HALCIA/CONTRACTUELS DE L’EDUCATION: Des irrégularités décelées dans cinq régions qui coûtent au budget de l'Etat plus de 3 milliards F.CFA par an
Le Vice-président de la Haute Autorité à la Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilée (HALCIA), M Salissou Oubandoma, était hier face à la presse pour présenter les résultats provisoires des enquêtes sur le recensement et l'identification des enseignants contractuels. Les résultats provisoires rendus publics qui portent sur les régions de Niamey, de Dosso, d'Agadez, de Diffa et de Tahoua révèlent une mauvaise gestion de l'effectif des enseignants contractuels entrainant des dépenses injustifiées sur le budget de l'Etat, d'un montant estimé à trois milliards de francs CFA par an.
C'est dans les locaux de l'INDRAP où la HALCIA a établi son quartier général pour le traitement des données sur l'identification des enseignants contractuels que le vice président de l'institution M. Salissou Oubandoma a présenté les résultats provisoires de leurs travaux. Le travail qui a commencé vers la fin du mois de mai portait sur l'identification physique des enseignants contractuels sur le terrain. Pour les régions de Niamey, de Dosso, d'Agadez, de Diffa et de Tahoua dont les résultats provisoires ont été présentés, la vérification a porté sur une liste de 32.460 enseignants contractuels, a rappelé le vice président de la HALCIA. Ces enseignants sont repartis entre le niveau primaire où ils sont 25.606, le niveau secondaire où sont enregistrés 5.829 contractuels de l'éducation, et le secteur de l'enseignement professionnel et technique avec une liste de 1.025 personnes.
Les investigations ont été menées sur le terrain avec des équipes conduites par des inspecteurs de service des différents ministères en charge de l'éducation, appuyés des membres de la HALCIA, d'officiers et sous officiers de la gendarmerie. L'expertise des agents de l'Institut National de la Statistique a été également sollicitée pour l'exploitation des données. Ce travail a permis de relever que les enseignants contractuels dont la présence physique a été vérifiée sur le terrain sont au nombre de 29.751 sur une liste de 32.460 contractuels tous ordres confondus. Sur la base de la vérification faite, ce sont donc 1.917 enseignants contractuels qui sont considérés fictifs puisqu'ils ne sont pas dans les écoles alors qu'ils sont sur les listes transmises par les inspecteurs, 792 autres ont été retrouvés dans différentes écoles alors qu'ils ne figurent pas sur les listes qui ont fait l'objet de vérification, et 648 noms sont considérés comme des doublons puisqu'ils se retrouvent sur plusieurs listes.
Les impacts financiers de toutes ces irrégularités décelées couteraient au budget de l'Etat plus de trois (3) milliards de francs CFA par an, selon le vice-président de la HALCIA. Ce qui a-t-il ajouté pourrait coûter plus à l'Etat quand on tient compte du fait qu'il y a des enseignants contractuels ou même titulaires qui sont affectés dans les établissements publics et qui sont dans le privé, d'autres qui sont sous employés car dans les grandes villes il y a 5 ou 6 enseignants par classe, certains enseignants qui ont seulement 3 à 4 heures de cours par semaine alors que le volume horaire hebdomadaire normal est de 21 heures. Il y a encore d'autres qui seraient contractuels de l'éducation et agents d'autres services de la fonction publique, alors que les pécules de toutes ces personnes sont payés, sur le budget de l'Etat, a souligné le vice président de la HALCIA.
Mais a prévenu M. Salissou Oubandoma, «les mis en cause à tous les échelons vont répondre de leurs actes ». Aussi, a-t-il relevé, il ne s'agit pas seulement d'enseignants contractuels, car il y'a ceux qui sont chargés de les gérer. Toutefois, les résultats présentés lors du point de presse sont provisoires et les personnes concernées auront à s'expliquer et au besoin justifier leurs actes, a ajouté le vice président de la HALCIA. Les régions de Maradi, de Zinder, et de Tillaberi sont encore en cours de traitement.
Au total, il y a plus de 70.000 enseignants dont la situation doit être vérifiée. « C'est un travail qui demande beaucoup de prudence, pour éviter d'incriminer des personnes innocentes. Mais, le travail sera fait de la plus belle manière », a assuré M. Salissou Oubandoma.
Souley Moutari (ONEP)
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