SORTIE ILLÉGALE DE DEVISES : Des douaniers sanctionnés pour avoir interpellé un député avec 90.000USD à l’aéroport de Niamey
Le gouvernement serait-il encore au cœur d’un nouveau scandale de sortie illégale de devises étrangères du Niger ? La question reste posée à la suite de l’éclatement d’une nouvelle affaire qui va certainement éclabousser le régime de Niamey.
Des agents des douanes en service à l’Aéroport international Diori Hamani de Niamey, ont été récemment relevés de leurs fonctions par les autorités de tutelle pour avoir interpellé un député national qui voyageait en possession d’une importante somme d’argent en devises étrangères.
Selon le responsable d’une association de la société civile très active sur la question de la transparence budgétaire, la somme saisie s’élevait à quelques 90.000 dollars américains soit l’équivalent d’à peu près cinquante cinq millions et demi de nos francs (55 520 000 FCFA au cour du jour). « Les responsables de la douane de l'aéroport ont été relevés de leurs fonctions après avoir opéré une autre saisie de devise à l'aéroport de Niamey impliquant un député national qui transportait 90 000 dollars US au cour du jour », a alerté Ali Idrissa Nani du ROTAB (Réseau des organisations pour la transparence budgétaire). Le député aurait refusé de voir son argent confisqué ou de payer des pénalités avant de promettre aux douaniers qu’il « allait se charger de leur régler leur sort » selon une autre source qui a toutefois refusé de nous dévoiler l’identité du parlementaire mis en cause.
Cette nouvelle affaire survient alors qu’il y a quelques mois, des affaires similaires avaient défrayé la chronique. Ce n’est pas la première fois, en effet, que de telles pratiques occurrent à l’aéroport de Niamey et surtout ces derniers mois, ce qui fait croire à certains analystes, l’existence d’un réseau de trafic de devises dont Niamey serait la plate-forme régionale.
Fin Août dernier, les services des douanes de l’aéroport ont saisi une dizaine de milliards de nos francs en devises étrangères et à quelques jours d’intervalle avant que les sommes saisies ne soient intégralement restituées à leurs détenteurs sur injonction du ministre de l’Economie et des finances Seydou Sidibé. Le Syndicat national des agents des douanes (SNAD) qui avait à l’époque dévoilé l’affaire, a vigoureusement protesté contre les interventions répétées des autorités. L’enveloppe restituée s’élevait à quelques 8,843 milliards de FCFA qui ont été saisis au cours de plusieurs opérations menées à l’aéroport de Niamey les 20, 22 et 24 août 2015. Le secrétaire général du SNAD, le commandant Boureima Hamidou, avait alors reconnu que « ces saisies ne sont pas les premières mais à chaque fois qu’elles portent sur des grosses sommes, il y a intervention (…), un comportement qui est de nature à saper le moral des douaniers ». Pour le syndicaliste dont la sortie n’a pas été appréciée par les autorités mais qui a provoqué un véritable tollé au sein de l’opinion, « il faut que ces ingérences cessent et il faut aussi que les gens comprennent qu’on ne circule pas comme on veut avec de l’argent car c’est réglementé » ajoutant que « tant qu’une personne sort avec de l’argent non déclaré, elle risque la saisie ».
La loi nigérienne interdit en effet de sortir du pays avec plus de 2 .000 .000 FCFA en devises étrangères conformément aux disposition de l'UEMOA. Des pénalités sont prévues pour les contrevenants.
A l’époque toujours, le gouvernement s’est d’abord emmuré dans un silence assourdissant avant qu’il ne daigne réagir après que la polémique se soit enflée suite à une sortie médiatique du ministre d’Etat à la présidence Bazoum Mohamed. Celui qui dirige également le parti présidentiel PNDS Tarraya a reconnu les faits estimant, en substances, que c’est une faveur que le régime a voulu faire à des opérateurs économiques nigériens afin de ne pas les pénaliser dans leurs activités commerciales.
Le ministre de l’Economie et des finances, Seydou Sidibé, a dû trouver des artifices juridiques et des détails techniques douteux pour tenter de justifier cette décision des autorités au cours de son interpellation au Parlement par les députés de l’opposition sur la même affaire.
Le ROTAB a d’ailleurs récemment déposé plainte relativement à ces affaires de sortie de devises étrangères et selon Idrissa Nani, l’association suit de près « cette énième affaire ».
Avec cette nouvelle affaire qui intervient alors que les cendres des dernières en date ne se sont même pas encore dissipées, le gouvernement est, c’est le cas de le dire, dans de sales draps ! Nul doute que cela actualisera le débat sur la supposition de « trafics de devises » dans laquelle plusieurs personnalités proches du régime sont régulièrement citées.
En laissant faire, le gouvernement se rend complice d’infraction à la loi et tend à conforter les assertions de l’opposition sur la mauvaise gouvernance en cours sous la Renaissance.
A quelques mois des prochaines élections que le PNDS de Mahamadou Issoufou compte remporter, de telles pratiques font tâche d’huile sur son bilan, ce qui ne fera que plaire à l’opposition politique.
En attendant la suite des évènements, la réaction officielle du gouvernement est vivement attendue afin d’éclaircir la lanterne des citoyens sur les nouveaux tenants et aboutissants de cette nouvelle affaire que certains nigériens considèrent déjà comme un signe de mépris des autorités à l’égard de l’opinion.
A.Y. Barma (actuniger.com)
Commentaires
Diori hamani veulent voler
Quand vous refus
Laissez-nous prendre qlqs liquidit
De grace laissez les gens faire leurs activites economiques et ce fameux President de ROTAB il est meme qui au Niger pour dire qu'il est tres actif, il n'a cas partir a l'aeroport faire le controle lui meme comme il est le plus integre des nigeriens. Du n'importe quoi cette affaire de devises dans un pays ou les gens luttent pour leur survie.
Il ne doit pas avoir de demi-dieu, (de roi dans le parlement) au dessus du peuple et de ses lois.