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President burundais Ndayishimiye

Dans un contexte de tensions sécuritaires et politiques croissantes au Sahel, l’Union africaine (UA) vient de faire un choix stratégique : confier les rênes de sa médiation régionale à un leader connu pour son pragmatisme et son engagement panafricain. Le Président burundais Évariste Ndayishimiye a été officiellement désigné ce jeudi 17 juillet 2025 comme Envoyé spécial pour le Sahel par son homologue angolais João Lourenço, actuel Président de l’UA. Une décision lourde de symboles et d’enjeux.

 

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La mission de Ndayishimiye, déjà « Champion de l’UA pour la Jeunesse, la Paix et la Sécurité », ne sera pas une sinécure. Le Sahel, en proie à l’avancée des groupes jihadistes, aux coups d’État à répétition et à l’ingérence des puissances étrangères, représente l’un des dossiers les plus épineux du continent. Son rôle ? « Favoriser le dialogue, construire un consensus et proposer des stratégies globales », selon le communiqué de l’UA. Traduction : convaincre des juntes militaires souvent réticentes, apaiser les rivalités interétatiques et relancer une coopération régionale fragilisée.

« Cette nomination est un signal fort. Ndayishimiye incarne une nouvelle génération de dirigeants africains qui refusent la fatalité », analyse un diplomate sous couvert d’anonymat. Reste que le défi est de taille : comment rétablir la confiance dans une région où les initiatives internationales (G5 Sahel, Barkhane, etc.) ont montré leurs limites ?

Le Burundi, un acteur inattendu sur l’échiquier sahélien

Si la désignation du Président burundais peut surprendre, elle s’inscrit dans une logique de rééquilibrage. Le Burundi, membre influent de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), n’est pas perçu comme un acteur traditionnel du Sahel. Un atout, selon certains observateurs : « Ndayishimiye arrive sans le bagage des anciennes puissances coloniales ou des pays voisins souvent suspectés d’arrière-pensées », souligne une source au sein de la Commission de l’UA.

Son expérience dans la stabilisation post-conflit – le Burundi ayant émergé d’une crise politique majeure en 2015 – pourrait également jouer en sa faveur. Mais son bilan en matière de droits de l’homme, régulièrement critiqué par les ONG, pourrait ternir sa crédibilité auprès de la société civile sahélienne.

Les défis à venir

La feuille de route de l’Envoyé spécial est claire : priorité au « dialogue inclusif » et à la relance des mécanismes de sécurité régionaux. Ses premières missions devraient le conduire au Mali, au Burkina Faso et au Niger, trois pays sous régime militaire et pivot des tensions actuelles.

La marge de manœuvre de Ndayishimiye dépendra largement du soutien des partenaires internationaux et des organisations sous-régionales comme la CEDEAO, dont l’autorité a été malmenée par les récentes transitions forcées. Autre écueil : la coordination avec l’ONU et l’Union européenne, dont les agendas divergent parfois de ceux de l’UA.

João Lourenço a appelé à une « mobilisation sans réserve » en faveur de l’Envoyé spécial. Mais sur le terrain, les attentes sont mitigées. « Nous avons vu trop d’envoyés, trop de réunions, pour peu de résultats », lâche un militant malien, sous couvert d’anonymat.

Une chose est sûre : cette nomination relance le débat sur l’urgence d’une solution africaine aux crises du Sahel. Reste à savoir si Ndayishimiye parviendra à incarner cette ambition – ou s’il rejoindra la longue liste des médiateurs impuissants.



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