DIFFA/BOKO HARAM: La psychose s'empare de la région, plusieurs localités en état d'alerte maximale

Après avoir repris le contrôle de Bosso au cours de cette journée de lundi comme nous l'avions rapporté et comme l'a confirmé un élu local ainsi que des sources sur place, les combattants de la secte Boko Haram étendent désormais leurs menaces sur plusieurs localités de la région de Diffa. C'est à la suite d'intenses combats avec les assaillants que les FDS ont dû se replier encore une fois devant l'ampleur de l'assaut des éléments de la secte, lesquels ont déjà opéré une brève incursion dimanche soir sur les lieux de leur sanglante attaque de vendredi dernier qui s'est soldée par une première prise de la ville de Bosso ainsi qu'une trentaine de soldats.

C'est d'ailleurs au moment où la ville, meurtrie et vidée de sa population, continuait à enterrer les corps des victimes que la secte islamiste a repris ses attaques obligeant les militaires à opérer un nouveau repli stratégique vers d'autres camps notamment celui de Gamgam et même à Diffa, le chef lieu de la région. Les assaillants qui s'étaient massivement regroupés la veille à différents endroits de la zone, ont renforcé leur présence jusqu'au village de Toumour situé à une vingtaine de kilomètres de Bosso. Dans cette dernière localité, ils se sont encore livrés à des pillages d'édifices publics dont le siège de la préfecture qui été brûlé. La situation était d'autant plus compliquée pour les FDS qu'en plus de l'arsenal récupéré par les assaillants lors de leurs dernières attaques, ils se sont mélangés avec les réfugiés qui ont massivement afflué dans la zone depuis des mois et qui continuent à se disperser vers d'autres sites en raison de la dernière évolution de la situation sécuritaire qui prévaut dans la région. 

Le ministre de La Défense nationale Hassoumi Massaoudou s'était rendu dimanche sur les lieux en compagnie de plusieurs responsables militaires ainsi que des autorités locales avant de regagner Niamey où  il a fait le point de la situation, le lundi, en Conseil des ministres. Alors que le gouvernement essaie de tempérer l'ampleur de la situation, c'est une psychose générale qui semble s'emparer de la population notamment à Diffa qui commence à se vider de ses habitants, pris de panique à l'idée d'une probable attaque de la secte. La preuve, aucune place n'est disponible avant samedi au niveau des différentes compagnies privées de transports contactée par plusieurs médias nationaux.  Comme nous l'a confié un responsable d'une ONG établie dans la région, l'alerte a été donnée à des agents de plusieurs services pour se préparer à évacuer la zone en urgence en cas de détérioration de la situation dans les prochaines heures. Les populations de la région se dirigent pour l'essentiel vers Zinder à quelques 400 kilomètres plus à l'ouest, laquelle se prépare déjà à enregistrer un nouveau flux de réfugiés comme en 2015 lors des premières attaques de la secte islamiste dans la région.         

Dans la nuit du lundi au mardi et alors que toutes sortes d'informations, parfois contradictoires, circulaient ajoutant ainsi à la confusion, des sources sur place ont confirmé avoir entendu des échanges de tirs dans la zone de Maine Soroa, un département de la même région  se trouvant à proximité de la ville nigériane de Damassak vers laquelle des groupes de la secte terroriste ont aussi convergé ces derniers temps.Selon les mêmes sources, c'est la localité voisine de Kananma à la frontière que les échanges se sont produits. L'aviation  est même entrée en action en survolant la zone alors que les combats se poursuivaient de l'autre côté de là frontière.                   

 A.Y.B (Actuniger.com)