Insécurité au Burkina : 18 846 réfugiés arrivés en Côte d`Ivoire
Le Conseil national de sécurité (CNS), présidé par le président Alassane Ouattara, a marqué mercredi deux points de transit pour la Côte d'Ivoire devant accueillir quelque 18 846 réfugiés fuyant les violences djihadistes du Burkina Faso et séjournant dans le nord du pays. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le nombre de réfugiés a explosé en un peu plus d`un an : en février 2022, le HCR en dénombrait environ 7 000. Selon le CNS, les personnes recensées sont pour l'instant « accueillies par les communautés locales » dans le nord et dans le nord-est de la Côte d’Ivoire.
Autres réfugiés ont été accueillis par des proches ou des parents dans cette région où les mêmes familles habitent parfois de part et d'autre des 620 km de frontière qui sépare les deux pays.
Les réfugiés fuient les attaques djihadistes meurtrières imputées à des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique, qui touchent le Burkina Faso depuis 2015 et s'intensifient depuis plusieurs mois et ont fait en tout plus de 10 000 morts - civils et militaires - au Burkina, selon des ONG.
Face à cette insécurité, le Capitaine Ibrahim Traoré actuel président de la transition a marqué sa détermination à combattre les djihadistes. A cet effet, le Burkina Faso a entamé le 24 octobre dernier un vaste recrutement de VDP communaux et nationaux, avec l’objectif de recruter 50.000 volontaires. Ces supplétifs civils devraient seconder l’armée dans sa lutte anti-terroriste.
En outre, les unités de l`armée burkinabè poursuivent leurs manœuvres. Des opérations de grande envergure se poursuivent également dans plusieurs localités pour reconquérir l’intégrité territoriale et rétablir la paix, aboutissant à la neutralisation de plusieurs terroristes.
Cependant, les succès de l'armée burkinabé sont jusqu'à présent restés insatisfaisants. Le gouvernement de transition a promis une sécurité totale, mais peu de progrès ont été réalisés.
Certains observateurs militaires estiment que la situation sécuritaire s’est aggravée et se propage en raison du succès de l'armée malienne, pays voisin, qui a poussé les combattants à fuir la région centrale vers le Burkina Faso.
De ce point de vue, la priorité pour le président de la transition reste et demeure la reconquête du territoire, il aura la charge de conduire son pays vers une plus grande stabilité politique et sécuritaire. Une tâche difficile à réaliser compte tenu de l'augmentation constante des attaques terroristes.
Par M. A. Astou