Gouvernance : Chaudes discussions entre le ministre-magistrat Hassoumi Massaoudou et deux acteurs de la société civile
Le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou ne supporte plus les acteurs de la société civile hostiles au régime et ne rate aucune occasion pour le faire savoir. Non satisfait d’évoquer régulièrement ses sentiments à l’égard des activistes de la société civile et des journalistes critiques envers le régime, le premier flic du pays est allé jusqu’à menacer verbalement deux citoyens dont le seul tort est d’être allé au ministère de l’intérieur pour le suivi d’un document administratif.
Ali Idrissa Nani (ROTAB) et Issa Garba, deux acteurs de la société civile en ont payé les frais de la boutade du ministre Massaoudou à l’occasion d’une scène des plus rocambolesques qui s’est déroulée au sein même du ministère dans la soirée du vendredi dernier, à l’heure de la descente.
Alors qu’ils se sont rendus au ministère pour connaitre la suite de la demande de visa de Marinke Van Riet, présidente internationale du Réseau Payez ce que vous payez (PCQVP), les deux acteurs de la societé civile ont été interpellés par le ministre Massaoudou qui s’apprêtait à quitter les lieux.
Le ministre qui était déjà dans sa voiture officielle a alors demandé aux deux acteurs de la societé civile « ce qu’ils cherchaient ici » et avant même d’attendre la réponse de ses interlocuteurs, il affirma d’emblée « avoir déjà rejeté la requête ».
Le ministre a ensuite fait savoir à Ali Idrissa et Issa Garba qui voulait rencontrer le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, « que ce n’est pas au ministère qu’on fait les visas ». Devant leur insistance pour avoir d’amples informations, le premier flic du pays a demandé aux agents de services, des éléments de la garde républicaine, de « les empêcher de rentrer, même par la force ». «
Mais ce n’est pas chez vous ici et nous ne sommes pas venus vous voir » a alors rétorqué Idrissa Nani avant de se voir répondre par le ministre, « ici, c'est moi et attention, même physiquement je peux finir avec vous ».
La discussion aurait certainement pris une autre tournure si ce n’est l’intervention du chef du cabinet du ministre qui a joué les médiateurs devant des dizaines de curieux qui assistaient à la scène.
Ce n’est pas la première fois que le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou fait cas publiquement de son exacerbation par rapport aux récurrentes critiques de certains militants de la société civile et des journalistes de certains médias. A chacune de ses sorties médiatiques, le premier flic du pays ne fait pas dans l’économie des mots tendres pour qualifier tout le mal qu’il pense de ces derniers.
Jusque-là, les choses n’ont jamais dépassé le cap des diatribes médiatiques interposées mais ce vendredi, le ministre Massoudou a voulu, comme il l’a dit, « gérer physiquement » le cas de certains acteurs de la societé civile qu’il a hasardeusement rencontré sur son chemin.
La tension qui prévaut sur le front social à la veille de la manifestation qu’organise la societé civile ce samedi pour dire « non aux dérives du régime », expliquerait certainement cette montée d’adrénaline du ministre Massaoudou qui a récemment fait détenir deux autres acteurs de la societé civile, Moussa Tchangari et Nouhou Arzika, pour motif « d’atteinte à la défense nationale ».
A.Y. Barma
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Commentaires
Bien dit "Ici c'est pas chez vous". L'insolence a parfois ses vertus que la morale supplante.
2.Combien on ta payer pour ecrire cet article mr le journaliste?.
3.je m'en fou de la politique mais j'ai mal pour le Niger.la situation actuelle a ete creez juste parcequ'une personne se croyant au dessu de tout le mon a foutu le bordel et est aller se cacher comme un lache en France pendant que ces soldats semeent la pagaille au Niger.
Massaoudou a fait son travail car la soci