Boko Haram : 15 ans de conflit et des questions sans réponse
Le Général Christopher Musa, Chef d'État-Major des Armées du Nigeria, a révélé dimanche 5 janvier 2025 dans une interview à Talk to Al Jazeera que, malgré 15 ans de lutte, le Nigeria peine à identifier et démanteler les réseaux financiers et logistiques de Boko Haram. Une situation préoccupante qui soulève des questions sur la stratégie adoptée pour mettre fin à cette menace. Convié à discuter des violations des droits de l’homme et de la corruption au sein des forces armées nigérianes, l’entretien a rapidement dévié vers une révélation troublante : le Nigeria semble toujours dans le flou face à la menace persistante de Boko Haram, 15 ans après le début du conflit.
Un constat accablant sur le financement de Boko Haram
Interrogé par la journaliste Naeve Baker sur la résilience du groupe terroriste, le Général Musa a livré une déclaration aussi déroutante qu'inquiétante : « Nous avons sollicité la communauté internationale pour découvrir leur financement... À ce jour, nous avons plus de 120 000 d’entre eux qui se sont rendus. La plupart d’entre eux sont trouvés avec des devises étrangères. Comment les obtiennent-ils ? » Cette réponse a mis en lumière un manque apparent de clarté sur les réseaux financiers de Boko Haram, un point pourtant crucial pour mettre fin au conflit.
Le Général a poursuivi en soulignant que les efforts visant à tracer ces financements étaient entravés par des obstacles qu’il attribue à la communauté internationale. Ces déclarations, qui laissent entrevoir une possible « conspiration internationale », ont suscité une réaction immédiate de Naeve Baker. La journaliste, visiblement interloquée, a insisté pour obtenir des faits concrets. Mais la réponse du Chef d'État-Major s’est révélée tout aussi vague : « Les Nations Unies doivent intervenir parce que nous devons retracer les financements. Comment ont-ils pu se maintenir pendant 15 ans ? »
Un manque de stratégie préoccupant
Lorsqu'il a été directement questionné sur les acteurs potentiellement intéressés à déstabiliser le Nigeria, le Général Musa a répondu par un simple haussement d’épaules : « Je ne sais pas. Votre hypothèse vaut autant que la mienne. » Une réponse qui jette un doute sur la capacité des forces armées et des agences de renseignement nigérianes à comprendre et anticiper les dynamiques derrière l'insurrection.
Ce manque de clarté contraste avec les nombreuses ressources investies par l'État pour lutter contre Boko Haram, ainsi que les sacrifices des soldats et des civils. Le Général a par ailleurs mentionné que « le Nigeria ne produit pas l'équipement nécessaire pour mener cette guerre », une affirmation qui ignore les progrès récents dans la production locale de matériel militaire.
Une situation qui appelle à des réponses concrètes
Le conflit avec Boko Haram a coûté la vie à des milliers de personnes au Nigeria, au Niger, au Tchad, et dans d'autres pays de la région, tout en déplaçant des millions d’autres. Pourtant, l'interview a mis en lumière une absence flagrante de stratégie coordonnée pour identifier et démanteler les réseaux financiers et logistiques du groupe.
Plus troublant encore, le Général a semblé déléguer la responsabilité de ces enquêtes à des acteurs extérieurs, soulignant que « la communauté internationale » et « les Nations Unies » devraient intervenir.
Quelles leçons pour l’avenir ?
Cette interview soulève des questions fondamentales sur la gestion du conflit. Pourquoi, après 15 ans, les autorités nigérianes ne semblent-elles pas avoir de réponses claires sur les mécanismes de financement et de soutien de Boko Haram ? Et surtout, que signifie cette dépendance à l'égard de la communauté internationale pour résoudre un problème profondément enraciné dans le contexte nigérian ?
Alors que le Général Musa a exprimé l'espoir de mettre fin à cette crise d'ici deux ans, de nombreux observateurs s'interrogent : les forces armées disposent-elles des outils et de la volonté nécessaires pour atteindre cet objectif ? Le doute persiste, tout comme l'ombre de Boko Haram.
Ibrahim Issa (actuniger.com)
Commentaires
Quel soulagement pour les Populations pour la cherté des prix ..
Quand TOTO A DIT partage, et aller à la ligne reste un choix ...... :
SERGE PODA....AVERTIT :
De la hausse des prix des produits de première nécessité : « ON A DÉCIDÉ DE NE PLUS TROP SENSIBILISER. ON FERME, ON RAMASSE LA MARCHANDISE ET ON VA VENDRE ! »,
Le Mardi 7 janvier 2025, le Ministre en Charge du Commerce, SERGE PODA, était face aux Députés de l’Assemblée Législative de Transition (ALT), pour répondre à une question de l’honorable Kanibè Tuina.
L’interrogation était relative aux modalités de fixation des prix des produits de première nécessité
A suivre
face à la hausse permanente des prix desdits produits ainsi que les mesures prises par le gouvernement pour empêcher la flambée des prix sur le marché. Selon le ministre, l’étape des sensibilisations a trop duré et l’heure est à la répression pour s’assurer que les commerçants respectent les lois.
Ils étaient un peu plus d’une dizaine à intervenir sur la question posée par l’honorable Kanibè Tuina, ce mardi 7 janvier 2024. Comme de manière concertée, c’est une avalanche de critiques que le Ministre du Commerce a essuyée lors de la séance plénière, au sujet de la flambée des prix sur le marché ; chacun décrivant la misère des populations tout en demandant au ministre ce qui est fait pour changer la donne.
« J’ai donné 23 000 francs CFA à la maison pour qu’on achète du riz. Et on m’a dit que le riz était passé à 30 000 francs CFA J’ai demandé depuis quand c’était comme ça »,
a lancé un député.
« Rien qu’hier, j’ai appelé dans une localité reculée et on m’a dit que le gaz se vendait à 7 000 francs CFA » a informé une Député.
« Je sais qu’à un moment, le prix de l’huile était resté le même. Mais à l’approche des fêtes et au lendemain, certains vendaient le bidon d’huile de 5l à 7 500 francs CFA. Ceux même qui voulaient acheter le litre ne pouvait pas parce que c’était à 1 500 francs CFA », a regretté une autre.
En réponse, le Ministre dit être conscient de la situation.
Raison pour laquelle des sorties ont été faites ces dernières semaines pour s’assurer que les prix ne sont pas fixés à l’emporte-pièce.
« Nous diffusons régulièrement les communiqués pour interpeller les commerçants au respect de la réglementation en vigueur », Serge Poda
« A titre d’exemple, comparativement au mois de novembre, les prix moyens au mois de décembre du riz importé 5% brisures,
25% brisures et 100% brisures ont connu une légère baisse respectivement de 1,71%, 2,44% et 0,80% passant de 25 563 à 25 125 F CFA, de 25 225 à 24 610 F CFA et de 28 024 à 27 800 F CFA. Pour ce qui est des huiles alimentaires, le bidon de 20 litres d’huile alimentaire importé de Malaisie enregistre une baisse de 12,02%, passant de 24 188 à 21 281 F CFA. Celui du kilogramme de sucre importé est passé de 716 à 683 F CFA, en baisse de 4,61% », a-t-il entre autres cité.
Dans les localités à fort défi sécuritaire, il explique que le ministère faisait d’abord face à un problème d’accessibilité. Les actions de lutte contre le terrorisme aidant, il assure que certaines zones ont reçu la visite des contrôleurs. Seulement, dans ces zones, son ministère doit souvent jouer à l’équilibriste pour que les populations ne soient pas coupées de certains produits.
« A Dori par exemple, nous avons fait des sorties à travers notre direction régionale. Nous avons même fait des saisies de certains produits pour lesquels les prix étaient exagérément fixés, à tel point qu’on a même été interpellés par les autorités locales de là-bas, nous demandant de lever le pied sur ces contrôles parce qu’ils préfèrent en avoir à un prix élevé, que de ne même pas en avoir. Donc, on doit jouer avec cet équilibre », a-t-il détaillé.
Pour certains produits comme le café et le thé qui, eux aussi, ont été gonflés sur le terrain, Serge Poda souligne que tous les produits ne sont pas soumis à la règlementation.
« Dans notre jargon, nous qualifions le café, le thé, etc. de produits de luxe. L’alcool, le whisky, les Jack Daniels et consorts, nous on ne contrôle pas les prix
Celui qui veut aller payer ça à un million de francs CFA, il va le payer.