AES : à Niamey, le Niger, le Burkina et le Mali posent les jalons d’une Force conjointe anti-terroriste
À l’issue de la réunion qu’ils ont tenue mercredi 06 mars 2024 à Niamey, les Chefs d’état-major des Armées du Niger, du Burkina Faso et du Mali ont annoncé la mise en place prochaine d’une Force conjointe pour prendre en charge les défis sécuritaires, notamment la lutte contre le terrorisme, dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES). Si l’effectif et les modalités d’opérationnalisation de cette armée commune n’ont pas encore été déterminés, sur le terrain la synergie d’actions est déjà effective, comme en témoigne l’appui terrestre et aérien apporté par les Forces Armées Nigériennes (FAN) à leurs homologues maliennes (FAMas) du Mali, lors de l’attaque terroriste qui a visé, mercredi 06 mars en milieu de journée, le poste frontalier de Labezzanga.
C’est de bons augures ! Alors que les Chefs d’Etat-major des Armées du Niger, du Burkina et du Mali étaient en conclave, mercredi 6 mars à Niamey, pour dessiner les contours d’une Armée commune dans le cadre de l’AES, une opération conjointe entre les forces nigériennes et leurs homologues du Mali a permis de mettre en déroute, des assaillants qui ont pris pour cible, le poste frontalier de Labezzanga, au Mali. Avant même son opérationnalisation, la Force commune de l’AES est activité sur le terrain avec des résultants probants enregistrés suite aux opérations conjointes et aux appuis mutuels entre les armées des trois (03) pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), conformément à la volonté exprimée par le Niger, le Burkina et le Mali à travers la création de cette nouvelle organisation.
Une armée commune pour faire face aux menaces sécuritaires au Sahel
La création de la force conjointe de l’AES a été annoncée à l’issue de la première réunion, mercredi 06 mars au Centre international des conférences Mahatma Ghandi de Niamey, du Conseil des Chefs d’Etat-major des pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Une réunion qui fait suite à celles des hauts fonctionnaires et des ministres de l'AES tenues à Ouagadougou du 12 au 15 février 2024, et qui ont abouti à plusieurs propositions et recommandations entrant dans le cadre de la création des conditions de stabilisation et de développement intégrés de l’espace AES. Dans la capitale nigérienne, il s’est agit pour les hauts responsables des armées des trois pays, d’examiner les propositions et recommandations faites par les Experts et les Ministres des pays respectifs avec comme principal objectif, d’aboutir à un schéma de Force à générer pour la sécurisation du territoire de l'Alliance des Etats du Sahel. C’est ce qu’a rappelé, lors de la cérémonie d’ouverture des travaux, le Chef d’Etat -Major des Armées (CEMA) du Niger, le général de Brigade Moussa Salaou Barmou. « Conscients, qu'il n'y a pas de développement sans sécurité, et que la mission principale de nos armées consiste essentiellement à la défense opérationnelle de nos territoires respectifs, il nous revient alors cette lourde responsabilité de garantir la paix et la stabilité dans nos pays », a indiqué le patron de l’Armée nigérienne qui a saisi l’occasion pour rappeler que « les récentes attaques des Groupes Armés Terroristes dans la zone du Liptako-Gourma, et plus particulièrement celles exercées contre les populations civiles, continuent d'endeuiller nos paisibles citoyens ». Pour le Général Salaou Barmou, « le contexte sociopolitique actuel, caractérisé par la recherche de la souveraineté de nos Etats, nous a amenés à une communauté de destin » et de ce fait, « nous devons impérativement coopérer pour relever les défis sécuritaires. Ceci permettra de créer les conditions d'un développement harmonieux d'intégration de nos communautés, de garantir notre indépendance réelle et de préserver notre dignité dans le concert des Nations ».
La Force conjointe opérationnelle dans les plus brefs délais
Selon le général de Brigade Moussa Salaou Barmou, « en dépit de toutes ces menaces auxquelles nous faisons face, il convient de noter une avancée significative que nous engrangeons dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée ». Et pour maintenir cette accalmie relative constatée dans leur espace commun, le chef d’état-major des Armée du Niger a estimé que « nous devons dès à présent œuvrer pour mettre en place une stratégie efficace et efficiente permettant de contenir toute sorte de menace, en mutualisant nos moyens et en coordonnant nos efforts ». C’est pourquoi, il a souligné que cette rencontre de Niamey servira de plateforme pour examiner les propositions et recommandations faites par les Experts et les Ministres des pays de l’AES pour, in fine aboutir à un Schéma de Force à générer pour la sécurisation du territoire de l'Alliance des Etats du Sahel. A la fin de son intervention, le général de Brigade Moussa Salaou Barmou s’est dit « convaincu qu'à l'issue des échanges interactifs, un Concept des Opérations (CONOPS) cohérent et adapté aux exigences de la conflictualité de notre espace, sera soumis à la hiérarchie pour validation ».
A l’issue de leur conclave, les chefs des Armées du Niger, du Burkina Faso et du Mali ont annoncé la création d’une Force conjointe afin de prendre en charge les menaces sécuritaires, notamment, les Groupes armés terroristes (GAT) qui écument la zone des trois frontières. « Cette Force conjointe des pays de l'AES sera opérationnelle dans les plus brefs délais pour prendre en compte les défis sécuritaires dans notre espace », a indiqué le communiqué publié à l’issue de la rencontre de Niamey. Les contours et les effectifs de cette force n'ont pas été précisés. « Nous sommes convaincus qu'avec les efforts conjugués de nos trois pays, nous parviendrons à créer les conditions d'une sécurité partagée », a assuré le général Moussa Salaou Barmou.
A.Y.Barma (actuniger.com)
Commentaires