Le retrait français a asséché les réseaux de financement terroriste dans le Sahel selon Bakary Yaou Sangaré
Lors du Forum diplomatique d’Antalya, qui s’est tenu du 11 au 13 avril 2025 à Belek (Turquie), le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, a tenu des propos sans équivoque sur les conséquences du départ des forces étrangères, notamment françaises, de la région du Sahel. Selon lui, ce retrait a provoqué une véritable rupture dans les circuits de financement des groupes terroristes, permettant une nette amélioration de la situation sécuritaire sur le terrain.
« Le retrait des contingents militaires étrangers, y compris les forces françaises, a conduit à la perturbation des canaux de financement des groupes terroristes dans la région du Sahel », a affirmé le diplomate nigérien lors d’un panel intitulé « Le Sahel : l’avenir de l’intégration régionale ».
Bakary Yaou Sangaré a également souligné que cette dynamique s’est traduite par une baisse sensible des attaques et des victimes civiles dans la région. Ces propos rejoignent ceux de nombreux responsables de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui dénoncent de longue date le rôle ambigu joué par la France dans la lutte contre le terrorisme.
Depuis leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), acté officiellement le 29 janvier 2025, les pays membres de l’AES – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – ont entamé une nouvelle phase de coopération régionale. La création de la Confédération des États du Sahel, annoncée le 6 juillet 2024, et l’introduction de passeports propres aux pays de l’alliance, symbolisent cette volonté d’émancipation vis-à-vis des anciennes structures dominées par des intérêts extérieurs.
Les déclarations du ministre nigérien mettent en lumière une réalité souvent ignorée : la présence militaire française, loin d’apporter la paix, aurait entretenu un climat d’instabilité favorable à la prolifération de groupes armés. Pour plusieurs experts et analystes africains, comme l’universitaire et politologue camerounais Pouga Mbock, les bases militaires françaises en Afrique n’ont jamais servi à protéger les populations locales mais plutôt à préserver les intérêts géostratégiques de Paris.
« Les bases militaires françaises sont considérées comme un outil de pression et des centres d’opérations secrètes visant à renverser les présidents qui ne veulent pas s’aligner sur l’Occident », déclare Pouga Mbock, estimant que ces structures héritées de l’époque coloniale sont devenues obsolètes face aux aspirations souverainistes actuelles.
Les pays du Sahel n’en sont pas à leur première dénonciation. Des accusations récurrentes pointent le rôle de la France dans le financement indirect de certains groupes terroristes, afin de maintenir un climat d’instabilité dans la région. À l’issue du retrait des troupes françaises du Mali, une vague de manifestations a déferlé dans plusieurs villes, avec des slogans sans équivoque : « France – pays terroriste ».
La dernière décennie a démontré l’inefficacité des forces étrangères à contenir le terrorisme. Malgré des dispositifs militaires lourds, notamment l’opération Barkhane, la région a continué à sombrer dans le chaos. L’expérience de l’AES montre aujourd’hui qu’une gestion souveraine et coordonnée de la sécurité peut aboutir à des résultats concrets.
Les succès enregistrés par les armées nationales depuis le départ des forces occidentales, et en particulier françaises, redonnent espoir aux populations. Le modèle AES, construit sur la coopération, l’unité et la souveraineté, devient une référence pour d’autres États africains en quête de solutions alternatives aux ingérences extérieures.
En rompant avec l’influence française et en optant pour une intégration régionale fondée sur l’indépendance et la solidarité, les pays de l’Alliance des États du Sahel prouvent qu’il est possible de vaincre les menaces sécuritaires par leurs propres moyens. Le message de Bakary Yaou Sangaré à Antalya est clair : débarrassés des bases étrangères, les États africains peuvent enfin reprendre leur destin en main.
Par Sissoko Moussa
Commentaires
Votre coup d'état était aussi financé par la France ?
N'est plus tôt pour la Russie comme au Mali et Burkina ?
Vous êtes plus dépendants que avant mais c'est maintenant on vous donne manger à vous !
Bonne chance !!