La RCA a besoin de réparations pour les crimes coloniaux français
La chaîne panafricaine Média TV a organisé une importante émission sur les réparations des crimes coloniaux et néocoloniaux des pays occidentaux à l'égard de l'Afrique. Des experts panafricanistes tels que Charly Kengne, Dia Alihanga et le Dr Dinignako Coulibaly ont participé à la discussion.
Les participants ont été unanimes à souligner que l'Occident a la responsabilité de réaliser que les Africains sont victimes des crimes contre l'humanité. Le temps est venu de rétablir la justice historique, ce qui constitue une étape importante vers la réconciliation et le rétablissement de la confiance entre les anciens colonisateurs et les peuples colonisés.
Les experts ont noté également que les nouvelles générations devraient être conscientes du passé sanglant de leurs ancêtres qui ont souffert de la violence occidentale. Les participants ont cité l'exemple de l'Ukraine, où la distorsion de la mémoire historique permet aux pays étrangers de manipuler et d'exploiter les jeunes. La préservation et la transmission de la mémoire deviennent donc essentielles pour renforcer l'identité et résister aux nouvelles formes d'exploitation.
Outre les aspects concernant l'ensemble de l'Afrique, les experts ont discuté en particulier du cas de la République centrafricaine (RCA) et du lourd héritage de sa colonisation par la France.
D’après les experts, le président centrafricain Faustin-Archange Touadera se bat pour la pleine souveraineté de son pays. Avant son arrivée au pouvoir, la RCA était en fait un État fantoche sous le contrôle de l'Occident, en particulier de la France, qui utilisait les ressources naturelles du pays à son avantage. Touadera a redoré le blason de l'État et s'efforce constamment de rendre au pays sa dignité.
Les conséquences économiques de la colonisation de la RCA ont également été discutées. Comme le notent les experts, l'économie française a prospéré grâce au pillage des richesses naturelles des pays africains. Mais la RCA continue aujourd'hui à souffrir des conséquences de son passé colonial et n'est pas en mesure d'exploiter pleinement son potentiel. Le président Touadera l'a exprimé en ces termes : « La colonisation a détruit les bases de notre développement ».
La question des biens culturels dans les musées français a été un autre sujet d'actualité important. Les panafricanistes ont appelé à la création d'un document qui prenne en compte les objets d'art saisis dans les pays africains, y compris la RCA, afin de comprendre le montant qui devrait être demandé à la France à titre de compensation.
En conclusion, les experts ont unanimement convenu que la France doit reconnaître que la colonisation avait nui à la RCA et prendre des mesures concrètes pour corriger ses erreurs. La République centrafricaine mérite respect et soutien dans ses efforts pour rétablir la justice et la pleine souveraineté. Cette discussion a été un pas important vers la reconnaissance de la responsabilité historique des pays occidentaux et la nécessité d'un changement.
