Humanitaire-Coopération : en prélude à sa visite dans la région de Diffa, le président Bazoum rencontre les ambassadeurs et chefs de mission des organisations internationales
Le président de la République, S.E M. Mohamed BAZOUM a rencontré, ce mardi 22 juin 2021 au Centre des conférences Mahatma Ghandi de Niamey, les ambassadeurs et des missions diplomatiques accrédités au Niger ainsi que les représentants des organisations internationales. Selon les services de la Présidence, cette rencontre d’échanges se tient en prélude de la visite de terrain que le chef de l’Etat entreprendra très prochainement dans la région de Diffa.
La rencontre s’est déroulée en présence du Premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement. Dans une note, la Présidence a annoncé que l’objet de cette entrevue est de sensibiliser les diplomates sur un certain nombre de sujets dont celui de l’accompagnement à travers l’aide au retour des populations déplacées ou réfugiés mais aussi de l’appui dans le redémarrage des activités économiques de la région.
Le président Bazoum a ainsi mis à profit cette réunion pour appeler à un renforcement de la coopération et à plus de solidarité en matière de lutte contre le terrorisme qui sévit dans le Sahel.
«La situation sécuritaire et humanitaire de la région de Diffa connaît une détérioration entretenue depuis 2015, plongeant les communautés dans une phase d’incertitude sans précédent. La région de Diffa compte actuellement 269 589 personnes déplacées réparties dans 74 621 ménages en provenance principalement du Nigeria et des autres villages des alentours. Il convient de noter que les personnes en déplacement sont essentiellement des déplacés, réfugiés et retournés », lit-on dans le document.
D’après la même source, l’année 2020 ne déroge pas à cet état de fait. En effet, elle a été marquée par l’activisme des Groupes Armées Non-Etatiques (GANE) dont les éléments n’ont cessé de perpétrer des violations de droits de l’homme au gré des multiples incursions. Aussi, la situation sécuritaire de la région de Diffa bien que relativement calme, demeure néanmoins imprévisible en ces débuts de l’année 2021. « La tendance au maintien de la pression des éléments des GANE, qui ont subi d’énormes pertes, sur les populations civiles et les cibles et objectifs militaires observés déjà en fin d’année 2020, restent cependant d’actualité », rapporte la note de la Cellulle de communication de la Présidence de la République avant de poursuivre que, « donnés pour affaiblis dans le bassin du Lac Tchad au lendemain de l’opération Colère de Bohoma lancée par les forces de défense du Tchad en avril 2020, les GANE ont démontré malgré tout le contraire en s’adaptant et en renforçant leurs capacités de nuisance, multipliant les exactions contre les populations civiles ». De ce fait, poursuit le document, « la levée de bouclier n’a laissé aucun répit aux populations civiles qui ont payé le lourd tribut à travers les assassinats, enlèvements, extorsions de biens. La relative accalmie observée au cours du troisième trimestre de l’année 2020 aura été de courte durée. En effet, en quête perpétuel de moyens financiers et matériels pour se maintenir, les GANE vont perpétrer pillages et diverses exactions ».
A la situation sécuritaire aussi volatile qu’imprévisible, explique-t-on, il faudra adjoindre la pandémie de la COVID-19 qui a impacté négativement sur les ressorts sociaux et le déploiement des acteurs humanitaires sur le terrain. Certaines localités de la région de Diffa sont restées également inaccessibles du fait de l’impraticabilité des voies ou des restrictions sécuritaires.
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D’ailleurs une mission du Comité régional chargé de retour des personnes déplacées internes et conduite par le secrétaire général du gouvernorat de Diffa était à Baroua, il y a quelques jours. Cette décision de retour est très attendue et saluée par la population.
D’après la même note, « cette région, comme l’ensemble du bassin du lac Tchad, a été fortement déstabilisée par les activités du groupe armé Boko Haram. Une bonne partie des populations de Diffa dépendait de la vente du poivron et du poisson au Nigéria pour nourrir leurs familles et subvenir à leurs autres besoins, et de nombreuses familles ont l’habitude de se déplacer vers le Nigéria lors de la période de soudure (mai-septembre) pour y exercer des activités génératrices de revenu. Or la présence de membres actifs de Boko Haram des deux côtés de la frontière perturbe les routes traditionnelles, accroissant la vulnérabilité des ménages et alimentant une certaine psychose au sein des communautés locales ».
C’est ainsi, selon les explications contenues dans le document, que « les activités du groupe terroriste dans le Nord Nigéria ont fait fuir la population et les commerçants de sorte que les villages sont désormais vides empêchant tout échange, notamment économique. Boko Haram rançonnait les commerçants et imposaient de lourdes taxes sur les exportations de poivrons dont une partie est écoulée au Nigeria ».
A un certain moment, lit-on toujours dans le document, l’interdiction de la vente du poivron (interdiction levée en octobre 2017) et du poisson a été promulguée par les autorités car ces produits sont considérés comme source de revenus pour le groupe Boko Haram. Avant la crise, la région de Diffa produisait près de 10000 tonnes de poivrons chaque année, soit 80% de la production nationale.
Aussi, poursuit la note, les échanges intercommunautaires démontrent que les principaux rapports qui existent entre les communautés transfrontalières sont de types sociaux et culturels. « Ces types de rapports entre les communautés démontrent leur forte proximité au quotidien. En effet, ces communautés vivant à la frontière partagent la même histoire, la même culture (langue commune) et entretiennent des liens sociaux forts (principalement des attaches familiales importantes). En outre, on observe l’existence moindre d’échanges économiques qui s’explique par l’insécurité dans la région (incursions et activités de Boko Haram). Mais des dispositions sont en train d'être prises dans le sens de la normalisation des activités économiques », est-il encore précisé.
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Source : Cellule de la communication de la Présidence
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