Education : le Président Bazoum va enfin pouvoir mettre fin au « statut précaire » des contractuels
Le Président de la République Bazoum Mohamed a présidé ce mercredi matin au Palais de la Présidence, une nouvelle réunion de haut niveau sur le secteur de l’éducation. Au menu, trouver les voies et moyens pour mettre fin au système de « contrat» dans l’enseignement afin de garantir la qualité de l’éducation en mettant fin à ce que le chef de l’Etat qualifiait à une certaine époque de « statut précaire » des contractuels.
C’est une annonce qui va indiscutablement réjouir des milliers de contractuels de l’éducation qui constituent de nos jours, la plus importante catégorie des éducateurs au Niger principalement dans l’enseignement général, technique et professionnel. Le gouvernement a, en effet, décidé d’engager le vaste et colossal chantier de la fin de la contractualisation dans l’enseignement au Niger conformément aux engagements pris par le président Bazoum, de faire retrouver au système éducatif nigérien, ses lettres de noblesses.
C’est ainsi que ce mercredi 13 octobre 2021, une réunion de haut niveau a regroupé autour du Chef de l’Etat, du Premier ministre ainsi que le ministre des Finances, les différents ministres en charge de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et la de la Formation professionnelle et Technique. Selon le résumé de la rencontre fait par le Secrétaire général du ministère de l’Education nationale, Mohamed Zeidane, la rencontre a permis de dégager « de grandes orientations » et « des décisions importantes » vont être prises pour améliorer la qualité de l’enseignement. Ces décisions, a-t-il ajouté, vont dans le sens « du recrutement d’une certaine catégorie d’enseignants mais également dans le sens de permettre à beaucoup de jeunes nigériens d’avoir des emplois ».
« Le gouvernement va faire une communication sur l’ensemble de ces décisions, mais d’ores et déjà, nous sommes allés sur l’objectif suivant : à terme, nous allons mettre fin à la contractualisation dans l’enseignement général, technique et professionnel», a indiqué à la presse M. Zeidane qui a en ce sens, fait cas du recours, pendant un certain temps, aux appelés du service civique qui vont être en majorité dédiés à l’enseignement. Aussi, il sera désormais question de former des élèves-maîtres qui vont entrer dans les Ecoles normales de formation d’instituteurs avec le niveau Bac contrairement aux années précédentes où c’est le BEPC qui est requis. « C’est une grande satisfaction pour nous et un devoir de répondre à l’appel du Président de la République de dire que les ressources humaines valorisent toutes les autres ressources. Il nous faut former et bien former nos cadres. Et il faudrait commencer par la classe », a par la suite estimé le SG du ministère de l’Education nationale.
Mettre fin au « statut précaire » d’une catégorie d’enseignants
En attendant « les grandes orientations et décisions » validées par le gouvernement, la décision à saluer est celle de la fin du « système de contrat dans l’éducation ». Ce système qui a été mis en œuvre pour permettre à l’Etat de ne plus recruter des enseignants dans la fonction publique, et ainsi contenir l’explosion de la masse salariale (sous l’égide de la Banque mondiale et du FMI), fait suite à celui du « volontariat » instauré sous la 5e République et dont les effets ont été, de l’avis de plusieurs experts de l’éducation, beaucoup néfastes à la qualité de l’Education au Niger. Il faut dire que grâce à ce système, les « contractuels » ne sont pas des agents de la fonction publique et sont donc recrutés au rabais avec comme salaire « des pécules », dépourvus de véritable prise en charge sociale ou même d’indemnités de motivation, de responsabilités ou de compensation. Bien qu’ils constituent aujourd’hui plus de 70% du corps enseignant, certains contractuels ont perdu tout espoir d’intégrer la fonction publique au regard des dispositions actuelles qui imposent une certaine limite d’âge pour concourir et devenir agent de l’Etat.
Une situation que le Président Bazoum, bien avant son accession au pouvoir, a qualifié de « précaire » et qu’il a décidé aujourd’hui d’y mettre fin aux fins d’améliorer la qualité de l’éducation au Niger, un chantier qu’il a fixé comme l’une des principales priorités de son mandat.
Du reste, la fin de la contractualisation est l’une des principales doléances exprimées depuis des années par les différents syndicats du secteur notamment ceux des contractuels du primaire, du secondaire ainsi que de la formation professionnelle et technique. Il reste désormais à attendre la « recette Bazoum » et surtout espérer que le Président aille jusqu’au bout de ses promesses et de ses engagements car c’est un colossal chantier qui nécessite d’importantes ressources financières surtout au regard du stock d’enseignants contractuels actuellement en poste. Mais comme l’éducation n’a pas de prix, comme ne cesse de le ressasser le chef de l’Etat, l’espoir est permis surtout que la volonté politique qui a longtemps fait défaut, est cette fois de mise…
Ikali Dan Hadiza (actuniger.com)
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