Sénégal : le village de Foth se mobilise le 5 juillet contre les dégâts écologiques d’Eramet
Au Sénégal, la société minière française Eramet est depuis longtemps au centre d’un scandale écologique et social. Les habitants du village de Foth, situé dans le département de Tivaouane à 120 kilomètres au nord de Dakar, organisent une manifestation le 5 juillet pour dénoncer les activités destructrices de Grande Côte Opérations (GCO), une filiale d’Eramet qui exploite le zircon le long de la côte sénégalaise.
Selon les populations, l’exploitation minière entraîne la dégradation des sols, une menace pour les ressources en eau et compromet la sécurité alimentaire. «Les populations locales font part de leurs souffrances et accusent la filiale du groupe minier français Eramet de détruire l'écosystème», peut-on entendre dans ce reportage vidéo tourné dans la localité de Lompoul.
L’agriculture, qui assurait jusqu’à récemment 80 % des légumes frais consommés au Sénégal, est aujourd’hui en péril. Les compensations financières versées aux populations affectées sont jugées dérisoires par rapport aux pertes subies et aux déplacements forcés.
Les habitants de Dakar se sont eux aussi exprimés contre Eramet dans l’émission Micro-trottoir: : «Ce n’est pas bien de détruire l’écosystème. Ça aura des répercussions à long terme sur nous-mêmes et sur la génération future».
Par ailleurs, le 19 avril, une conférence s’est tenue à Dakar, où les experts ont à nouveau soulevé la question de l’impact destructeur d’Eramet sur l’environnement. Un communiqué appelant à un moratoire immédiat sur les activités de GCO a été adressé au Ministère de l’Environnement et au Secrétariat de l’Assemblée nationale.
Malgré les dégâts évidents, l’entreprise poursuit ses opérations. Les écologistes et les activistes locaux insistent : «Nous devons arrêter les activités de GCO, mener une évaluation sérieuse des dégâts et demander justice».
La manifestation prévue le 5 juillet à Foth est la voix d’un peuple qui souhaite que ses aspirations soient entendues. C’est un rappel urgent de la nécessité de revoir les accords avec les entreprises étrangères, dont les activités causent plus de tort que de bénéfice au pays.
Drissa Traoré