ELECTIONS 2016 : L’opposition demande la démission du Président de la CENI et saisit la Cour Constitutionnelle

Comme il fallait s’y attendre, l’opposition politique, réunie au sein de la Coalition pour l’Alternance en 2016 (COPA 2016), n’a pas tardé à donner suite à la décision du président de la CENI qui a entériné, mercredi dernier, le vote par témoignage comme un «des moyens d’identification des électeurs pendant les scrutins ».

L’opposition politique qui a déjà annoncé, en début de semaine, qu’elle « n’accepte et n’acceptera jamais le vote par témoignage car infondé en droit », a rendu publique une déclaration dans laquelle elle « dénonce et condamne fermement cet arrêté nul et de nul effet pris par le Président de la CENI ».

Dans la déclaration signée par Amadou Boubacar Cissé, candidat de l’UDR Tabatt au nom de la coalition, la COPA demande « aux membres de la CENI et des bureaux de vote de s’en tenir strictement aux dispositions de la loi électorale, le jour du vote ».

De même, la COPA a invité tous ses militants ainsi que « tous les électeurs respectueux des lois de la République et les forces de défense et de sécurité de s’opposer à l’application de cet arrêté nul, en application des dispositions de l’article 15 de la Constitution qui stipule que : nul n’est tenu d’exécuter un ordre manifestement illégal ».

En conséquence, l’opposition demande également au Président de la CENI, de « tirer toutes les conséquences de sa démission en rendant sa démission ».

Par ailleurs, la COPA 2016 a décidé de saisir la Cour Constitutionnelle pour statuer sur la question et a également adressé une lettre au Président de la Commission de la CEDEAO, avec ampliations à toutes les chancelleries et les partenaires techniques et financiers. Dans cette dernière,   elle demande à l’institution communautaire de « constater cette violation flagrante du Protocole additionnel de la CEDEAO et de la loi électorale nigérienne par la CENI du Niger, à seulement cinq (5) jours du scrutin ».

Il convient de rappeler que, hier jeudi, c’est un collectif d’ONG et de structures de la société civile qui a également dénoncé l’acceptation du vote par témoignage en qualifiant la décision du président de la CENI, « d’illégale et d’inacceptable ».

La décision de la Cour Constitutionnelle est attendue dans les prochaines heures et à moins de 48h de la tenue du double scrutin, la tension politique risque de s’amplifier davantage. La campagne électorale prend officiellement fin ce vendredi à 00H00 alors que l’incertitude continue à planer sur la tenue de ces élections, une échéance désormais à hauts risques pour le pays.

A.Y.Barma (Actuniger.com)