Négociations Niger-Cédéao : le Premier ministre dénonce « la mauvaise foi » de l’organisation ouest-africaine
Attendue ce jeudi 25 janvier à Niamey pour engager les négociations avec les autorités nigériennes, la délégation des médiateurs de la Cédéao n’est finalement pas arrivée au complet dans la capitale nigérienne. Seul le Chef de la diplomatie togolaise, le Pr Robert Dussey, a fait le déplacement, alors que son homologue sierra-léonais, un autre pays désigné médiateur dans la crise nigérienne, devrait également rallier Niamey en compagnie de l’équipe mandatée par l’organisation communautaire pour participer aux pourparlers. Lors d'un point de presse cet après-midi dans son cabinet, le Premier ministre a catégoriquement réfuté le prétexte avancé par la délégation de la Cédéao sur la non-délivrance, par les autorités nigériennes, des autorisations de vol et d’atterrissage nécessaires à la venue de l’équipe des médiateurs. Après avoir brandi devant la presse les autorisations accordées en bonne et due forme par les autorités compétentes, Ali Mahamane Lamine Zeine a dénoncé « la mauvaise foi » de l’organisation ouest-africaine. Selon lui, le Niger, dans le cadre de son choix souverain, est resté objectivement disposé au dialogue afin de parvenir à une levée des « sanctions injustes et illégales » imposées au pays.
« Nous avons voulu que vous assister aux négociations avec la Cédéao. Malheureusement, comme vous le constatez, une bonne partie de la délégation qui est sensée venir assister à ces négociations n’est pas présente », a déploré le Premier ministre de transition à l’entame du point de presse qu’il a animé à son cabinet en présence du Pr Robert Dussey, le chef de la diplomatie togolaise ainsi que des membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et du gouvernement.
Selon Ali Mahamane Lamine Zeine, les deux parties avaient convenu de tenir ces négociations pour la date du 25 janvier 2024 après plusieurs reports pour un certain nombre d’impératifs. Il a expliqué qu’à la date convenue, force est de constater que l’équipe de médiation de la Cédéao qui devrait comprendre le ministre des Affaires étrangères de la Sierra Leone, l’autre pays désigné comme médiateur avec le Togo, ainsi que celle du Bénin, n’ont pas fait le déplacement de Niamey, en prétextant dans un premier temps n’avoir pas eu les autorisations nécessaires pour le survol et l’atterrissage en territoire nigérien. Ce que le PM nigérien a catégoriquement réfuté en prenant à témoin avec preuve les médias présents, que les documents en la matière ont été bel et bien accordés aux aéronefs des deux délégations. La preuve, a-t-il poursuivi, la présence à Niamey du ministre togolais des Affaires étrangères dont le chef du gouvernement de transition a tenu à saluer la disponibilité et l’engagement en faveur de la paix.
« Nous sommes dans l’obligation de constater qu’il y a une mauvaise foi de cette organisation [la Cédéao, NDLR] et probablement des pays qui sont derrière et qui poussent à ce que notre pays qui a fait le choix d’aller vers la souveraineté, puisse sortir de cette trappe de punition qu’on lui a imposée. Le Niger qui a été injustement frappé par des sanctions qui n’ont aucune base légale a fait tout pour que dans le cadre de cet espace communautaire, sans oublier l’UEMOA, que nous puissions nous comprendre ». Ali Mahamane Lamine Zeine, Premier Ministre
Rendez-vous manqué
La venue de la délégation des médiateurs de la Cédéao était attendue depuis plusieurs semaines. Elle a été annoncée fin décembre dernier lors de la première visite de prise de contact effectuée par le chef de la diplomatie togolaise à Niamey. Robert Dussey avait alors eu une séance avec le Premier ministre et les membres du gouvernement de transition sur la suite à donner à la voie ouverte aux négociations par les chefs d’Etat de la Cédéao à l’issue de leur Sommet ordinaire du 10 décembre 2023 à Abuja, au Nigeria. Les échanges auraient dû porter sur les modalités des négociations sur les nouvelles conditions posées par les dirigeants ouest-africain en vue de parvenir à la levée progressive des sanctions et déterminer l’agenda de la transition. Au cœur des négociations, le sort de l’ancien président Bazoum Mohamed et de ses collaborateurs arrêtés ainsi que la durée de la transition.
Pour le Niger, le véritable enjeu c’est surtout la levée des sanctions qui frappent durement le pays depuis six longs mois maintenant.
A.Y.Barma (actuniger.com)
On ne dirige pas un pays avec un excès d'orgueil et dureté mais avec diplomatie pour le bien du peuple..
J'espère qu'on trouvera un terrain d'entente donnant donnant avec nos pays voisins et frères afin d'alléger le peuple du fardeau de l'isolation.