h et menace même d'étendre le mouvement à tout le personnel du secteur bancaire dans le pays. Cette fronde portée par le syndicat nigérien des employés du secteur (SYNBANK) a pour objectif de dénoncer la renonciation par l'Etat du Niger à la reprise de BIA-Niger par le groupe bancaire marocain BCP.
Le secrétaire général du SYNBANK a mis personnellement le ministre des finances nigérien en cause en le rendant responsable, devant l'opinion publique, « des conséquences que pourrait engendrer une série sectorielle d'arrêts du travail ». Pour le syndicat, la reprise entérinée, en Août dernier, de BIA-Niger par le groupe BCP, qualifié de « partenaire de qualité », représente une opportunité « de redressement pour l'institution et de relance de ses activités, afin qu'elle continue de jouer son rôle socio-économique indispensable ».
La montée au créneau de SYNBANK fait suite à nombre d'auditions et de missives adressées au gouvernement qui ont été jusqu'ici sanctionnés par l'assurance que cette opération allait être finalisé incessamment.
Tergiversations ou renonciation ?
Toutefois, le syndicat estime que les tergiversations des officiels surtout après la récente formation du nouveau gouvernement et les récurrentes rumeurs d'un avortement de l'opération sont des indicateurs suffisamment sérieux pour le convaincre de monter au créneau.
Pour rappel, le groupe BCP et le Niger avaient signé une convention pour la cession de la Banque internationale pour l'Afrique au Niger (BIA Niger), la deuxième banque du pays, en service depuis 1944. Cette opération aurait permis à la BCP de conforter sa présence au Niger où elle compte déjà une filiale en passe de prendre le leadership du secteur : la Banque Atlantic du Niger. Reste à savoir les motivations derrière ce renoncement éventuel et la possibilité que ce soit lié à une nouvelle offre émanant d'un autre groupe bancaire international. Plusieurs institutions avaient d'ailleurs montré leur intérêt pour une reprise de BIA-Niger, dont le géant français BNP-Paribas.
La grève d'aujourd'hui sonne donc comme une mise en demeure du personnel bancaire nigérien pour clarifier la situation sur ce dossier, voire de mettre le gouvernement devant ses responsabilités en l'obligeant à concrétiser la reprise de BIA-Niger par le groupe BCP, ou tout du moins à motiver de manière claire la décision de renonciation.
La Tribune
Commentaires
Ce qui est triste c'est que la plupart d'entre nous, nous nous opposons au regimes parce que nous 'ne sommes pas dedans'.
Il ya quelque moi, tous derriere Seyni Omar, nous chantons la sagesse de l'homme et la solidite de ses intestins..
Maintenant nous nous sommes tus...bouche pleine parle pas ow.