Fermeture des frontières nigérianes : Abuja pose ses conditions pour la réouverture
On en sait un peu plus sur les conditions qu’exige le Nigeria pour la réouverture de ses frontières terrestres, principalement à l’égard des autorités du Niger et du Bénin. Dans une conférence de presse qu’il a animée, mardi 5 novembre, le ministre des Affaires étrangères nigérian, Geoffrey Onyeama, a dévoilé la liste des conditions que doivent remplir les pays membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour que le Nigéria envisage de rouvrir ses frontières terrestres, qui sont fermées depuis le 20 août dernier.
Selon le chef de la diplomatie nigériane, l’ une des premières exigences de son pays, c’est que toute marchandise qui n’est pas issue de l’espace communautaire et qui est importée par un membre de la CEDEAO, mais en transit vers le Nigéria, devra absolument garder son emballage initial. En ce sens, aucune modification de l'emballage ne sera tolérée, a souligné Geoffrey Onyeama, qui a par ailleurs ajouté que dans le même cadre, les marchandises hors CEDEAO en transit vers le Nigéria, devront être directement escortées du port de Cotonou vers la frontière nigériane, pour leur présentation immédiate aux services des douanes nigérianes avec leurs emballages intactes. Sur ces points, il a indiqué que « le Nigéria sera intransigeant ». Autre condition posée par le Nigeria, c’est la question des biens qui sont produits dans la zone CEDEAO. Sur ce point, le chef de la diplomatie nigériane a fait savoir que son pays exige que la règle d'origine en matière de promotion du commerce entre les pays de la sous-région, « doit être scrupuleusement appliquée ». L’objectif à ce niveau est de faire en sorte que les marchandises provenant de l'extérieur de l’espace communautaire doivent apporter une valeur ajoutée supérieure à 30% à un pays de la CEDEAO.
Par ailleurs, Geoffrey Onyeama a souligné que son pays exige désormais que tous les entrepôts le long des frontières communes, soient purement et simplement détruits, tout en insistant encore sur le respect strict des normes en matière d'emballage des produits.
Réunion interministérielle à Abuja
D’après le chef de la diplomatie nigériane, une réunion avec ses homologues des pays voisins est prévue dans les deux prochaines semaines à Abuja, afin de sceller un protocole d'accord sur toutes ces questions. Un comité tripartite sera installé à cet effet, avec les représentants du Nigeria, du Niger et du Bénin.
«Nous avons eu une réunion conformément à la directive de M. le Président concernant les mesures qui ont été prises aux frontières dans le cadre des exercices entrepris par le Nigéria. Et bien sûr, le souhait de M. le Président, c’est que les problèmes qui ont provoqué ces exercices à nos frontières soient résolus aussi rapidement que possible, afin d’atténuer les répercussions négatives. Chaque pays viendra donc avec les responsables de son ministère des Affaires étrangères, de l'Intérieur, des Finances, des Douanes, de l'Immigration et de la sécurité ». M. Geoffrey Onyeama, ministre des Affaires étrangères nigérian
Selon Geoffrey Onyeama, s'il y a une entente au sein du comité tripartite sur les conditions posées par le gouvernement fédéral du Nigeria, ainsi que les sanctions et les modalités de leur application en cas de violation du protocole d’accord, les frontières terrestres seront rouvertes bien avant le 31 janvier 2020. Dans le cas contraire, elles resteront fermées même au-delà de cette échéance.
A.Y.B (actuniger.com)
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