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Soldats francais Dakar

Dakar, 17 juillet 2025 — La France a officiellement mis fin à sa présence militaire permanente au Sénégal, refermant un chapitre de plus de 150 ans de coopération militaire franco-africaine. Lors d’une cérémonie sobre mais chargée de symboles, le camp Geille, dernière base française encore active en Afrique de l’Ouest, a été restitué aux autorités sénégalaises. À la place du drapeau tricolore, c’est désormais le vert-jaune-rouge du Sénégal qui flotte sur la place d’armes du camp, situé en plein cœur du quartier Ouakam. Le général Pascal Ianni, commandant des forces françaises en Afrique, a remis les clés de l’installation militaire au général Mbaye Cissé, chef d’état-major des armées sénégalaises. Un geste simple, mais chargé d’histoire.

 

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« La cérémonie qui nous réunit ce jour consacre l'aboutissement de plusieurs mois de discussions amicales et fraternelles », a déclaré le général Cissé, évoquant un « tournant majeur » dans les relations de défense entre les deux pays.

 

Un retrait progressif et stratégique

Ce retrait s’inscrit dans une dynamique enclenchée dès 2021 par Paris, alors que sa présence militaire en Afrique suscitait de plus en plus de contestations. Au Mali, au Burkina Faso puis au Niger, les bases françaises ont fermé les unes après les autres, sous la pression de régimes militaires nationalistes et d’opinions publiques de plus en plus hostiles à une présence étrangère.

Le Sénégal, pays historiquement stable, n’a pas échappé à cette recomposition. Depuis 2022, une « reconfiguration en douceur » a été engagée, selon l’état-major français. Le départ des soldats tricolores a été précédé d’un dialogue stratégique entre les deux armées, sans rupture brutale. 

« C’est une nouvelle étape, une évolution nécessaire. Nous devons désormais inventer une coopération militaire moderne, sans besoin de bases permanentes », a insisté le général Ianni.

 

Une page de l’histoire se tourne

Le retrait français du Sénégal, dernière pierre d’un édifice colonial lentement déconstruit, sonne comme la fin d’une époque. Présents depuis le XIXe siècle, les militaires français avaient conservé des implantations majeures au Sénégal bien après l’indépendance, dans le cadre des accords de défense post-coloniaux.

Les Éléments Français au Sénégal (EFS), jusqu’ici chargés de la coopération opérationnelle avec les forces sénégalaises, comptaient encore 350 soldats. Leur mission est désormais achevée. L’escale militaire de l’aéroport Léopold Sédar Senghor a elle aussi été transférée aux autorités sénégalaises ce jeudi.

Le professeur Mor Ndao, historien à l’Université Cheikh Anta Diop, souligne la portée symbolique de l’événement : « Cette présence militaire française a structuré l’appareil de défense sénégalais depuis la colonisation. La fin des EFS, c’est plus qu’un changement tactique, c’est une relecture de l’histoire et un rééquilibrage des relations. »

 

Une volonté politique affirmée

Cette transition n’est pas arrivée par hasard. Le président sénégalais, élu en 2024 sous la bannière du parti Pastef, avait fait de la souveraineté militaire un point cardinal de sa campagne. En décembre dernier, il annonçait officiellement la fin de toutes les bases militaires étrangères sur le sol sénégalais.

Un calendrier de rétrocession a été mis en place en janvier 2025, aboutissant ce 17 juillet à la remise finale des deux dernières emprises : le camp Geille et l’escale de l’aéroport. Une promesse tenue, saluée par une partie de l’opinion publique.

Il reste aujourd’hui à la France une emprise partagée à Libreville (Gabon) et une base à Djibouti. Mais la page africaine de la présence militaire tricolore est bel et bien tournée. Pour les stratèges à Paris, le moment est venu de revoir en profondeur le modèle de coopération : moins d’ancrage, plus de flexibilité, et surtout un dialogue renouvelé avec des partenaires africains désireux d’égalité.

Le Sénégal, pour sa part, entend construire une politique de défense centrée sur ses priorités nationales, tout en maintenant des liens techniques avec ses anciens partenaires. L’ère des bases, elle, est bel et bien révolue.

Ibrahim Issa  (actuniger.com)



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