MPR JAMHURIYA : Amadou Salifou désavoué par sa base qui plébiscite Hamidou Garba
C’est le moins que l’on puisse dire : la descente aux enfers politique continue pour le président de la section MPR Jamhuriya de Niamey, Amadou Salifou, l’ancien président de l’Assemblée nationale. Après avoir échoué à se faire élire député au titre de la nouvelle formation, l’ancien membre du bureau politique du MNSD Nassara d’avant la dissidence de 2013, vient d’être désavoué par sa base. Le samedi dernier, 4 sections sur les 5 que comptent le parti au niveau de la capitale, ont rendu publique une déclaration dans laquelle il « lui retirait totalement leur confiance ».
Dans la même lancée, les militants du parti ont chargé le secrétaire général de la section, Hamidou Garba Mamadou, l’actuel gouverneur de la Région de Niamey, d’assurer la gestion des affaires courantes du parti et de redynamiser les activités des différentes structures, en attendant la convocation d’une prochaine Assemblée générale ordinaire qui va définitivement statuer sur le cas du président désavoué et mettre en place une nouvelle direction. Autant dire que la messe est presque dite pour celui qui a connu, il y a quelques années, la consécration politique en succédant, de manière assez inattendue, à Hama Amadou à la tête du perchoir du Parlement.
Les dernières réunions de la section étaient des plus tendues et avant la convocation de l’AG extraordinaire, les militants de Jamhuriya de Niamey ont failli même en venir aux mains. Pour l’heure, Amadou Salifou n’est soutenu que par les militants de son fief de Goudel en attendant la réaction du bureau politique national du parti, lequel ne s’est pas encore officiellement prononcé sur la question. L’un dans l’autre, il apparait clairement qu’avec cette sortie et ce positionnement de Hamidou Garba, l’avenir politique de Amadou Salifou est en train de s’assombrir surtout en ces moments de nominations et de récompenses politiques alors que certaines sources proches du pouvoir l’annoncent à la Médiature de la République. L’information n’est pas confirmée et a de fortes chances de devenir caduque au regard de la tournure que prennent les évènements ces derniers temps. Au sein du parti, certains n’hésitent pas à avancer que Amadou Salifou est en train d’être lâché par la direction du parti au vu du score électoral médiocre du MPR dans la capitale lors des dernières élections législatives. C’est d’ailleurs à ce niveau que convergent les principaux griefs que portent les militants de la section de Niamey à l’encontre de leur président, celui de ne pas s’investir comme il le faut afin de mieux positionner le MPR dans la région.
A tort ou à raison, certains militants ont carrément fait savoir qu’il n’a dépensé que moins de 30 millions de FCFA lors de la dernière campagne électorale alors qu’il aurait perçu plus de 800 millions au titre de fonds politiques durant les deux années et quelques mois qu’il a passé à la présidence de l’Assemblée nationale. C’est ce qui explique que le parti n’a obtenu aucun député dans la capitale sur la dizaine de sièges en jeu alors que dès le départ, un accord aurait été trouvé entre les militants du parti nommés à « des postes juteux » pour qu’ils investissent une partie des primes qu’ils recevront afin de mieux positionner la jeune formation qui avait comme principal défi de faire mieux ou à défaut autant que le MNDS Nassara, sa matrice originelle.
Sans verser dans la spéculation partisane, il est difficile d’imaginer que le gouverneur Hamidou Garba se lance dans une telle entreprise, celle de ravir sa place à Amadou Salifou, sans avoir l’aval du Président Albadé Abouba, même si en politique tous les coups sont permis. Il est en tout cas de notoriété publique que Hamidou Garba n’est que le poulain de Amadou Salifou, sous l’aile de qui il a pris de l’envergure au point de se mesurer aujourd’hui à lui. Certains de ses proches n’hésitent également pas à mettre en avant le fait qu’il aurait la totale confiance du président Issoufou sur sa gestion à la tête de la capitale et comme on sait en politique mieux qu’ailleurs, « l’appétit vient en mangeant ».
Amadou Salifou pourra-t-il survivre à ces vents défavorables et sauver sa place au sein du MPR? Le pari est ouvert et en attendant la suite, les regards sont tournés vers la direction nationale du parti notamment le président Albadé Abouba qui va devoir encore « laver le linge sale en famille » afin de maintenir la cohésion de sa jeune formation politique et espérer pouvoir jouer encore dans « la cour des grands » lors des prochaines consultations électorales. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le parti, qui n’a même pas encore une année d’existence, traverse des zones de turbulences. On se souvient de la crise qui a faillit émerger au niveau de Tillabéry lorsque « deux coqs s’affrontaient dans le même poulailler pour le contrôle de la section». En ces temps, la guerre de leadership entre Wassalké Boukary et Ada Cheiffou a pu être contenue et réglée en interne mais cette fois, le grand déballage public qui a commencé, n’arrange pas forcément les choses pour le MPR et particulièrement sa section de Niamey.
A.Y.B (Actuniger.com)
Commentaires
Donc lui pas de fess