NOUVEL AN 2017 : MESSAGE A LA NATION DE SEM ISSOUFOU MAHAMADOU, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT
Nigériennes, Nigériens;
Mes Chers concitoyens ;
Une année s’achève et une nouvelle année commence. Mon propos n’est pas de vous présenter un bilan exhaustif de l’année 2016, mais d’évoquer certains des évènements saillants qui l’ont marquée. Mon propos n’est pas non plus de vous donner le détail des perspectives pour l’année 2017, mais d’aborder certaines questions qui font partie des priorités permanentes du programme de renaissance.
Mes Chers concitoyens ;
L’année 2016 a été principalement marquée par la tenue de l’élection présidentielle et des élections législatives dont je voudrais ici saluer le bon déroulement. C’est le lieu de vous rendre un hommage mérité pour votre maturité politique et votre civisme. C’est également le lieu de vous remercier pour m’avoir renouvelé votre confiance.
L’année 2016 a été aussi marquée par un contexte économique difficile au plan national, régional et international. Cela tient principalement à la baisse des prix des matières premières notamment l’uranium et le pétrole dont le Niger est producteur. Cela tient également à la persistance des menaces terroristes qui découragent l’investissement direct étranger. C’est le lieu de me réjouir des succès enregistrés dans la lutte contre Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad. Je félicite et encourage nos soldats de la Force Mixte Multinationale auxquels nous devons ce succès. À ces soldats et à l’ensemble des Forces de Défense et de Sécurité du Niger, je dédie, en guise d’hommage, le prix Mandela pour la sécurité dont notre pays vient d’être honoré. Par ailleurs, je lance un appel à tous ceux qui se sont laissé entraîner dans la voie de l’égarement par Boko Haram et par les autres organisations terroristes, à se ressaisir et à déposer les armes. Nous leur garantissons l’intégrité physique ainsi qu’une réinsertion digne dans la vie socio-économique.
Mes Chers concitoyens
La campagne agricole 2016 constitue un autre évènement saillant de l’année qui vient de s’écouler. Le Gouvernement vient juste d’en procéder à l’évaluation. De cette évaluation il ressort que tout comme en 2015 le bilan céréalier brut est légèrement excédentaire. Il ya cependant lieu de relever des disparités départementales, communales et même au niveau des villages. La campagne pastorale quant à elle, n’a pas répondu aux attentes des éleveurs, particulièrement en zone pastorale. Cependant, nous pouvons nous réjouir d’une bonne situation sanitaire du cheptel, ainsi que de l’absence de maladies à déclaration obligatoire. La fièvre de la vallée du rift apparue dans le département de Tassara est à présent maîtrisée. Au regard de ce bilan de la situation agro-pastorale, le gouvernement a pris les mesures habituelles en vue d’atteindre l’objectif «Faim Zéro» fixé dans le programme de Renaissance acte II. Il s’agira :de la poursuite de la mise en place de la maison du paysan, de la poursuite de la promotion des cultures irriguées et de décrue notamment à travers la mobilisation des ressources en eau, de la gestion durable des terres, de la promotion des filières et chaines de valeur de l’élevage, de la promotion des filières des produits forestiers non ligneux, de la pisciculture et de l’aqua culture, de la réduction de l’insécurité alimentaire chronique par des mécanismes de protection sociale et l’accès aux moyens d’existence, de l’amélioration de l’état nutritionnel à travers la prévention et la prise en charge de la malnutrition. Je rassure donc mes concitoyens qui sont en situation de vulnérabilité, qu’ils bénéficieront de la solidarité de la nation.
Mes Chers Concitoyens,
L’année 2016 a permis d’enregistrer des progrès importants en matière de climat des affaires. En effet selon le rapport2017de la Banque Mondiale qui vient de paraître, le Niger est classé comme le pays ayant engagé le plus de réformes en Afrique Su saharienne, ce qui lui a permis de gagner 10 points dans le classement mondial, passant de la 160ème place en 2016, à la 150ème en 2017.Ce bond dans le classement s’ajoute aux progrès réalisés les années précédentes.
Les réformes ayant permis d’atteindre ces résultats comprennent entre autres la réduction du délai et du cout des formalités de création d’entreprise, la suppression de l’obligation de notarier les statuts des sociétés, l’amélioration de l’accès au financement par l’adoption d’une loi portant règlementation des bureaux d’information sur le crédit, le renforcement de la protection des actionnaires minoritaires, la suppression de l’exigence d’inspection avant embarquement des produits importés, la création et l’opérationnalisation du tribunal de commerce de Niamey et l’adoption d’un nouveau code de procédure civile qui fixe de meilleurs délais d’exécution des contrats, l’introduction de nouvelles procédures de conciliation pour les entreprises en difficultés financières et la simplification des procédures préventives pour les petites entreprises.
Pour consolider ces acquis, un plan d’action 2016-2019 a été élaboré par le gouvernement. Ce plan est composé des actions à court terme et des actions à moyen et long terme. Les actions à court terme sont celles sur lesquelles nous allons focaliser nos efforts et toute notre attention pour davantage améliorer notre classement dans le rapport Doing Business 2018. Elles constituent notre feuille de route pour l’année 2017. Les actions à moyen et long terme sont constituées de réformes plus structurantes et profondes qui demandent plus de moyens, de temps, et de dur labeur. C’est le lieu de remercier la Banque Mondiale, dont l’appui en matière de climat des affaires ne nous a jamais fait défaut. Je remercie également cette institution qui a décidé de doubler son portefeuille pour le Niger dans le cadre de l’IDA18. Le projet d’appui à la compétitivité qu’elle finance permettra de soutenir l’initiative d’incubation des entreprises en création. Dans ce cadre, plusieurs centaines de projets d’entreprises seront sélectionnés par la Maison de l’Entreprise sur une base compétitive et seront encadrés et suivis pendant 2ans pour leur donner toutes les chances de succès et d’accès au financement.
Mes Chers concitoyens ;
L’année scolaire 2016/2017 a démarré avec des perturbations liées aux revendications des enseignants, des universitaires et des scolaires. Ces perturbations ne doivent pas nous faire perdre de vue les véritables problèmes de notre système éducatif, qui conditionnent son devenir. En effet les différentes évaluations internes et externes de notre système éducatif ont hélas révélé, une faiblesse que nous connaissons depuis longtemps : celle de la mauvaise qualité de notre enseignement. Aussi, les résultats appréciables obtenus au cours des cinq dernières années en matière d’accès à l’éducation, ne doivent-ils pas en occulter le problème crucial de la qualité. Par conséquent, l’année 2017sera celle de la poursuite de la réforme curriculaire avec la production de supports pédagogiques dans nos langues nationales et en français, ainsi que la formation et la répartition judicieuse des enseignants sur la base d’un atlas sociolinguistique. Afin de disposer d’enseignants professionnels de qualité, la refondation de la formation initiale et continue sera engagée à travers la promotion de la recherche-action, le développement des Technologies de l’Information et de la Communication en Education (TICE), l’accompagnement pédagogique des encadreurs, l’évaluation périodique de tous les enseignants en exercice ainsi que la révision des modalités d’évaluation et de certification des élèves maîtres. Par ailleurs, pour rattraper notre retard en matière d’alphabétisation et d’éducation des adultes, le Gouvernement a élaboré et mettre incessamment en œuvre un plan d’accélération de l’Alphabétisation et de l’Éducation Non Formelle (AENF). Ce plan présente une offre diversifiée et adaptée aux besoins des membres des organisations communautaires de base, des groupements féminins, des comités de gestion, des élus locaux et leaders d’opinion. L’objectif visé est d’enrôler rapidement plusieurs centaines de milliers d’adultes et d’adolescents non scolarisés et déscolarisés précoces grâce à une utilisation rationnelle des personnels de l’alphabétisation mais aussi par le recours aux appelés du service civique, aux retraités, et aux enseignants en activité. Cependant, la mise en œuvre de toutes ces mesures passe parla bonne gouvernance du secteur, qui repose sur l’approche programme, la Gestion Axée sur les Résultats(GAR), l’imputabilité, la traçabilité et l’utilisation optimale des ressources. Pour ce faire, la réhabilitation de la carte scolaire, le renforcement des capacités managériales des cadres, la promotion des principes et valeurs d’éthique et de déontologie, et la généralisation d’une culture d’évaluation s’avèrent nécessaires. Les anomalies constatées par les investigations de la HALCIA dans la gestion des contractuels seront corrigées et les manquements sanctionnés. Une politique hardie de revalorisation de la fonction enseignante et la formalisation d’un cadre de concertation avec les partenaires sociaux seront menées de façon à mettre fin aux grèves et arrêts de travail qui nuisent énormément à la qualité de l’enseignement et à la réputation de l’école nigérienne.
Le transfert envisagé de ressources et de compétences aux Collectivités Territoriales se fera de manière concomitante et progressive, et concernera des domaines tels que la création des établissements, la gestion des enseignants contractuels et la gestion des infrastructures scolaires. Dans tous les cas, l’État et ses démembrements maintiendront leurs fonctions régaliennes de régulateurs chargés du suivi, de l’accompagnement et de l’encadrement. Par ailleurs, je fonde l’espoir que toutes ces mesures permettront d’augmenter la durée de vie scolaire, condition essentielle pour améliorer notre classement par rapport à l’indice de développement humain.
Mes Chers concitoyens ;
L’année 2017 sera l’occasion pour le gouvernement de consolider les acquis du programme de Renaissance I, par la mise en œuvre de celui de la Renaissance II. Pour ce faire, des plans d’actions sectoriels sont prévus par ministères. Ces plans d’actions seront traduits en activités, actions, résultats et coûts. La mise en œuvre de ces plans d’actions sera la base de l’évaluation des performances de chaque Ministre. Cette évaluation sera conduite à la fin de chaque trimestre et guidera les décisions des responsables à tous les échelons de l’Administration. Comme pendant le quinquennat précédent, les difficultés que nous rencontrons seront, plaise à Dieu, surmontées et les nouvelles promesses faites dans le cadre du programme de Renaissance II seront tenues.
Bonne et heureuse année 2017 à toutes et à tous, Je vous remercie
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Je vous f