Déclaration du Mojen du 18 Novembre 2015 sur la situation sociopolitique actuelle du Niger
A trois (3) mois des élections générales, le pouvoir politique actuel continue de divertir le peuple nigérien qui pourtant ne demande ni plus ni moins que la tenue d’élections libres, transparentes, inclusives, apaisées et démocratiques.
En effet, le cafouillage sciemment crée et l’exclusion tendancieuse d’un nombre important des citoyens dans la reprise du fichier électoral, ainsi que les permutations opérées des listes entre villages, communes voir entre régions, traduisent la mauvaise foi de ce pouvoir dans l’organisation et la tenue des élections.
En outre, la confusion entretenue dans l’esprit des citoyens sur la date de remise du fichier définitif entre le coordonateur du fichier, son adjoint et le premier ministre est expressive de l’irresponsabilité du régime en place.
Incapable de tenir les promesses annoncées d’organiser des élections libres et inclusives, ce régime n’a trouvé d’autres alternatives que l’élimination sur fond de militarisation de la vie politique des adversaires redoutés qu’il accuse de tous les péchés d’Israël, le concassage et la création d’une multitude des partis politiques satellites. La confiscation des libertés démocratiques, d’opinions, de manifestation et la création d’une atmosphère permanente de violence, s’inscrivent dans la logique de ce pouvoir de vouloir imposer la dictature de la pensée unique et inique au Niger.
Il est évident qu’on ne peut demander la sécurisation de la nation à un régime qui ne connait d’autres modes de gouvernance que la répression, les manœuvres dilatoires et qui ne se maintient que par la corruption généralisée.
Sur le terrain social, alors que les hommes au pouvoir et leurs appendices pillent les derniers publics en s’érigeant en multimilliardaires notre peuple végète dans la misère, la maladie et l’ignorance.
Rien donc de surprenant que ce régime ait eu la prouesse d’avoir élevé le Niger au rang du dernier de la planète en terme d’indice de développement humain (IDH).
En effet, durant ces cinq (5) dernières années, tous les fléaux, tels la délinquance, la prostitution et la mendicité ont atteint un point inflexible au Niger.
Au regard de ce qui précède, le MOJEN :
- Dénonce avec la dernière énergie les violentes répressions dont sont victimes des citoyens dans l’exercice de leurs droits et libertés démocratiques ;
- Condamne la pratique ostraciste sur font d’instrumentalisation de la justice afin d’exclure certains leaders politiques de se présenter aux futures échéances électorales ;
- Dénonce l’abandon systématique de notre peuple dans la pègre, la maladie et l’ignorance ;
- Dénonce la politique provocatrice va t’en guerre et militariste du régime actuel dont les conséquences sont les attaques meurtrières de Boko Haram ;
- Condamne toutes formes de violence sur des personnes innocentes, tels les attentats perpétrés à Paris, Niger, Tchad, Cameroun, Nigeria et dans le monde entier par des extrémistes sans foi ni loi ;
- Condamne la violence exercée sur des journalistes dans l’exercice de leur fonction et prend acte du mensonge qu’entoure la fameuse montagne de la table ou table de la montagne.
- Demande la libération de toutes les personnes arbitrairement détenues et la levée immédiate de la suspension de facebook au Niger depuis le 14 novembre 2015.
- S’indigne de la remise en cause de la liberté d’expression et de l’état de droit mettant ainsi en péril les droits de l’homme pourtant reconnus universels et ratifiés par notre pays.
- Condamne les actes d’agression et de vandalisme perpétrés sur le groupe de journalistes Dounia TV par les manifestants du Samedi 14/11/2015 à Niamey.
- Condamne la répression barbare et inhumaine perpétrée sur des citoyens lors de cette même manifestation.
C’est le lieu ici de rappeler au ministre de l’intérieur que le respect de la loi exige d’abord de lui de se remettre à la justice nigérienne pour outrage avéré aux magistrats dans l’exercice dans leur fonction conformément à la plainte du SAMAN avant de vouloir donner des leçons aux citoyens;
Enfin, le MOJEN exhorte la communauté internationale à une vigilance accrue sur ce qui se passe dans notre pays.
Fait à Niamey, le 18 Novembre 2015
LE PRESIDENT
M. Sirajo Issa
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