Le Président Bazoum : « l'éducation ne doit pas être seulement une affaire de l'État et des enseignants mais de toute la société » ( Discours)
Allocution du Président Mohamed Bazoum, lors de la Rencontre de présentation de la Politique Educative aux Partenaires techniques et Financiers et aux Partenaires Sociaux
Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les Ministres en charge de l’Éducation Nationale,
Mesdames et Messieurs les Partenaires et Acteurs Nationaux du Secteur de l’Education,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Associations des Parents d’Elèves,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Partenaires Techniques et Financiers du Niger,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais tout d’abord dire que je suis très impressionné par le niveau et la qualité des participants à cette rencontre et vous remercier tous d’avoir accepté de venir ce matin partager avec nous la réflexion que nous nous proposons de démarrer sur le secteur de l’éducation au Niger.
Vous vous souvenez que lors de mon discours d’investiture le 2 avril dernier, j’avais particulièrement insisté sur la nécessité de faire en sorte que notre école sorte de la situation dans laquelle elle est aujourd’hui.
Vous vous souvenez également que l’éducation fait partie des priorités, sinon elle constitue la priorité dans mon programme de campagne électorale que j’ai présenté aux nigériens sur la base duquel m’a été assurée mon élection.
J’entends, comme je l’ai dit lors de mon discours d’investiture, veiller personnellement à ce que le secteur de l’éducation soit au centre de toutes les actions du Gouvernement, qu’il soit le pivot de ce que je considère être la consolidation et le progrès de notre politique pendant ce quinquennat, et ce avec l’appui technique et l’accompagnement de tous les partenaires de l’école, qu’ils soient nationaux ou extranationaux.
Je vais, dans cette perspective, ce matin, vous présenter les grandes lignes de la politique éducative du Gouvernement telle que, du moins, nous l’envisageons plus ou moins clairement en ce moment ainsi que les reformes que nous envisageons afin d’améliorer qualitativement le secteur éducatif nigérien.
Vous conviendrez avec moi, qu’en la matière, ces progrès doivent véritablement être accomplis, des efforts particuliers doivent être fournis pour surmonter les obstacles multiples et multiformes auxquels est confronté notre système.
Les différents rapports relèvent une faiblesse constante des taux bruts de scolarisation et du maintien dans le système scolaire, la faible scolarisation de la jeune fille, le niveau de formation souvent inapproprié des enseignants et des enseignantes, l’éloignement des écoles en zones rurales et nomades, les curricula inadaptés, l’insuffisance des infrastructures éducatives, les méthodes pédagogiques et les outils didactiques inadaptés. Tout cela est aggravé malheureusement aujourd’hui par le contexte sécuritaire qui a provoqué la fermeture de nombreuses écoles en certaines régions de notre pays.
Je voudrais vous inviter tous à prendre la mesure de ces défis, à vous mobiliser afin que le Niger puisse réaliser des avancées significatives dans le sens de l’objectif N° 4 des ODD consistant à assurer l’accès de tous à une éducation de qualité sur un pied d’égalité et promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.
Nous sommes convenus avec le Premier Ministre que des réflexions et des actions soient envisagées à cette fin.
Ainsi, ces réflexions doivent porter sur un certain nombre de questions. Il s’agit, entre autres, de la réactualisation et de la rationalisation de la carte scolaire ; la poursuite de la construction et de la réhabilitation des infrastructures scolaires, l’idée étant, comme vous le savez, que nous disposons de modèles de construction de classes, qui allient faiblesse de coûts et qualité, de façon que nous en terminions avec les situations éprouvantes comme celles que nous sommes en train de vivre à travers ces incendies qui sont provoqués sur les classes paillotes et qui ont débouché sur le drame du quartier Pays Bas de Niamey ; la professionnalisation et le renforcement des capacités du corps enseignant. C’est est une question importante chargée des plus grands enjeux sur laquelle je vais insister afin que nous réfléchissions très sérieusement pour promouvoir une réforme qui nous donne la clé de nature à nous permettre d’améliorer notre système scolaire. J’en appelle aux syndicats pour que leurs contributions soient des plus pertinentes; l’amélioration et l’adaptation des curricula pédagogiques. C’est une autre question à enjeux très forts; une supervision plus rigoureuse de l’enseignement privé; l’implication des communautés dans la réalisation et la réhabilitation des infrastructures scolaires et éducatives; le renforcement des programmes d’alphabétisation des adultes; la mise en place d’un programme de récupération des enfants déscolarisés. Aujourd’hui, nous allons commencer la réflexion sur le secteur de l’éducation, entendu au sens de l’enseignement général. Nous aurons une rencontre similaire sur l’enseignement technique et la formation professionnelle, parce que nous investissons beaucoup d’argent dans l’enseignement professionnel, mais, comme dans l’enseignement général, nous avons très peu de résultats, et cela est encore moins compréhensible.
Je saisis l’occasion pour appeler les Associations de Parents d’Elèves et tous les autres partenaires à être plus présents dans l’éducation, à accompagner l’Administration et les enseignants dans la prise en charge éducative des enfants.
L’éducation ne doit pas être une affaire des enseignants et de l’Etat. C’est une affaire de toute la société. Et nous devons trouver les formules qui nous permettent de mettre en place les modalités d’une implication encore plus consistante des communautés.
Ainsi, des consultations et des réflexions seront engagées afin de rétablir l’enseignant dans son autorité et ses prérogatives.
Dans le même sens, les enseignants, bien sûr en retour, doivent faire preuve d’exemplarité et de déontologie afin que notre système éducatif soit efficace dans ses objectifs et dans ses résultats.
J’ai demandé à Monsieur le Premier Ministre de veiller à ce que l’organisation des examens et concours fasse l’objet d’attention et de soins très particuliers afin de renforcer la crédibilité des diplômes, la crédibilité de notre système d’enseignement, tout simplement.
Sur cette question, nous prendrons des mesures qui ne laisseront pas place à quelque aléa que ce soit.
Mesdames et Messieurs,
Voici de façon synthétique, mes ambitions pour notre Système Educatif.
J’ai souhaité cette rencontre afin, Mesdames et Messieurs, de vous écouter et de prendre note de vos avis, remarques et propositions qui seront pris en compte dans la mise en œuvre de notre programme.
Je conçois la mise en œuvre de ce programme, comme quelque chose d’interactif, qui doit se passer dans le cadre d’un dialogue permanent avec l’ensemble des partenaires de l’éducation.
Nous n’avons pas le droit à l’échec dans ce secteur, parce que nous avons beaucoup de devoirs vis-à-vis de notre pays et vis-à-vis de son peuple.
Le Premier Ministre, les Ministres en charge des secteurs de l’Education et Moi-même, sommes à votre écoute.
Je vous remercie.
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