Tchad : Daoussa Idriss Déby Itno, le petit frère du président, propulsé au cœur du pouvoir tchadien

Dans un décret publié mercredi 19 mars, le président tchadien Mahamat Idriss Déby a opéré un changement notable au sein de son équipe rapprochée. Son petit frère, Daoussa Idriss Déby Itno, a été nommé Ministre Secrétaire particulier du président de la République, remplaçant Ahmed Kogri, écarté sans nouvelle affectation. Cette décision met en lumière la place croissante de la famille Déby dans les cercles du pouvoir et soulève des questions sur la nature de la gouvernance au Tchad.

Âgé d’une trentaine d’années, Daoussa Idriss Déby Itno est décrit par son entourage comme un homme « discret, calme, posé et efficace ». Promu général à l’arrivée au pouvoir de son frère Mahamat Idriss Déby, il occupait jusqu’ici le poste d’adjoint au secrétariat particulier de la présidence. Selon des sources internes, il avait déjà pris en charge plusieurs dossiers sensibles à la place de son prédécesseur, Ahmed Kogri, en poste depuis février 2024.
Ce dernier, critiqué pour sa proximité avec la France et jugé « arrivé en bout de course » par certains proches du pouvoir, laisse désormais la place à un homme de confiance, issu de la famille présidentielle. Avec cette nomination, Daoussa accède au rang de ministre, consolidant ainsi son influence au sein de l’appareil d’État.
Avec cette nomination, l’entourage du président se resserre autour de figures de confiance, notamment des membres de sa famille. Trois hommes forts gravitent désormais autour de Mahamat Idriss Déby. Ismaël Souleymane Lony, directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité de l’État, a lui aussi été élevé au rang de ministre, consolidant ainsi son rôle dans l’appareil sécuritaire. Abdelkerim Idriss Deby, frère cadet du président, occupe déjà une place stratégique en tant que conseiller aux Affaires africaines et internationales. Et désormais, Daoussa Idriss Deby Itno, autre frère du chef de l’État, vient compléter ce trio influent en prenant les rênes du secrétariat particulier de la présidence. Une recomposition du pouvoir qui renforce l’omniprésence de la famille Déby au sommet de l’État.
Pour l’opposant Avocksouma Djona Atchénémou, président du Parti Les Démocrates, cette nomination s’inscrit dans une continuité politique bien établie. « Depuis plus de 30 ans, le Tchad est dans un système dynastique », affirme-t-il. « Les décrets et les arrêtés servent à nommer des membres de la famille au pouvoir. Déby père lui aussi privilégiait la famille ».
Cette observation rappelle le règne d’Idriss Déby Itno, père de Mahamat, qui avait également placé des proches à des postes clés durant ses trois décennies au pouvoir. Aujourd’hui, son fils semble perpétuer cette tradition, renforçant l’idée d’une gestion du pouvoir centrée sur la famille et les alliances personnelles. Une chose est sûre : dans l’arène politique tchadienne, la famille Déby reste plus que jamais au cœur du jeu.