Violentes échauffourées entre les forces de l’ordre et les étudiants de l’Université de Zinder
De violentes échauffourées ont opposé ce mardi matin, les forces de l’ordre et les étudiants de l’Université de Zinder qui entendaient manifester pour protester contre leurs conditions de vie et d’études.
La manifestation a été décidée par le Comité exécutif de l’Union des étudiants nigériens à l’université de Zinder (CE/UENUZ) et selon un des membres de l’organisation il s’agissait d’abord d’un point de presse avant que des éléments de la police et de la garde nationale n’investissent les lieux.
La manifestation a été dispersée à coup de gaz lacrymogènes, à la devanture et dans l’enceinte du campus. Le mouvement s’est par la suite étendu à la ville notamment dans les environs de l’une des cités universitaires se trouvant au centre ville. Les manifestants ont brulé des pneus et bloqué la circulation au niveau de certains carrefours et certains ont même essayé de mettre le feu au siège régional du PNDS Tarreya, le parti au pouvoir.
Les forces de l’ordre ont vigoureusement intervenu afin de contenir la situation, ce qui a occasionné une dizaine de blessés, pour la plupart dû à l’inhalation des gaz. Des véhicules administratifs et d’autres appartenant à des particuliers ont également été touchés par les projectiles. Certains établissements comme le Lycée Amadou Kouran Daga (LAKD) n’ont pas été épargnés par les évènements. Des bombes de gaz lacrymogènes ont ainsi atterrit jusque dans des classes alors que les élèves étaient en pleins cours. Le calme est finalement revenu même si les étudiants comptent poursuivre leurs mouvements.
Selon nos informations, la police aurait procédé à quelques arrestations parmi les membres du bureau des étudiants.
La situation était tendue depuis quelques mois au niveau de l’Université de Zinder. Avant les étudiants, ce sont les enseignants qui ont observé une série de débrayage pour réclamer leurs arriérés de salaire.
Ce n’est d’ailleurs pas la seule université du pays à vivre une telle situation puisqu’en parallèle, les étudiants de l’Université de Maradi sont également montés au créneau. Leur déclaration présage également des grèves pour les prochains jours au niveau de cette université. A moins d’obtenir entre temps, la satisfaction de leurs doléances.
Ce mardi toujours mais cette fois à Niamey, c’est l’Union des étudiants des instituts, écoles professionnelles et techniques de Niamey (UEIEPTN) qui a appelé les élèves à une marche de protestation suivie d’un meeting à la place de la Concertation. Ils manifestaient contre, entres autres, l’augmentation des frais de formation et d'inscription ou le non paiement de certaines bourses.
Ces différentes manifestations interviennent à la veille du début d’un nouveau débrayage de trois jours des enseignants et contractuels de l’éducation à l’appel du SYNACEB.
Depuis le début de l’année académique et scolaire, Le secteur de l’éducation et celui de l’enseignement supérieur sont marqués par des débrayages en série que lancent régulièrement les structures syndicales des élèves et étudiants ainsi que celles des enseignants et autres personnels administratifs.
Le gouvernement a annoncé avoir satisfait à plusieurs doléances exprimées par les différents syndicats du secteur mais la tension social ne semble pas avoir baissée même d’un cran.
A.Y.Barma (Actuniger.com)
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