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Seini Omar 27 09 2021 

Discours de SEM. Seini Oumarou à l’ouverture de la 2ème session ordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2021 qui s’est déroulée ce lundi 27 septembre 2021 au Palais des congrès de Niamey.

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale de la République du Bénin,

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso,

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale de la République de Guinée-Bissau,

Monsieur le Président du Conseil National de Transition de la République du Mali,

Madame la Présidente de l’Assemblée nationale de la République Togolaise ;

Monsieur le 1er Vice-président de l’Assemblée nationale de la République de Côte d’Ivoire,

Monsieur le Vice-président de l’Assemblée nationale de la république du Ghana,

Monsieur le 1er Vice-président de la Chambre des Représentants du Royaume du Maroc ;

Monsieur le 1er Vice-président du Sénat de la République fédérale du Nigéria,

L’Honorable chef de délégation de l’Assemblée nationale de la République de Gambie,

Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République,

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

Honorables AMADOU SALIFOU et OUSSEINI TINNI, anciens présidents de l’Assemblée nationale

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations internationales,

Honorables collègues Députés,

Monsieur le Gouverneur de la Région de Niamey,

Monsieur le Député-Maire, Président du Conseil de ville de Niamey,

Honorables Chefs traditionnels et Chef religieux,

Mesdames et Messieurs,

Zeyna commission0

Permettez-moi d’abord, de rendre grâce à Allah, le Tout puissant, dont la miséricorde nous permet de nous retrouver aujourd’hui, dans le temple de la démocratie, dans une aussi grande diversité, pour marquer, dans la solennité, le démarrage de la première session budgétaire au titre de la présente législature !

Le Bureau de notre institution a, en effet, convenu de donner à la présente cérémonie le cachet particulier qui a manqué à notre première session ordinaire en raison de sa proximité avec les élections générales. Ainsi, outre les personnalités qui nous font toujours l’amitié de partager nos moments de grandes retrouvailles et auxquelles je rends un hommage mérité, nous associons aujourd’hui à la joie du démarrage de cette session des pays amis avec lesquels nous partageons une vision commune pour le devenir de nos peuples, celle de promouvoir la démocratie, l’Etat de droit, le développement durable, la sécurité et la paix.

Avec les pays représentés ici nous avons cheminé dans la solidarité et l’amitié véritable bien avant les indépendances ! Je voudrais aujourd’hui, au nom de la représentation nationale et de notre peuple tout entier, saluer ces pays, leurs populations et leurs dirigeants pour le respect qu’ils témoignent au Niger en daignant honorer ces moments de retrouvailles républicaines.

Chers collègues du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Royaume du Maroc, du Nigéria et du Togo, je vous dis WA KOUBEINI, MARHABA, bienvenus en terre sahélienne du Niger ! Merci à vous tous d’être venus.

Mon frère LOUIS VLAVONOU, homme d’Etat béninois chevronné, député depuis bientôt deux décennies, arrivé au perchoir en 2019, je voudrais vous dire, au nom de la Représentation nationale que les Nigériens sont fort satisfaits de la qualité des relations qui unissent nos deux pays depuis toujours. Vous le savez, le Niger et le Bénin sont ensemble sur maints et maints projets, qu’il s’agisse de la restauration du rail, de l’utilisation du port de Cotonou et surtout du projet pharaonique d’évacuation du pétrole brut nigérien.

Je voudrais profiter de la présente occasion pour vous remercier pour toutes les facilités qui sont faites à nos compatriotes qui vivent au Bénin ou qui s’y rendent ponctuellement.

Mon Frère ALASSANE BALA SAKANDE, C’est assurément une grande chance pour l’Assemblée nationale du Burkina Faso de pouvoir compter sur un président aussi expérimenté que pragmatique qui a réussi l’exploit de prendre, assez aisément, la relève du militant panafricaniste SALIF DIALLO, ami et compagnon de route de nombreux cadres et hommes politiques nigériens. Comme vous le savez, Monsieur le Président, nos deux pays, leurs populations et leurs jeunesses ont toujours entretenu des liens tout particuliers faits de respect et d’estime réciproques.

Mon souhait est que nos deux institutions parlementaires vivifient encore davantage ces liens surtout dans le cadre du G5 Sahel.

Mon frère CIPRIANO GASSAMA, Président de l’Assemblée populaire de Guinée-Bissau, votre présence parmi nous est plus que rassurante si l’on se remémore les récents soubresauts de la gouvernance dans votre très beau pays, ce pays que l’on a toujours du plaisir à visiter. Toute l’Afrique de l’Ouest se félicite de vous voir revenir à un système démocratique véritable. La Guinée-Bissau et le Niger ont toujours entretenu d’excellentes relations. L’on se souvient encore des visites réciproques que vers la fin des années soixante-dix nos dirigeants de l’époque se rendaient. Votre présence aujourd’hui m’offre l’occasion de vous remercier pour la part importante que vous aviez prise dans l’élection de notre compatriote au Secrétariat général de l’UPA.

Mon frère MALICK DIAW, Président du Conseil National de Transition du Mali, vous m’avez récemment impressionné avec la hauteur de vues sur les problématiques de notre sous-région dont vous aviez fait montre à l’occasion des dernières assises du CIP / G5 Sahel que vous aviez accueillies, avec un grand sens de l’hospitalité africaine. S’agissant des relations entre le Niger et le Mali, je me garderai bien de les évoquer de crainte de ne pas en dire assez. Ni l’histoire, ni l’économie encore moins la géographie ne sauraient les épuiser. Je me contenterai donc de rappeler que depuis la première République ces relations n’ont cessé de se raffermir au grand bonheur de nos deux peuples.

Ma sœur YAWA DJIGBODI TSEGAN, Présidente de l’Assemblée nationale Togolaise, je profite de la présente cérémonie pour vous remercier de la permanence de votre chaleureuse hospitalité à chaque fois que mes collègues et moi-même avons l’occasion d’être à Lomé. Je voudrais également saluer le brio avec lequel vous aviez récemment conduit un important panel à l’occasion de la 5ème Conférence mondiale des présidents de parlement tenue à Vienne en Autriche. Je puis vous le dire, aujourd’hui, Madame la Présidente, vous faites la fierté africaine. Quant aux relations entre nos deux pays, elles ont toujours été des plus cordiales. Nos différents compatriotes qui vivent à Niamey et à Lomé, dans la quiétude, en sont les meilleurs témoins.

Mon Frère Adama BICTOGO, Vice-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, homme d’Etat ivoirien, d’une grande expérience des affaires publiques comme du secteur privé, ancien ministre d’une grande efficacité, au nom de la Représentation nationale du Niger, je voudrais vous demander d’être notre porte-parole auprès de vos compatriotes pour leur dire combien nous sommes sensibles à la remarquable fraternité et à la patience avec laquelle ils vivent avec nos compatriotes en Côte d’Ivoire. Je voudrais également pouvoir compter sur vous afin que les bonnes relations qu’entretiennent nos deux pays soient portées par nos deux parlements dans le cadre d’une diplomatie mutuellement avantageuse.

Mon frère SUNKARY BADJIE, Député et Chef de la délégation de l’Assemblée nationale de Gambie, merci d’être venu réchauffer les relations entre nos deux pays, relations qui naguère, étaient fort suivies. C’est pour moi l’occasion de saluer le courage dont le peuple Gambien a fait montre pour restaurer la démocratie véritable dans votre beau pays.

Mon frère ANDREW ASIAMAH, Vice-président de l’Assemblée nationale du Ghana, bienvenu à Niamey ; je vous salue comme représentant de cette démocratie ghanéenne aux institutions stables et fortes qui font la fierté de l’Afrique. Je voudrais que vous soyez mon interprète auprès de vos autorités pour les remercier pour le bon accueil qui est fait à nos compatriotes établis au Ghana depuis plusieurs décennies et dont la cohabitation avec les populations autochtones est des plus cordiales.

Mon frère OVIE OMO-AGEGE, Vice-président du Sénat nigérian. Merci d’être venu ; pour tout dire, je m’attendais à ce geste de grande courtoisie car, en octobre dernier, le Président AHMED LAWAN m’en avait donné un avant-gout en bousculant l’agenda du Sénat pour organiser une séance de travail avec ma délégation alors que j’étais invité au parlement de la CEDEAO.

Avec le Nigéria, tous nos défis se rejoignent comme pour nous rappeler à notre devoir de fraternité et de solidarité. Je suis convaincu que nous les relèverons ensemble, à brève échéance, pourvu que l’ensemble de nos voisins et amis acceptent et comprennent qu’il s’agit d’une lutte commune à tous.

Mon frère TOUIMI BENJELLOUN MOHAMED, 1er Vice-président de la Chambre des Représentants du Royaume du Maroc, nous percevons votre présence parmi nous, ce matin, comme le signe d’un renforcement des relations entre l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb, deux grands voisins qui peuvent, ensemble, changer le devenir de l’Afrique ! Le Maroc est un pays frère qui entretient des relations suivies avec le Sahel depuis le temps des empires, au 16ème siècle.

Mon souhait est que cette cérémonie soit le point de départ de relations interparlementaires fécondes entre nos deux institutions. Ce serait, sans doute, pour nous l’occasion de partager l’expérience marocaine en matière d’évaluation des politiques publiques.

Distingués invités,

Au moment où nous entamons cette législature dont l’avènement est le signe que notre pays s’installe en démocratie, avec des législatures qui succèdent à d’autres, sous l’ombre tutélaire de nos textes fondamentaux, votre présence à nos côtés est le témoignage vivant de la qualité des liens d’amitié et de fraternité qui unissent chacun de vos pays au Niger. C’est également la promesse que nos pays se font mutuellement d’entretenir collégialement l’arbre de la liberté et de la démocratie jusqu’à ce que ses racines s’enfoncent définitivement dans le sol africain. L’autre promesse de cette présence massive à cette cérémonie est assurément celle de la volonté de continuer à entretenir l’engagement à rendre irréversible le projet d’intégration de notre sous-région, avant le grand chantier de l’Unité africaine.

Chers collègues, distingués invités, alors que démarrent nos assises, s’impose au monde entier un contexte bien particulier marqué par des faits nouveaux qui rendent incontournable la nécessité de remettre au premier plan le multilatéralisme avec toute l’efficacité qui en fait un outil au service de l’humanité, au service de la sauvegarde du genre humain, au service de la planète dans toute sa diversité !

Ces faits se rapportent notamment à la pandémie du corona virus, au dérèglement climatique, à la problématique migratoire et au terrorisme.

S’agissant de la pandémie, quoique l’hécatombe attendue ait été évitée dans notre sous-région, nous en sommes autant concernés que le reste du monde car, le virus circule encore très vite ailleurs et pourrait, par ses multiples mutations, devenir plus dangereux dans toutes les parties du monde.

La solidarité et la vigilance restent donc de rigueur et la sécurité de chacun dépend du comportement général du reste du monde. Un pic de contamination reste toujours possible tant que les mesures de sauvegarde ne sont pas collectives et globales. C’est dire alors que la solution à cette pandémie ne peut être que multilatérale. Au-delà du dispositif COVAX et des efforts de l’Organisation Mondiale de la Santé, il faudrait définir et mettre en œuvre une approche internationale encore plus efficace pour, au moins, universaliser l’accès aux vaccins et mettre fin à la situation actuelle où une dizaine de pays concentre plus de 75% des vaccins, comme si un virus pourrait être arrêté aux frontières !

S’agissant des conséquences de cette crise sanitaire, notamment la récession qui a déjà commencé à se faire ressentir dans tous les pays, la communauté internationale devra également s’investir à trouver des réponses globales. Il faudrait, sans doute, revoir l’orientation des missions et le mode de fonctionnement des organismes multilatéraux à qui la gouvernance économique et financière mondiale a été confiée au sortir de la seconde guerre mondiale.

Pour nous autres pays en développement, cette prochaine refonte de l’ordre économique mondial pourrait être l’occasion d’un nouveau départ, pourvu que nous y prenions toute la part qui doit nous revenir. Nous devons nous y organiser en conséquence. Avec le nombre qui est le nôtre et notre potentiel économique, cette fois-ci, plus que dans les années antérieures, notre voix pourra être plus audible. Il revient à nos gouvernements d’anticiper en mutualisant leurs efforts, notamment à travers les organismes d’intégration sous régionaux et régionaux.

En Afrique de l’Ouest, avec la CEDEAO, nous avons déjà un atout qui pourrait être décisif. Mais, il me semble qu’à l’échelle africaine, le meilleur des atouts serait la ZLECAF, pourvu que nous y croyions tous et que nous fassions les efforts nécessaires pour la rendre opérationnelle le plus tôt possible.

En matière de climat et d’environnement, il revient également à la communauté internationale de s’assumer encore davantage afin que l’action humaine, mue par la recherche effrénée de profits particuliers, ne conduise à la catastrophe planétaire.

Mais, d’ores et déjà, au Sahel nous en payons les conséquences au prix fort. En effet, nos terres agricoles se rétrécissent continuellement face à l’avancée inexorable du désert, conséquence directe des dérèglements climatiques dont la responsabilité incombe particulièrement aux économies les plus industrialisées du monde ! Actuellement au Sahel, nos climats perdent tout repère ; aux inondations succèdent des pics de sécheresse rendant ainsi erratique toute prévision économique.

A ce niveau également, nos pays, à travers leurs organisations d’intégration, devront entreprendre un plaidoyer vigoureux notamment à travers les Conférence des parties à la Convention de l’ONU sur le Climat (COP) pour obtenir l’application générale du principe ‘’pollueur-payeur’’ à travers l’instauration d’une taxe carbone universelle dont le produit serait orienté vers les pays les plus vulnérables au réchauffement climatique.

S’agissant du phénomène migratoire qui s’impose à l’agenda de nos pays depuis plusieurs décennies en raison, notamment, des drames humains qui l’accompagnent, il faudrait également une réponse concertée.

Il ne s’agira pas de réduire le fait migratoire au seul aspect clandestin ou forcé mais plutôt d’avoir en mémoire que c’est le corollaire de la mondialisation des échanges qui se traduit par l’accélération des flux de circulation des personnes et des biens. Ainsi, selon les Nations-Unies, la migration concerne plus de deux cent millions de personnes à travers le monde et génère plus de sept milliards de dollars de flux financiers !

A cet égard, en Afrique de l’Ouest, au lieu de jeter l’anathème sur nos enfants qui bravent déserts et mers pour rallier les pays du Nord, il revient à nos pays, fédérés au sein d’organisations sous-régionales, de créer, en partenariat avec les principaux pays d’accueil des migrants, un cadre régulier pour une migration saine et bénéfique de part et d’autre.

Par-dessus tout, Il faudra créer des conditions de sécurité et de dignité pour le migrant.

Pour ce qui est du plus grand défi du moment, le terrorisme qui sévit en Afrique de l’Ouest et plus particulièrement au Sahel, la préoccupation est double. D’une part, il faudrait gagner sur le terrain militaire avec le moins d’inconvénients possible et d’autre part, éviter le piège grossier que les terroristes et surtout leurs commanditaires nous tendent. Il s’agit de la volonté manifeste de nous distraire de la vraie bataille qui est la nôtre, celle du développement au moyen des immenses richesses potentielles que la providence a mises en nous-mêmes, sous nos pieds ou dans nos terroirs…

En effet, il devient aujourd’hui clair que les terroristes qui nous assaillent ne revendiquent ni terres, ni l’instauration d’un courant religieux, ni l’imposition d’une idéologie nouvelle. Ils n’ont ni chefs, ni direction véritable qui pourrait porter le moindre message. D’abord composés d’étrangers à nos contrées, la horde de terroristes, dans une volonté machiavélique d’opposer nos différentes communautés, a intégré à ses éléments de très jeunes autochtones aux moyens de promesses illusoires et de mensonges enrobés de fausse dévotion. Leurs modes opératoires reposent sur d’attaques meurtrières sur des cibles sans défense. L’on comprend aisément que l’objectif n’est que de semer la panique et de déstabiliser nos Etats.

A cet égard, il ne s’agit pas de se tromper de combat. Le terrorisme, même militairement défait, gagnerait si nous devions mettre en veilleuse nos plans et programmes de développement pour le combattre. Il faut continuer la guerre aux terroristes sans pour autant suspendre la mise en valeur de notre potentiel économique.

S’agissant de cette guerre, je me dois d’abord de rendre un hommage mérité à toutes les Forces de Défense et de Sécurité nigériennes et, au-delà, à tous ceux qui, à travers le Sahel et en Afrique, sont sur le pied de guerre, jour et nuit, pour préserver la vie de nos concitoyens et éviter que nos pays ne sombrent dans le chaos et l’anarchie.

Dans cet ordre d’idées, au nom de la Représentation nationale, je salue le ferme engagement du Président de la République SEM MOHAMED BAZOUM à être aux côtés des populations victimes du terrorisme pour mieux les rassurer quant à la volonté de l’Etat de tout mettre en œuvre pour les protéger en traquant les terroristes et autres malfrats jusqu’à leurs derniers retranchements.

Je voudrais également saluer la force conjointe du G5 Sahel qui attend encore un soutien financier et matériel plus ferme de nos pays et de leurs partenaires.

Je voudrais ensuite, au nom de la Représentation nationale, continuer à exhorter nos pays à mutualiser leurs efforts pour définir la stratégie la meilleure permettant de mettre définitivement fin à la terreur gratuite qui nous est imposée. Mais, cela n’est possible que lorsque nous identifierons les vraies causes du terrorisme et les sources de son financement. Par-dessus tout, je pense qu’il faut amener tous les pays du Sahel à plaider conjointement pour faire aboutir notre vieille requête relative à l’inscription de notre force conjointe au chapitre 7 des Nations-Unies.

L’autre souhait est celui de voir nos pays travailler ensemble à la création de mécanismes à même de prévenir les conflits communautaires afin d’ôter tout prétexte aux terroristes dont l’exacerbation de ce type de conflit est devenue aujourd’hui le mode opératoire.

Distingués invités, Chers Collègues, face à tous ces défis critiques que je viens d’énumérer que pouvons-nous faire en tant que parlementaires ?

A mon humble avis, sans pour autant violer les textes fondamentaux qui encadrent le travail parlementaire, nous devons repenser le rôle du député pour lui permettre de prendre en charge les nouveaux paradigmes de la vie économique et sociale. Il faut lui donner de nouveaux outils pour faire face à la transformation progressive de ses missions.

Après tout, qu’il s’agisse du terrorisme du dérèglement climatique ou de la migration clandestine, l’on trouve toujours en première ligne les populations, ces mêmes populations qui ont confié à l’élu le mandat de les représenter et d’être jaloux de leurs intérêts.

A cet égard, par un système de formation et d’information, l’institution parlementaire se doit de donner au député les moyens d’avoir, en toute circonstance, des idées et une compréhension claire des phénomènes qui perturbent le quotidien des populations et du pays. Il doit pouvoir partager ces idées et sa vision avec les autres citoyens de base à travers un programme cohérent et pertinent. Il faut surtout que le député se départisse de la routine parlementaire.

Avec l’environnement politique, économique et social toujours changeant, il ne s’agira plus pour lui de s’en tenir à la seule vocation de voter les textes que le Gouvernement transmet à l’Assemblée nationale. Il faudrait qu’il puisse anticiper sur tous les sujets majeurs qui conditionnent l’avenir du pays et de ses concitoyens. Cela revient à mettre encore plus en avant sa mission de représentation. Il devra donc, plus que par le passé, développer des qualités du leader en symbiose avec ses concitoyens, à l’avant-garde de tous les combats, qu’ils soient ponctuels ou structurels comme l’animation au développement ou la prévention des crises sociales ou sécuritaires.

Au Niger, alors que nous entamons cette troisième législature de la VIIème République, je voudrais que l’ensemble de nos collègues députés prennent conscience de cette nécessité de mutation de la mission parlementaire. Je souhaite que chacun d’entre nous s’engage à donner à cette mission des objectifs de rigueur et d’efficacité à même d’aider l’institution parlementaire à faire corps avec le souverain primaire, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens de notre pays. C’est la seule condition qui permettra de rompre avec le désamour entre la population et ses représentants, désamour auquel l’on a toujours assisté au cours des différentes législatures qui se sont succédé. En effet, l’on constate qu’à peine les élections achevées, les députés et l’institution parlementaire font l’objet d’indifférence, d’hostilité, voire de rejet de la part de ceux-là même qui se sont battus pour les installer !

Pour casser ce cycle, la solution qui me semble la meilleure est que le parlement et les députés organisent le travail parlementaire autour des questions et sujets qui font le quotidien des populations. Il faudrait davantage écouter ces populations plutôt que de légiférer sur des questions qui leur sont lointaines, avec des procédures étrangères à leur culture. Il faudrait surtout donner à l’action législative la visibilité permettant à l’institution parlementaire de respecter son obligation de transparence vis-à-vis du grand public et des autres institutions nationales.

C’est pourquoi, chers collègues, je vous propose de mettre cette législature sous le signe de l’ouverture parlementaire aux Nigériens que nous devons davantage associer à ce que nous faisons en leur nom.

Plus que par le passé, nous devrons multiplier les missions de terrain sous des thématiques liées aux compétences des commissions générales permanentes ou en relation avec l’actualité nationale.

Il nous faudra également créer les conditions d’accueil d’un public plus important à nos séances plénières.

Mais, comme nos capacités d’accueil sont assez limitées, le palliatif est de faire relayer nos activités par le maximum d’organes de presse. Nous devrons également améliorer la couverture de la radio de l’hémicycle qui retransmet nos débats en direct afin qu’elle puisse atteindre au moins les capitales régionales et départementales de notre pays.

C’est donc le lieu de relancer notre vieux projet de création d’une chaine de télévision parlementaire.

Tous ces efforts de communication devront atteindre le même objectif, celui d’éviter que nos compatriotes ne considèrent l’Assemblée nationale comme une citadelle hermétique qui ne s’ouvre que pour des catégories particulières de citoyens ou pour des élites politiques. Après tout, puisque nous sommes fondés à demander des comptes au Gouvernement, nous devons également créer les conditions de redevabilité vis-à-vis de nos concitoyens.

Distingués collègues, Pour en venir à l’ordre du jour de la présente session, comme il se doit en cette période de l’année, il sera essentiellement consacré à l’examen et au vote de la loi de finances pour la prochaine année.

Je n’ai aucun doute que vous allez vous y mettre avec foi et engagement avec comme seul objectif de donner à notre pays un budget réaliste et sincère, condition a priori de la croissance de notre économie et d’une meilleure régulation sociale.

Il sera sans doute nécessaire que préalablement aux travaux budgétaires, des séances de formation soient organisées au profit de nos collègues entamant leur premier mandat car, même pour les financiers professionnels, appréhender l’architecture du budget-programme est assez ardu voire rébarbatif.

Il nous faudrait donc organiser des journées parlementaires d’information pour l’ensemble des députés et des ateliers spécifiques pour les membres de la Commission des Finances et du Budget afin que chacun d’entre nous maîtrise les mécanismes de ce type de budget, encore nouveau au sein de l’UEMOA.

Distingués collègues, c’est pourquoi, toujours dans le cadre du renforcement des capacités des députés, nous demanderons au Gouvernement un soutien technique pour l’animation d’autres séries de journées parlementaires sur tous les ordres d’enseignement afin que la Représentation nationale dispose d’informations de première main sur la situation actuelle de l’école nigérienne dont tout le monde parle sans pour autant en comprendre les vraies problématiques. Dans cet hémicycle même, nous en avons plusieurs fois débattu mais, toujours sans aller au fond de la question soit que le temps consacré était limité, soit que l’approche était biaisée par l’urgence de l’actualité. Aujourd’hui que les faits nous ont révélé l’ampleur des difficultés du système éducatif, je vous suggère, chers collègues, d’user de la méthode informative plutôt que de passer par les mécanismes de contrôle de l’action gouvernementale. En effet, face aux derniers résultats des examens de fin d’année et aux années académiques qui semblent sans fin à l’université, il faut aborder la question scolaire avec le sang froid nécessaire à la recherche de solutions structurelles auxquelles toutes les forces vives de notre pays devront contribuer.

Je pense que c’est le lieu de rappeler que L’Education est l’une des premières priorités du programme du Président de la République SEM MOHAMED BAZOUM.

Ensuite, l’autre série de journées parlementaires se rapportera à la sécurité comme nous en avons convenu au cours de la précédente session.

Enfin, le cycle des journées parlementaires pourrait se conclure par les informations relatives au développement rural dans tous ses aspects. Nous commencerons probablement par nous pencher sur les résultats escomptés de la campagne agricole finissante. A ce niveau également, nous souhaitons avoir des informations directement des acteurs gouvernementaux qui disposent de toutes les données relatives à cette campagne.

Pour autant, chers collègues, ces différentes suggestions pourraient ne pas épuiser la liste des sujets que nous pouvons aborder au cours de cette session qui reste encore celle des apprentissages pour nombre de nos collègues qui se doivent d’être largement informés sur toutes les problématiques structurelles auxquelles notre pays fait face. C’est notamment le cas des défis qui assaillent les secteurs sociaux de base.

Distingués invités, Chers Collègues,

Je voudrais finir en souhaitant d’abord que les cordiales relations que nos parlements entretiennent soient portées par nos gouvernements respectifs afin que la diplomatie des peuples serve utilement la diplomatie classique, pour que par l’amitié et la solidarité, l’Unité Africaine devienne une réalité tangible conduisant à l’émergence de l’ensemble de nos pays.

Je voudrais ensuite souhaiter de tout cœur que les résultats de la campagne agricole actuelle répondent à l’attente de nos terroirs afin que s’y installent la quiétude et la sérénité pour que notre croissance économique se conforte davantage et nous permette d’envisager une année budgétaire sereine.

C’est avec tous ces souhaits et une foi inébranlable dans les capacités de nos compatriotes et de tous les Africains à relever les défis et les pesanteurs de tous ordres, que je déclare ouverte la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2021.

Je vous remercie.



Commentaires

3
Bulino
3 années ya
Les m
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5
Haribi
3 années ya
Cessez aussi vos discours kilom
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4
Sani Saley
3 années ya
Dan Allah tait toi et laisse les nig
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2
Ibrahim
3 années ya
Traitre. L'histoire retiendra que tu nous as vendu aux plus offrant.
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0
Marco Polo
3 années ya
Les autres doivent ecouter les populations mais pas lui
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