Tchad : Départ des avions de chasse mirage et ravitailleur français, premier acte du désengagement après la rupture des accords de défense avec Paris
La France a amorcé le retrait de ses troupes stationnées au Tchad, conformément au souhait de N’Djamena de rompre les accords de sécurité et de défense avec Paris. Ce mardi 10 décembre, l’état-major français a annoncé le départ définitif des avions de chasse Mirage et de l’avion ravitailleur, marquant une étape clé dans la réorganisation de la présence militaire française en Afrique. Le gouvernement tchadien a également confirmé cette décision à travers un communiqué signé par le Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères et Porte-parole du Gouvernement, Abderaman Koulamallah.
Le porte-parole de l’armée française, le colonel Guillaume Vernet, a précisé que ce départ constitue le début du rapatriement du matériel militaire français stationné à N’Djamena. Les premiers avions de combat Mirage ont regagné leur base dans l’est de la France, une étape clé dans le processus de retrait.
Dans un communiqué officiel signé par le Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères, Abderaman Koulamallah, qui a souligné que ce désengagement se réalise d’un commun accord entre les deux parties, dans un cadre de respect mutuel et de dialogue constructif. Il a également précisé que ce retrait, qui concernera dans les semaines à venir les forces terrestres françaises, ne remet pas en cause les relations bilatérales dans d’autres domaines stratégiques.
Un tournant pour la souveraineté nationale et le renforcement des capacités locales
Le gouvernement tchadien a mis en avant la volonté du peuple tchadien de voir sa souveraineté nationale pleinement respectée. « Le Tchad entend désormais renforcer les capacités de ses forces armées nationales pour assurer avec honneur et efficacité la défense du territoire et la sécurité de ses citoyens », a affirmé le communiqué. Cette décision marque un tournant majeur dans l’histoire du Tchad, qui, par cette initiative, entend prendre en main la gestion de sa propre défense et garantir sa sécurité sans dépendre de puissances étrangères.
Le ministre Abderaman Koulamallah a réaffirmé l’engagement du Tchad à collaborer avec des partenaires internationaux, mais sur des bases d’égalité, de transparence et de respect mutuel. En ce sens, le pays continue de renforcer ses liens stratégiques dans des domaines non militaires, tout en préparant un avenir où ses forces armées seront en mesure de répondre efficacement aux défis sécuritaires.
Un soutien populaire indéfectible
Cette étape historique est également soutenue par la population tchadienne, qui exprime sa gratitude envers le gouvernement pour sa patience et son soutien durant cette période cruciale. Le gouvernement a exprimé son profond respect pour le peuple tchadien, soulignant que ce retrait marque une nouvelle page de l’histoire du pays, portée par les idéaux de liberté, dignité et indépendance.
Un processus en cours et des ajustements à venir
Bien que ce retrait ait commencé, il faudra encore plusieurs semaines avant que les deux pays ne finalisent un calendrier précis pour la réduction des opérations françaises au Tchad. La France maintient encore environ un millier de soldats sur place, et la commission spéciale mise en place par le Tchad le 4 décembre dernier continue de piloter ce processus de « retrait ordonné des engagements bilatéraux ».
En prenant ce tournant décisif, le Tchad affirme sa volonté de renforcer sa souveraineté, tout en assurant une coopération internationale basée sur le respect mutuel et l’égalité.
Mohamed Cissé (actuniger.com)
L'Afrique d'aujourd'hui n'est plus celle des années coloniales..,