Situation sécuritaire : déclaration de l'opposition politique (FRDDR)
Front pour la Restauration de la Démocratie et la Défense de la République (FRDDR)
Déclaration No 01 / FRDDR / 2020
Nigériennes, Nigériens,
Chers concitoyens, le Front pour la Restauration de la Démocratie et la Défense de la République, fidèle à sa démarche pédagogique n’a eu de cesse, face à la dégradation continue de la situation socio-politique, économique et sécuritaire du pays, de dénoncer, les avatars du régime et d’alerter, le peuple nigérien, sur les menaces qui pèsent sur notre cohésion nationale et la paix dans notre pays du fait de l’affairisme, des provocations à la fois inutiles et stupides ainsi que des velléités guerrières et totalitaires du régime.
Chers concitoyens,
Le FRDDR, en ce jour 18 janvier 2020 réitère avec amertume, consternation et une douleur immense ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes civiles et militaires endeuillées à l’occasion des différentes attaques terroristes. Il faut le dire, le Niger est aujourd’hui tout simplement en guerre.
Cette guerre importée et imposée à nous par Issoufou Mahamadou, procède d’une stratégie conçue par lui pour assurer son maintien au pouvoir à travers trois axes :
- L’insertion du Niger dans la stratégie sécuritaire des puissances occidentales sur laquelle il n’a aucune prise, allant jusqu’à sous-traiter la sécurité de l’Etat avec l’hébergement des forces militaires étrangères dont la présence n’a jamais fait l’objet d’une autorisation préalable par l’assemblée nationale comme l’exige notre loi fondamentale.
Convaincu qu’il faut occuper l’armée pour « éviter qu’elle ne s’occupe de son régime », il engage les FAN dans deux théâtres d’opérations : au Mali puis contre Boko haram au Nigeria où il promet de faire du Niger le tombeau de ce dernier.
Parallèlement, il choisit de politiser l’armée écartant, sous des prétextes fallacieux, de nombreux officiers valeureux pour confier les rênes de l’armée à des hommes dont le seul mérite reste la loyauté non pas au drapeau mais au seul prince. Ceci explique l’inactivité coupable de nos moyens aériens pourtant chèrement acquis et l’étonnante inefficience de nos services de renseignement, d’ordinaire si prompts et si « efficaces » dans la traque des militants des partis politiques de l’Opposition, des acteurs de la société civile ou même des éléments des forces de défense et de sécurité.
De sporadiques, les attaques terroristes sont devenues quasi-quotidiennes avec comme résultats : des centaines de soldats tués, laissant de nombreux veuves et orphelins, des dizaines de milliers de personnes déplacées s’ajoutant aux deux millions de Nigériens exposés à la famine, des forces désarticulées, incapables d’anticiper et d’adapter leurs stratégies à celles de l’ennemie.
- La fragilisation des institutions démocratiques, le concassage des partis politiques de l’opposition puis progressivement ceux de la majorité, la répression des activistes de la société civile, des medias privés indépendants et des syndicats ;
L’objectif visé étant l’instauration d’une pensée unique, un régime monarchique avec comme entre autre conséquence le blocage de l’administration.
D’où le refus catégorique de Issoufou Mahamadou de tout dialogue avec l’Opposition politique et la société civile alors même qu’il tend la main à des soi-disant « repentis d’organisations terroristes » et son obstination de croire à une possible réédition, comme en 2016, du plan, insidieusement satanique, de fraudes électorales et de confiscation du pouvoir.
Le semblant d’audiences foraines, la parodie d’enrôlement biométrique, la CENI maison, la Cour Constitutionnelle composée uniquement de militants du principal parti au pouvoir, procèdent de cette machination. Le constat est là. Le régime n’a nullement l’intention d’organiser des élections conformes ni aux règles démocratiques encore moins aux standards internationaux. Peut-être Issoufou Mahamadou cherche-t-il prétexte dans ce regain d’insécurité que connait actuellement le pays.
- Une gestion prédatrice et clientéliste de l’Etat reposant sur des grands travaux d’infrastructure source de surfacturation et de corruption à grande échelle. Elle s’effectue au profit des intérêts étrangers à travers des entreprises auxquelles l’État accorde des avantages induis. Le résultat c’est un endettement insoutenable et une précarisation des entreprises locales.
Chers concitoyens,
D’asymétrique, cette guerre vire en une conquête territoriale ; l’ennemi se substituant dans plusieurs endroits à l’Etat du Niger, prélevant impôts et gérant des zones entière du territoire.
Rien donc n’explique l’hécatombe provoquée par les revers que subissent nos Forces de Défense et de Sécurité si ce n’est l’amateurisme, l’incompétence doublée d’insouciance sur fond de Mensonge d’Etat et la cupidité des tenants du régime actuel que plusieurs medias nationaux et étrangers font état de malversations graves des fonds colossaux destinés à l’équipement en moyens adéquats de nos forces.
Le rapport de la commission de défense et de sécurité de l’assemblée nationale sur le projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2020 confirme cette situation scandaleuse. C’est tout simplement criminel. Nos forces de défense et de sécurité évoluent dans un dénuement alarmant.
Chers concitoyens,
La situation que nous vivons met à nu l’incompétence et la duplicité de Issoufou Mahamadou à gérer l’Etat.
Le drame en cascade que vit notre peuple aujourd’hui et qui menace l’existence même de notre pays est, comme on le voit, imputable à la gouvernance promue par Issoufou Mahamadou.
Elle lui est entièrement imputable en raison de ses mauvais choix politiques et stratégiques qui ont fait du Niger d'aujourd'hui :
? Un pays gangrené par la corruption, l’enrichissement illicite, le narcotrafic, l’impunité, l’injustice sociale et le népotisme ;
? Un pays dans lequel tous les mécanismes de gouvernance démocratique sont bloqués, s’ils ne sont tout simplement pas inféodés au régime ;
? Un délitement accéléré de l’État de droit où le viol de la constitution est banalisé, les lois personnalisées sinon ignorées où les règlements de compte sont devenus monnaies courantes et où les droits et libertés notamment de manifestations et d’opinions sont réprimés.
C’est justement en raison de l’aggravation de la situation socio-économique, du contexte funeste et plein d’incertitudes dans lequel nous vivons ainsi que de l’imminence des échéances électorales que l’Opposition politique a proposé l’organisation d’un dialogue national inclusif, comme solution idoine. Dialogue rejeté par Issoufou Mahamadou.
C’est pourquoi :
- Le FRDDR engage le groupe parlementaire de l’Opposition, dès la rentrée prochaine, à exiger du gouvernement de :
? Rendre public les résultats des audits effectués au sein des ministères de la défense et celui chargé de la sécurité publique et de faire suivre immédiatement au parquet l’ensemble des rapports ;
? Mettre en place une commission d’enquête afin d’élucider les raisons des défaillances et autres dysfonctionnement constatés au niveau de toutes les unités des FAN ;
? Déterminer les raisons de l’inactivité de nos moyens aériens et de l’absence de visibilité de nos services de renseignement.
- Pour le reste, le FRDDR demeure convaincu que seule l’union sacrée des fils et filles de notre pays autour de la défense de la démocratie, de l’Etat de droit et une détermination commune de bâtir ensemble UN Niger de paix et de progrès, permettront de faire face aux périls qui menacent notre pays.
Chers concitoyens,
Point n’est besoin, aujourd’hui, de faire quelques démonstrations :
? Issoufou Mahamadou s’est avéré le principal facteur de désunion et de discorde nationale ;
? Issoufou Mahamadou a lamentablement échoué du fait de son incompétence notoirement connue et reconnue même au-delà de nos frontières ;
? Issoufou Mahamadou doit tout simplement partir pour que vive le Niger réconcilié, uni et fraternel.
Vive le FRDDR
Vive l’Opposition politique Nigérienne
Vive le Niger
Fait, à Niamey le 18 Janvier 2020
Commentaires
Je pense que les diff