Le groupe EI revendique l’attaque de la prison de Koutoukalé au Niger
La prison de Koutoukalé située près de la frontière entre le Niger et le Mali a fait l'objet d'un assaut repoussé par les forces de sécurité nigériennes lundi 17 octobre. Le site d'informations mauritanien Alakhbar, canal traditionnel de communication des groupes jihadistes au Sahel, a reçu mercredi une revendication de cette attaque au nom du groupe Etat islamique.
Le groupe Etat islamique est-il en train de s'implanter au Sahel ? Jusqu'à présent, ce sont des groupes armés liés à al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui ont toujours opéré dans la bande sahélo-saharienne. En 2012, Ansar Dine et le Mujao s'étaient ainsi alliés à Aqmi pour occuper le nord du Mali pendant près d'un an. Le Mujao s'est progressivement dissout en 2013, au lendemain de l'opération Serval, et l'essentiel de ses combattants a rejoint les Signataires par le sang, puis al-Mourabitoune, katiba dirigée par Mokhtar Belmokhtar. Parmi eux, Abou Walid Sahraoui, ancien porte-parole du Mujao.
Au mois de mai, Abou Walid Sahraoui s'est finalement désolidarisé de Mokhtar Belmokhtar pour prêter allégeance au groupe Etat islamique. Le mois dernier, il revendiquait la première attaque menée au Sahel au nom de l’organisation EI contre un poste de douane burkinabè.
L'assaut mené contre la prison de Koutoukalé avec, selon une source au sein de la force française Barkhane, une dizaine de combattants au maximum, serait donc son second fait d'armes, au moins sous sa nouvelle étiquette. Cet assaut visait à libérer les prisonniers jihadistes qui y sont détenus.
Au début du mois, dans la même région, une autre attaque avait visé un camp de réfugiés : 22 soldats nigériens avaient été tués. Et la semaine dernière, toujours dans la même région, des hommes armés ont enlevé un Américain, toujours retenu en otage.
Faut-il faire le lien entre ces trois attaques ? C'est ce que des sources militaires françaises ne se risquent pas à faire, pour le moment. Seule l'attaque de la prison de Koutoukalé a été revendiquée. Etrangement, c'est aussi la seule qui ait été repoussée. Mais il y a quatre jours, les autorités nigériennes ont ouvertement attribué l'enlèvement de l'otage américain à Abou Walid Sahraoui et au Mujao dont il est issu.
Au lendemain de la première de ces trois attaques, un cadre de la Mission des Nations unies au Mali envisageait également qu'Abou Walid Sahraoui cherche à reconstituer le Mujao en fédérant ses combattants sous sa nouvelle bannière, celle du groupe Etat islamique.
RFI
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