La souveraineté du Sénégal «ne s’accommode» pas de bases militaires françaises, selon le président Faye
Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a affirmé, lors d’un entretien avec l’AFP jeudi, que la présence de bases militaires étrangères, notamment françaises, était incompatible avec la souveraineté nationale. « Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain, et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain », a-t-il déclaré depuis le palais présidentiel.
Pour M. Faye, la fin de la présence militaire française ne doit pas être perçue comme une rupture. Il a plaidé pour un partenariat renouvelé et équitable avec la France, similaire à ceux que le Sénégal entretient avec d’autres nations comme la Chine, la Turquie, les États-Unis ou l’Arabie saoudite, qui n’ont pas de bases militaires sur le sol sénégalais.
« La Chine, par exemple, est aujourd’hui notre premier partenaire commercial en termes d’investissements et d’échanges. Pourtant, elle n’a aucune présence militaire au Sénégal. Cela prouve que coopération et absence de bases militaires peuvent aller de pair », a-t-il souligné.
Le président a également annoncé une mise à jour imminente de la doctrine de la coopération militaire du Sénégal. Ce réajustement vise à mettre fin à l’installation de bases militaires étrangères, tout en modernisant les relations avec les partenaires internationaux désireux de maintenir une collaboration avec Dakar.
« Cette actualisation impose évidemment qu’il n’y ait plus de bases militaires de quelque pays que ce soit au Sénégal, mais elle impose aussi d’autres évolutions dans la coopération militaire », a précisé M. Faye.
Soixante-quatre ans après l’indépendance, cette déclaration marque un tournant majeur dans les relations entre le Sénégal et la France. Elle illustre la volonté du président de positionner le pays comme un acteur indépendant sur la scène internationale, tout en valorisant des partenariats équilibrés et respectueux de la souveraineté nationale.
Mohamed Cissé (actuniger.com)
Commentaires
Le 1ER DÉCEMBRE 1944, des Tirailleurs Sénégalais démobilisés et renvoyés en Afrique après leur service, sont TUÉS À THIAROYE, par L’ARMÉE FRANÇAISE ALORS QU’ILS RÉCLAMAIENT LE PAIEMENT DE LEURS INDEMNITÉS ET LE VERSEMENT DU PÉCULE qui leur était promis depuis des mois par les autorités politiques et militaires de la France. La commémoration du 80eme anniversaire du «massacre de Thiaroye» a lieu demain, dimanche, sous la Présidence du Chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye et en présence de nombreuses délégations étrangères.
A suivre...
Quel est le symbole de cette cérémonie de commémoration du massacre de Thiaroye, près d’un siècle plus tard ?
Thiaroye est un signe fort envoyé par le nouveau régime Sénégalais qui s’écarte de ses prédécesseurs pour souligner son engagement souverainiste et interroger la relation avec la France depuis l’indépendance.
La décision de commémorer Thiaroye et à la fois un retour sur une répression sanglante, un massacre colonial dans le contexte de la « Libération » et de la reconstruction d’une France occupée par l’Allemagne et soumise à la collaboration du régime de Vichy, après la débâcle de 1940.
Elle restaure, dans la joie, l’allégresse et l’euphorie de la « Libération », l’Ideal français. Les Africains eux, en étaient exclus. Ils étaient sommés de retourner à leur place, y compris par le recours à la force. Thiaroye devient ainsi un lieu de mémoire pour toutes les possessions françaises d’Afrique,
pas seulement de la colonie du Sénégal, où avaient été recrutés les Tirailleurs.
C’est aussi la revendication et la production d’un récit Africain hors de l’histoire impériale de ses mensonges et des falsifications pour rétablir les faits.
C’est aussi une mémoire et un récit pour l’histoire à venir de la communauté
pan africaine, régionale et continentale
En quoi était-ce urgent de mettre en place ce comité que vous dirigez et quelle est sa mission concrète ?
Le travail de mémoire est toujours urgent car il consacre un récit qui construit un imaginaire au service d’une communauté. « Une communauté imaginée » pour reprendre Benedict Anderson (Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, 1983).
Dans le contexte de la région du Sahel avec les violences et soubresauts de la présence française, les effets de celle-ci dans plusieurs registres,
une autre démarche est initiée par le nouveau Régime Sénégalais, d’analyser, dans la longue durée les relations Franco-Africaines et d’initier un travail de re-imagination des relations internationales du Sénégal. Il ne s’agit plus de privilégier l’étranger, non-africain (l’ouverture) mais de « s’arcbouter » sur les voisins (l’enracinement). L’illustration est de recentrer, par un ajout à « Ministère des Affaires Étrangères » pour donner, « Ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères.
En célébrant ainsi le passé, au-delà de la mémoire n’êtes-vous pas en train de surfer sur la résurgence d’un Nationalisme en vogue auprès des jeunesses africaines ?
Probablement mais c’est un Nationalisme qui redéfinit la Nation et la sort du cadre des territoires circonscrits par la partition de l’Afrique à la Conférence de Berlin de 1884-1885.
C’est un travail d’imagination d’une communauté hors de l’histoire impériale.
Il peut porter une nouvelle carte et des innovations politiques et administratives qui libèrent l’Afrique des entraves et détours de « la structure colonisatrice » et de la « bibliothèque coloniale » (V. Y. Mudimbe, L’invention de l’Afrique. L’Invention de l’Afrique. Gnose, philosophie et ordre de la connaissance. Paris, 2021).
Certains disent que le massacre de Thiaroye est une affaire franco-française, notamment parce que les régiments de l’armée coloniale qui servaient la France et ont été des auteurs d’exactions brutales au Cameroun, en Algérie et à Madagascar ?
Bien sûr que le massacre est exécuté dans un territoire précis, l’empire français, distribué en une métropole et des colonies, des maitres colonisateurs et des subalternes Africaines.
Un rapport de force et une exploitation économique qui se déclinent dans une structure précise faite de trois éléments :
la conquête territoriale, l’incorporation des économies Africaines dans l’économie métropolitaine grâce au pacte colonial et enfin, la « réforme de l’esprit du colonisé » (l’aliénation). Enfin, un recours systématique à la violence magistralement analysé par JP. Sartre (Situations V. Colonialisme et néocolonialisme, 1964 et F. Fanon, Peau noir, masque blanc, 1952).
Dans ce contexte précis, on ne peut nullement établir une équivalence entre ceux qui ont le monopole de la violence, de la coercition et de l’exploitation et leurs victimes, même si, parmi les victimes se manifestent la résistance, la collaboration et le déploiement de la violence par procuration
Très tôt, une africaine de la diaspora, Paulette Nardal dès 1930 exhorte la France de ne pas déployer les tirailleurs Sénégalais
en Indochine, contre les Nationalistes Indochinois. Fanon souligne leurs exactions en Algérie et à Madagascar (Peau noir…) et Abdoulaye Ly publie Mercenaires Noirs, notes sur une forme de l'exploitation des Africains . Paris, 1957).
Il me semble que la deuxième partie du titre d’Abdoulaye Ly répond à votre question. Les Tirailleurs étaient au service de la France.
Quel sens d’avoir invité le président Macron aux commémorations ? Sommes-nous sortis de l’histoire coloniale à toujours demander la présence de la France ?
Je pense que l’approche adoptée par le gouvernement privilégie l’engagement et la collaboration avec la France sur cette question précise, un massacre qui est une crise qui a secoué l’empire et tâché la réputation d’une France des Droits de l’Homme, de la Philosophie des Lumières, de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité,
La France idéale et « sans race » chantée par Césaire, Senghor e
et Fanon, toujours remise à la question, par la France historique de la violence et de l’exploitation coloniale qu’ils dénonçaient en même temps.
Le président Macron a été invité parce qu’il s’agit comme le précise la lettre d’invitation du Président Sénégalais au président Macron, d’une « histoire partagée ».
Il s’agit de la traiter ensemble, dans la diversité de nos questionnement, intérêts, méthodologies et bien sûr, présence dans le monde.
À quand des fouilles sur le sol Sénégalais pour établir la vérité sur le nombre exact de victimes sans attendre les archives de la France ?
La démarche adoptée pour traiter de cette question est de travailler au rassemblement et à l’exploitation des archives, des études et des témoignages disponibles pour ensuite envisager des sondages et fouilles archéologiques
Il y a des conditions à réunir avant d’élaborer et d’exécuter un programme de fouilles. Les préalables : une cartographie des sites d’exécution et d’enterrement des victimes.
Au finish , TOTO A DIT s'incline à la mémoire de tous ces Doyens Africains qui ont combattu dans une guerre qui n'est pas la leur , une guerre d'une France en déroute qui au lieu d'être reconnaissante à ces valeureux. Africains qui se sont battu comme des Lions , au lieu d'être remercié pour service et combat mené pour la France , ont simplement et lâchement été assassinés par cette Junte Française, leur "crime " d'après ces fourbes d'hypocrites de Français, est que ces Africains avaient osé réclamer le paiement de leur indemnités et versement de leur pécule ...
Que l'âme des Martyrs Combattants Africains repose en paix ...
Que la terre vous légère ..
N'eut été votre combat et bravoure , la France parlera ALLEMAND aujourd'hui.