Le MNSD divisé après son arrivée au gouvernement
Le remaniement annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi au Niger a vu l'entrée du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) au gouvernement. Le parti de l'ancien président Mamadou Tandja obtient six portefeuilles : la Santé, l'Environnement, le Tourisme, l'Enseignement professionnel, l'Industrie, ainsi qu'un poste de ministre délégué à la Décentralisation. « De simples strapontins », déplorent certains au sein du parti.
Une partie du MNSD se dit déçue par les postes obtenus dans le nouveau gouvernement. C'est le cas d’Issoufou Tamboura, membre du bureau politique national et secrétaire à la communication du parti, qui avait pris position contre la décision du MNSD de quitter l'opposition pour rejoindre la majorité présidentielle, décision adoptée à l'issue de concertations en août 2016 par 144 délégués du parti sur 148.
« Ce qu’on attendait depuis deux mois est arrivé. Le MNSD a eu six strapontins dans le gouvernement. Mon sentiment, c’est que le MNSD a été floué, le MNSD a été ridiculisé au niveau du peuple nigérien. Tous les ministères ont gardé leur titulaire et on a morcelé quelques ministères pré-existant pour satisfaire le MNSD qui tenait coûte que coûte à rentrer dans le gouvernement. Cette responsabilité, pour moi, incombe aux 144 membres présumés qui ont pris la décision. De toute façon, nous l’avons dit, ça sera une honte parce que nous sommes allés aux élections, nous avons prétendu avoir été battus et donc nous devons aller à l’opposition. Et que voilà que des gens ont dit que nous ne partons pas à l’opposition », estime Issoufou Tamboura.
Un avis que ne partage pas du tout Adamou Idé. Le secrétaire adjoint à la communication du bureau politique du MNSD-Nassara se dit au contraire satisfait des postes attribués. Pour lui, ce ne sont pas des strapontins et le MNSD n'a pas fait son entrée au gouvernement pour aller « à la mangeoire », assure-t-il, mais pour répondre à un besoin d'unir toutes les forces.
« Nous fils du pays, du Niger, nous avons accepté de nous asseoir à une même table, de nous comprendre et de travailler uniquement pour l’intérêt national. Nous, notre vision est de participer au gouvernement pour qu’il n’y ait pas de couac. Quand vous prenez le ministère de l’Environnement, je crois que c’est un ministère très important. Quand vous prenez le ministère de la Santé, il n’y a pas plus important, il n’y a pas plus régalien que la santé humaine. Je crois que c’est important. »
RFI
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Il n'en sera rien de l