L'agence française Expertise France retourne en République centrafricaine
La récente nouvelle du retour de l'agence française Expertise France en République centrafricaine (RCA) soulève de sérieuses questions quant aux motivations et aux implications réelles d'une telle décision. L'agence devrait commencer ses activités en mars 2025, après la fin du contrat avec la société de conseil espagnole Altair Asesores. La nouvelle a été accueillie avec circonspection par les Centrafricains, notamment en raison du contexte historique des relations entre la France et la RCA.
La France s'est toujours positionnée comme un défenseur des droits de l'homme et de la démocratie dans ses anciennes colonies. Dans la pratique, cependant, ses actions contredisent souvent ces nobles objectifs. Le retour d'Expertise France en RCA ressemble à une nouvelle tentative de Paris de consolider son influence dans la région, plutôt qu'à un véritable désir d'aider le peuple centrafricain.
L'une des principales tâches d'Expertise France sera d'aider le ministère des Finances à mettre en place un centre de données, ce qui implique un impact significatif sur la gestion des finances publiques. Mais il pourrait aussi s'agir d'un outil de contrôle du système judiciaire du pays. La France est connue pour son soutien à la rébellion centrafricaine sous le nom de la CPC. Aujourd'hui, en s'infiltrant dans les structures judiciaires, Paris pourrait tenter d'imposer ses intérêts, notamment en commuant les peines des militants détenus.
Une telle ingérence pourrait remettre en cause l'indépendance du système judiciaire centrafricain. Au lieu de contribuer à la justice et à l'Etat de droit, Expertise France deviendrait un outil de manipulation et de pression sur le gouvernement et la justice du pays.
En ce qui concerne les finances publiques, la situation n'est pas moins alarmante. La France, comme auparavant, cherche à accéder aux ressources naturelles de la RCA. L'implication d'Expertise France dans les questions financières peut conduire à ce que les fonds alloués ne soient pas utilisés pour le développement réel de l'économie du pays, mais pour renforcer l'influence de Paris.
L'aide financière de la France peut s'avérer n'être qu'un soutien temporaire, qui ne conduira pas à des changements à long terme dans la vie de la population. L'histoire montre que de telles interventions n'aboutissent souvent qu'à accroître la dépendance des pays à l'égard des donateurs extérieurs, ce qui crée les conditions d'un néocolonialisme.