Sommet des Chefs d’Etat de l’AES : Niamey réserve un accueil des grands jours à Ibrahim Traoré et Assimi Goita
Les Présidents Ibrahim Traoré du Burkina Faso et Assimi Goita du Mali sont arrivés respectivement vendredi après-midi et samedi en fin de matinée à Niamey où doit se tient, ce samedi, le premier Sommet du Collège des Chefs d’Etat de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). C’est un accueil des grands jours qui a été réservé aux deux Chefs d’Etat qui ont été chaleureusement accueillis par leur homologue nigérien, le Général Abdourahmane Tiani ainsi que par la population de Niamey et les communautés burkinabé et malienne au Niger. Répondant à l’appel des autorités de transition et des organisations de la société civile, c’est une foule en liesse qui est sortie massivement ovationnée « les leaders révolutionnaires », tout au long du parcours du cortège officiel, de l’Aéroport international Diori Hamani aux abords du Palais présidentiel. Une véritable démonstration de popularité pour les dirigeants de l’AES qui sont attendus sur plusieurs sujets d’intérêts communs dans le cadre de l’opérationnalisation de la nouvelle organisation de coopération et d’intégration, le menu principal du Sommet inaugural de Niamey.
Le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a été le premier à fouler le sol nigérien, vendredi 5 juillet dans l’après-midi. Accueilli au bord de la passerelle de l’avion de l’armée de l’air burkinabé qui le transportait ainsi que sa délégation, par son homologue nigérien, le capitaine IB a ensuite eu droit aux honneurs militaires avant d’être salué par les membres du CNSP et du gouvernement de transition, des membres du corps diplomatique à l’exception de ceux des pays occidentaux ainsi que par des personnalités du régimes, les autorités administratives, leaders coutumiers et religieux ainsi que les membres des communautés burkinabé au Niger. Après un premier tête à tête au Salon d’honneur, le cortège officiel s’est ébranlé vers le Palais présidentiel.
Un accueil populaire « inédit » pour les présidents IB et Goita
Durant tout le parcours, les populations de Niamey se sont massivement amassées des deux cotés de la voie pour ovationner les deux chefs d’Etat. « Que Dieu vous protège ! », « Vive Tiani, vive IB, vive Goita ! », « Nous sommes avec vous, vive l’AES, a bas l’impérialisme !», tels sont les slogans scandés par une foule presque en délire et qui arborent des pancartes à l’effigie des trois chefs d’Etat de l’AES ainsi que des drapeaux du Niger, du Burkina et du Mali. L’effervescence était tel que le général Tiani et le capitaine Traoré se sont vus obligés de faire presque la majorité du parcours, d’une dizaine de kilomètres, à pieds, afin d’honorer la foule immense qui s'est alignée tout au long du trajet en portant en triomphe les noms des deux présidents.
Ce samedi dès les premières heures de la journée, la mobilisation a repris et le Président malien Assimi Goita qui est arrivé dans la capitale nigérienne, un peu avant midi, a eu droit au même grandiose accueil et à la même ferveur populaire. Accueil officiel par le général Tiani, honneurs militaires, bienvenue par les officiels et la communauté malienne au Niger puis tête-à-tête au salon d’honneur et bain de foule durant le parcours du cortège officiel, le même rituel a repris.
« C’est inédit ! », « du jamais vu !», tels sont les qualificatifs qui reviennent le plus pour commenter l’accueil qui a été réservé aux deux hôtes à Niamey et très vite, les images ont fait le tour des médias et des réseaux sociaux pour attester de cette démonstration de popularité que viennent de vivre les leaders de l’AES dans la capitale nigérienne.
Un sommet pour l’opérationnalisation de l’AES et sa Confédération
Ce samedi 06 juillet 2024, les trois Chefs d’Etat vont se retrouver au Centre International des Conférences Mahatma Ghandi de Niamey, pour le premier sommet du Collège des Chefs d’Etat de l’Alliance des Etats du Sahel que la capitale nigérienne abrite. « Une occasion historique pour les trois Chefs d'État des pays de L'AES de discuter en profondeur des questions liées à l’opérationnalisation des organes de l’AES et sa Confédération, au grand bénéfice des populations du Sahel », est-il indiqué par les officiels.
L’Alliance des Etats du Sahel (AES) a été mise en place le 16 septembre 2023 avec la signature par les trois présidents des transitions militaires du Niger, du Burkina Faso et du Malin de «La Charte du Liptako-Gourma ».
La sécurité, la défense, les échanges économiques, culturels et commerciaux, vont constituer les points essentiels des échanges au cours de ce sommet. Les trois pays partagent des défis communs qui nécessitent une mutualisation des actions et des moyens pour les relever. « Ce sommet constitue un cadre stratégique d’où sortiront des résolutions qui vont tracer les sillons pour le retour de la paix, l’instauration de la sécurité, l’implémentation et le renforcement d’actions communes de développement pour le bonheur des peuples du Sahel », est-il également mis en avant.
Il faut noter que dans leur nouvelle dynamique, les trois pays avaient annoncé en février dernier, « leur retrait avec effet immédiat et irréversible » de la Cédéao, peu après avoir claquer la porte du G5 Sahel. Les trois pays ont également pris progressivement leurs distances avec les anciens alliés occidentaux notamment les pays de l’UE et les USA, pour un rapprochement stratégique avec de nouveaux partenaires comme la Russie et l’Iran.
Rappelons enfin que ce Sommet inaugural de la nouvelle organisation des Etats du Sahel central, dirigés actuellement par des transitions militaires et de ce fait suspendus, se tient à la veille d’un Sommet ordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao, à Abuja, au Nigeria. La sortie annoncée des Etats de l’AES ainsi que la situation politique et sécuritaire au Niger, au Mali et au Burkina sera certainement au centre des discussions des dirigeants ouest-africains qui espèrent faire revenir les trois chefs d’Etat sur leur décision bien que comme l’a affirmé récemment le chef de l’Etat malien lors de sa récente visite officielle à Ouagadougou, la voie désormais prise par les trois pays de l’AES est « un chemin de non retour ! ».
A.Y.Barma (actuniger.com)
Commentaires
Les panafricanistes convaincu diront: Jamais un projet d'integration n'aura suscite autant d'interet et d'attentes que l'AES.
Les vassaux de l'occident diront: Ils n'ont pas la "legitimite" pour decider de quitter la cedeao.
C'est le peuple qui confere cette legitimite et il l'a demontre de la plus belle maniere ce vendredi. Point barre